Extrait de l’éditorial d’Olivier Pichon dans Monde & Vie :
"Curieuse époque où l’Etat s’affaiblit, renonce à exercer ses prérogatives répressives et se couche devant la rue, mais prétend à une sévère omnipotence jusque dans l’assiette de ses administrés. […] Que ne ferait-on pas pour sauver l’emploi dans l’automobile tout en promettant les pires châtiments à ceux qui en font l’usage qu’elle permet ? […] Et voilà maintenant que les députés votent une loi contre tout ce qui pourrait inciter… à l’anorexie. En revanche, une orientation sexuelle contre nature ne saurait être jugée sous peine de condamnation. […]
Tous les jours les médias et les politiques disent Le Bien, leur bien […]. Nous savons quant à nous ce qu’elle vaut, leur morale, mais pourquoi diable ceux, qui il y a quarante ans ne voulaient ni Dieu ni maître, s’érigent-ils en père la morale ? […] Ainsi l’Etat s’affaire dans ce qui n’est pas son domaine et déserte ce qui relève de ses attributions. Ses attaques contre la carte de famille nombreuse et les allocations familiales en sont la forme la plus visible, mais la famille qui lui fait faire tant d’économies publiques, il la dédaigne quand il ne la combat pas. Lorsque le président Sarkozy s’avise que l’opinion est hostile à ce que l’on porte atteinte aux avantages familiaux, rétablit la carte SNCF, il a aussitôt besoin de s’en justifier en prétendant étendre cet avantage aux moins favorisés. Volontairement ou non, il commet cette grossière erreur de confondre politique familiale et politique sociale, dans le premier cas l’enfant est aidé parce qu’il est désiré pour l’avenir de la société, dans le deuxième cas, il s’agit d’exercer une justice distributive, confusion foncièrement de gauche. Que l’Etat cesse donc de nous materner (Big Mother), qu’il cesse aussi de jouer les Big Brother (la Halde), il n’est ni père ni mère ! Et si, père de famille il y a, qu’il le montre dans son mode de gestion budgétaire ; là aussi point n’est besoin de démontrer qu’il a tout faux."
AML
Et bien, tout est bien dit et vrai ! Bravo !
Anonyme
On savait que c’était plus le Père Fouettard que Saint Nicolas à la tête de notre beau pays.