Partager cet article

France : Société

Des détenus pour la peine de mort

Dix détenus de la centrale de Clairvaux (Aube), tous condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité, ont écrit pour en appeler "au rétablissement effectif de la peine de mort" pour eux-mêmes : "Assez d’hypocrisie ! Dès lors qu’on nous voue en réalité à une perpétuité réelle, sans aucune perspective effective de libération à l’issue de notre peine de sûreté, nous préférons encore en finir une bonne fois pour toutes que de nous voir crever à petit feu, sans espoir d’aucun lendemain après bien plus de 20 années de misères absolues". "Nous, les emmurés vivants à perpétuité du centre pénitentiaire le plus sécuritaire de France (…), nous en appelons au rétablissement effectif de la peine de mort pour nous". La lettre a été signée par dix hommes qui ont passé en prison de 6 à 28 années. La centrale de Clairvaux est l’une des prisons au régime carcéral le plus sévère en France.

Voilà des partisans de la peine de mort que l’on n’attendait pas. Sur cette peine, je vous renvois au post d’Henri écrit à propos du projet quelque peu démagogique de Chirac d’inscrire son abolition dans la Constitution : "La position du Catéchisme sur la question est claire (§2267) : si l’Etat peut assurer la paix civile en ne recourant qu’à des moyens "non sanglants", c’est ainsi qu’il doit faire. (…) Mais l’initiative chiraquienne veut retirer à la France la possibilité de rétablir cette peine même si les circonstances, par exemple un effondrement de l’état de droit et de l’autorité de l’Etat, la rendaient nécessaire : or chacun perçoit qu’un tel scénario n’est pas fantaisiste. L’Etat ne serait pas alors en mesure de "protéger efficacement de l’injuste agresseur la vie d’êtres humains" en recourant à la peine capitale, comme l’y autorise le catéchisme."

Michel Janva

Partager cet article

10 commentaires

  1. Je pensais que nul n’avait le droit de prendre la vie d’autrui…

  2. Trouvez-vous normale cette demande des détenus ?!
    Que nos médias la mettent en avant conduit encore au mépris de la vie.
    En cas d’état de non-droit, si on a capturé qqn, on doit pouvoir l’enfermer plutôt que de le tuer, non?

  3. Ces detenus ne reclament-ils pas l’euthanasie?

  4. Pour saint Augustin un criminel déchoit de sa dignité humaine. La peine de mort lui est alors légitimement applicable.

  5. Pour St Augustin, peut-être mais pas pour l’Eglise Catholique !

  6. Et puis ça serait un peu trop facile… S’ils sont emprisonnés, c’est parce qu’il ont commis un crime. Ils doivent donc payer pour cela. Au moins, ils ont le temps de réflechir sur eux-memes.
    Et puis dignité humaine où pas, ça serait se rabaisser à leur niveau que de les “achever”.

  7. Exactement. Si les adversaires de la peine de mort ne l’expriment pas toujours aussi naïvement que vous, ils se prononcent en faveur d’une peine plus lourde que l’exécution capitale, l’enfermement à vie.
    Je ne suis pas certain que le catéchisme soit très efficient lorsqu’il fait preuve d’un tel “jésuitisme”, comme ici, sur la peine de mort…

  8. Certains criminels, condamnés à la peine de mort aux Etats-Unis, ont pris conscience de la gravité de leur acte et sont devenus des partisans de la peine qui leur était appliquée, par souci de justice et de “réparation”.
    Ici, il s’agit en effet de tout autre chose, qui s’apparente dans l’esprit à l’euthanasie, ou aux nombreux suicides dans les prisons. Cette question, et la revendication de ces détenus, ne peut être détachée des conditions dans les prisons françaises.
    Le quotidien Présent dénonce depuis des années “la grande honte des prisons françaises”; et Christine Boutin en a fait un de ses combats les plus légitimes :
    http://www.frs-online.org/article.php3?id_article=178

  9. Ne s’agirait-il pas d’une provocation ? Une façon de dire: vous nous tuez de la plus horrible des façons ? C’est en effet d’une hypocrisie absolument cynique que de laisser commettre toutes sortes d’incivilités, puis de la délinquance, pour ne commencer à réagir qu’en cas de crimes graves. Alors on enferme nos indésirables, que notre justice a bien souvent laissé faire jusqu’à l’abominable, et on les y laisse croupir sans espoir de rédemption. Qui sommes-nous en tant que société pour cautionner cela ? En ce qui me concerne, plutôt crever que de rester enfermé à vie !

  10. La peine de mort n’a rien à voir avec l’euthanasie. C’est l’exécution de la peine capitale que ces dix détenus réclament pour eux-mêmes.

Publier une réponse

Nous utilisons des cookies pour vous offrir la meilleure expérience en ligne. En acceptant, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité des cookies.

Paramètres de confidentialité sauvegardés !
Paramètres de confidentialité

Lorsque vous visitez un site Web, il peut stocker ou récupérer des informations sur votre navigateur, principalement sous la forme de cookies. Contrôlez vos services de cookies personnels ici.


Le Salon Beige a choisi de n'afficher uniquement de la publicité à des sites partenaires !

Refuser tous les services
Accepter tous les services