Depuis lundi, l'UMP diffuse (3 millions d’exemplaires) un tract de quatre pages, “Rejoignez le parti des droits et des devoirs”, dans lequel il est question, en six chapitres, des “actions” de l’UMP comparées aux promesses du PS. Ce blog décrypte l'intox. Voici notamment le passage concernant les allocations familiales :
"Sur les allocations familiales, l’UMP réalise un très joli enchaînement entre un mensonge sur son propre bilan et un bobard sur le programme socialiste. Dans la première partie, il assure indexer les allocations sur l'inflation, ce qui était le cas… jusqu’à la semaine dernière. Les prestations familiales étaient jusqu’ici réévaluées au 1er janvier sur la base d'une estimation de l'inflation à venir et du rattrapage de l'inflation passée. Une seule fois la base mensuelle des allocations familiales a été gelée : c’était en 1996, en application du plan Juppé. Pas du fait des socialistes donc. Mais là où cette affirmation de l'UMP est particulièrement remarquable, c'est que le gouvernement vient justement d'annoncer… la désindexation des allocations familiales de l’inflation. Dans le « plan de retour à l'équilibre des finances publiques » annoncé le 7 novembre par le Premier ministre, il est en effet prévu que « les prestations sociales (prestations familiales et aides au logement) seront revalorisées de 1% de manière forfaitaire, c'est à dire le niveau de la croissance prévue. » Pour une économie attendue 0,5 milliard d'euros. Adieu le lien à l’inflation, c’est désormais la croissance qui sert de référence. Et cette revalorisation étant forfaitaire, elle touchera tous les bénéficiaires, quels que soient leurs revenus.
L'UMP assure ensuite que le PS veut mettre les allocations familiales sous conditions de ressources. Soyons honnêtes : cette vieille idée traîne à droite comme à gauche depuis longtemps : Alain Juppé, Premier ministre l'avait tenté en 1995 avant de reculer. Le gouvernement Jospin a lui brièvement mise en place une condition de ressources, de mars à décembre 1998, avant de l'abandonner. Plus près de nous, la mesure figurait dans le rapport Attali sur la « Libération de la croissance », commandé par Nicolas Sarkozy et rendu début 2008. En septembre, c'est la fiscalisation des allocations familiales qui était évoquée par… Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture et chargé de réfléchir au projet présidentiel. L'UMP avait plutôt mal accueilli la proposition. Quant au PS, son programme ne dit rien d’une réforme des prestations familiales.. Le seul à avoir défendu clairement une mise sous condition de ressources était le radical Jean-Michel Baylet."
PG
Peut-être est-il temps d’imaginer d’autres solutions que les allocations familiales pour aider les familles ?
Il est clair qu’elle apparaisse comme un assistanat, et qu’il vaudrait mieux penser en termes de pérennité et de patrimoine, ne serait-ce que par le logement et la retraite.
PG
Erratum : qu’elleS apparaisseNT