Tel est l'appel lancé par un groupe de leaders chrétiens. Ils appellent à "désinvestir les énergies fossiles (sic)" et à convertir les portefeuilles d'actions dans des entreprises plus "durables". Stanislas de LARMINAT décrypte l'information.
"L’initiative n’est que la copie d’une campagne internationale lancée par un américain, Bill McKibben.…., un méthodiste malthusien notoire …, auteur d'un livre « May be one - Personal and Environmental Argument for Single Child Families »… Il souhaite une « réforme de l'immigration – pour le climat », les États-Unis ayant besoin des immigrés pour concevoir plus facilement les politiques nécessaires à lutter contre le changement climatique."
L'auteur dénonce trois méprises:
– La méprise scientifique
Le postulat scientifique de la cause humaine des variations climatiques est loin d’être partagé… Pourquoi cette concomitance entre l'encyclique et l'appel au désinvestissement carbonique ? …C'est oublier l’appel du Pape à continuer le dialogue scientifique : « L’Église n’a pas la prétention de juger des questions scientifiques ni de se substituer à la politique, mais j’invite à un débat honnête et transparent, pour que les besoins particuliers ou les idéologies n’affectent pas le bien commun » (Laudato si § 188)
– La méprise économique
Le concept de durabilité ne se résume pas à un désinvestissement du secteur des énergies fossiles. Jouer la « croissance verte » n’est pas un but en soi. Que deviendront les milliards investis dans des fonds financiers verts, s’il advenait que le réchauffement climatique s’est inversé ? Depuis 15 ans, le Giec lui-même a reconnu ce plateau dans l’évolution des températures. Ne prépare-t-on pas une « green crise », après la « subprime crise »?
– La méprise éthique
La campagne américaine recommande d'investir dans des entreprises considérées comme éthiques au motif qu’elles ne seraient pas actives dans les énergies fossiles. Mais c’est oublier que les réalités ne sont pas aussi simples. Parmi les entreprises considérées comme "durables", sont citées :
– Google, très active dans le transhumanisme
– IBM, connue pour ses engagements managériaux favorables au Gender
– Rolls-Royce Holding, 14ème fabricant d’armes au monde,
– Johnson Controls Inc., fabriquant mondial n°1 des batteries électrochimiques contestées pour leur pollution.
Tous ceux qui ont une expérience du monde économique savent qu’il n’y a rien de plus délicat que de prétendre définir les critères éthiques pour juger une entreprise. Les signataires, en lançant l’appel à « désinvestir les énergies fossiles » ont une vision techno-centrique des problèmes, comme si « le bien et la vérité surgissaient spontanément du pouvoir technologique et économique lui-même » (Laudato si § 105) !
Les signataires se rendent-ils compte qu'ils apportent une caution à la démarche écomalthusienne de Bill McKibben ? Le Pape a pourtant bien exclu tout amalgame éco-malthusien accusant la croissance démographique d’être la cause des désordres planétaires :
« Au lieu de résoudre les problèmes des pauvres et de penser à un monde différent, certains se contentent seulement de proposer une réduction de la natalité. Les pressions internationales sur les pays en développement ne manquent pas, conditionnant des aides économiques à certaines politiques de “santé reproductive”… Il faut reconnaître que la croissance démographique est pleinement compatible avec un développement intégral et solidaire » (Laudato si § 50).