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Culture de mort : Idéologie du genre

Détransition

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Paul Sugy, journaliste au Figaro, évoque sur X le cas de Nadia Bröninmann, “une Suisse allemande” de 55 ans. Nadia s’appelait Christian à la naissance, avant sa transition de genre.

Il y a 29 ans, Nadia a transformé son apparence pour devenir une femme : prise d’hormones, chirurgie… Le parcours a été long et douloureux, elle décrit ses maux de tête, mais aussi l’altération de sa sexualité, l’incontinence fréquente, et la perte irréversible de la fécondité de ses organes génitaux. Depuis, elle ressemble à une femme, porte les cheveux longs ; sur Instagram, elle pose avec des parfums, des produits cosmétiques. En apparence, rien de Christian n’a survécu chez Nadia.

Toute la Suisse, et même au-delà, a entendu parler de Nadia : sa transition avait été fortement médiatisée. Bien sûr elle avait fait polémique, suscité des réactions d’hostilité chez les conservateurs. En retour la communauté LGBT a fait d’elle un symbole : Nadia prouvait que l’on peut décider d’être qui on veut, quand on le veut, et nul n’a le droit de s’y opposer ! Il ne s’agit que d’elle, de son choix, elle n’enlève rien à personne – de quel droit pourrait-on l’en priver ? Nadia du reste a promené un peu partout son bonheur, dans des films, des interviews, des livres… Elle décrit dans l’un d’eux sa “Seelentanz”, la danse de son âme, avec ce sous-titre : “je me fais ma propre route”.

Par son exemple et sa médiatisation, Nadia a permis a d’autres de suivre à leur tour leur propre chemin : elle a contribué à banaliser la transition de genre, à faire sauter les tabous. Le chemin parcouru a été long : dans les années 90, elle se sentait marginalisée, mais aujourd’hui la transidentité est beaucoup mieux acceptée, à croire ses propos tenus auprès du média Blick en 2022.

Sauf que le 13 août dernier, Nadia publie une photo où elle porte de nouveau les cheveux courts, comme Christian. Ceux qui l’ont suivie jusqu’ici dans son aventure s’interrogent, s’inquiètent. Pour dissiper les ambiguïtés, Nadia Brönimann répond à une longue interview du quotidien suisse alémanique Tages Anzeiger. Question simple. Est-ce qu’elle regrette ? Oui ! Amèrement.

“Je pleure ce que j’ai fait à Christian et à son corps en bonne santé”.

Nadia est aujourd’hui une “détransitionneuse”, une personne trans qui envisage ou qui entame un parcours de détransition. Elle l’avait confessé discrètement sur sa photo Instagram du 13 août, en glissant ce hashtag : #detrans Est-ce qu’elle n’avait au fond jamais cessé d’être un homme, malgré sa transition ? Que fait-elle de tous ces questionnement sur son genre ? On peut bien sûr tout balayer d’un revers de manche, se contenter de penser que Nadia / Christian est quelqu’un de capricieux, ou victime seulement d’un mal-être profond – et c’est peut-être vrai, mais ce qu’elle confie au Tages Anzeiger mérite d’être lu, parce que ses mots sont sincères, et aussi parce qu’ils sont très beaux.

Nadia Brönimann dit sa lassitude d’être une femme, de devoir penser constamment à son apparence physique. On peut y lire éventuellement une forme d’exaspération masculine devant le carcan normatif dans lequel la féminité est parfois empêtrée… Mais cela va plus loin : Nadia en a assez d’être obsédée par son corps. Elle est lasse de sa propre obsession à vouloir ressembler de l’extérieur à ce qu’elle croit être au fond d’elle-même. Le corps est rétif aux mouvements et aux reflux de l’âme, il ne l’exprime jamais assez parfaitement. Son parcours, sa transition de genre, l’ont enfermée dans une vision trop corporelle de son identité.

Nadia reproche au mouvement trans son obsession du corps, qui paradoxalement pour un mouvement progressiste biberonné à la déconstruction des stéréotypes de genre, surligne et investit lourdement au contraire ces mêmes stéréotypes. Nadia devait libérer Christian, elle l’a enfermé.

“Je pensais que si j’échappais à Christian, si je changeais de coquille, alors tout irait bien, je serais quelqu’un d’autre. Mais l’intérieur, l’âme, reste la même. Ma transition n’a jamais réussi à me réconcilier avec moi-même, je n’ai fait que fuir vers une autre vie, plus extrême, dans un autre corps”.

Et ce discours, évidemment, le mouvement trans l’a très mal pris.

“Beaucoup de personnes trans me considèrent comme un traître”, confie Nadia Bröninmann. “On me traite de populiste de droite, de transphobe”. Et pour cause : cette pionnière de la chirurgie de réassignation de genre dénonce un tabou, chez la communauté trans et les militants transacitivistes, au sujet des transitions médicales. La chirurgie ou la prise d’hormones “n’apportent pas le bonheur espéré, mais personne ne veut entendre ça – et la tolérance que nous réclamons à l’extérieur n’est pas pratiquée à l’intérieur de nos rangs”. Nadia critique très vertement le manque de précautions prises à l’égard des enfants qui veulent transitionner, et se réjouit que des pays commencent à encadrer plus fermement ces demandes.

Aujourd’hui, Nadia n’est donc pas délivrée des doutes et des tourments qui jalonnent sa quête identitaire. Après avoir pris des oestrogènes pendant des années, elle ne sait toujours pas si elle souhaite faire le chemin inverse en prenant de la testostérone – et de toute façon, les conséquences de la chirurgie de réassignation de genre sont en partie inévitables. Elle a éprouve dans sa chair que son propre corps, dont l’époque aimerait faire une tablette de cire sur laquelle on peut inscrire ou effacer à l’envi chacun de nos désirs, n’est pas si malléable qu’elle ne l’avait cru. La transition fait mal, elle est par bien des aspects une perte, une mutilation. On ne détransitionne pas si aisément qu’on ne le croit. Il y a des chemins qui ne souffrent aucun retour en arrière, des choix qui ne sont pas réversibles. Loin de tout esprit de polémique, alors qu’elle en a été longtemps le porte-étendard et qu’aujourd’hui encore elle s’en considère toujours membre, Nadia Bröninmann interpelle la communauté trans.

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9 commentaires

  1. “Elle”??? Il n’a jamais cessé d’être XY… Un castrat ne cesse pas pour autant d’être un mâle.

  2. Quel courage pour cette personne qui a réalisé la terrible erreur qu’elle a commise, et qui maintenant doit affronter la meute haineuse de ses tourmenteurs !

    Il faut prier pour Christian, son parcours est la version contemporaine du fils prodigue…

  3. Vous avez vu cet article sur des hommes auteurs de violences contre des femmes qui changent de sexe pour éviter la condamnation en Espagne ? https://www.lefigaro.fr/international/espagne-comment-la-loi-trans-est-detournee-par-les-auteurs-presumes-de-violences-conjugales-20240828

  4. Un acte contre-nature n’est pas forcément réversible, de plus en plus de femmes se font stériliser après seulement 2 ou 3 enfants et quand elles souhaitent revenir en arrière ce n’est pas toujours possible.

  5. Conclusion : la transition de l’âme est impossible car elle reste telle que Dieu nous l’a attribuée.

  6. Un signe d’espoir même si les dégâts de la “transition” ne pourront être complètement réparés.

  7. L’Âme ne peut être trompée, malgré toutes nos astuces. Courage à Nadia pour ressusciter Christian. Bravo pour dénoncer son erreur. Un exemple.

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