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Europe : le référendum

Dhimmitude bancaire

Christine Lagarde a annoncé hier :

"J’ai demandé à mon administration d’apporter les clarifications fiscales et juridiques nécessaires pour faciliter l’émission de sukuks, et permettre la structuration d’opérations immobilières de finance islamique, sans frottements fiscaux concernant en particulier les droits d’enregistrement".

Dans la finance issue de la charia, les sukuks sont des obligations qui n’ont pas de taux d’intérêt, mais rapportent à celui qui y souscrit une part des bénéfices générés par les actifs ainsi financés.

"Nous adapterons notre environnement juridique pour que la stabilité et l’innovation de notre place financière puissent bénéficier à la finance islamique".

S’adressant à des investisseurs venus du Golfe, elle a dit :

"Nous allons développer à la fois sur le plan réglementaire et fiscal tout ce qui est nécessaire pour rendre vos activités aussi bienvenues ici à Paris qu’elles le sont à Londres et sur d’autres places. L’Autorité des marchés financiers a déjà mis en place des règles compatibles avec le développement de fonds d’investissement qui remplissent les principes de la charia".

Le président de l’association de promotion de la place financière parisienne, Gérard Mestrallet, a annoncé :

"La loi française offre déjà la meilleure flexibilité et la capacité d’adaptation pour accueillir des opérations de finance islamique. Néanmoins, de nouvelles mesures sont actuellement en préparation, avec l’installation d’un nouveau cadre pour les instruments de gestions d’actifs compatibles avec la charia par l’Autorité des marchés financiers. Des mesures incluant des incitations fiscales sont en voie d’être publiées, visant à faciliter la banque islamique et les produits sukuk ainsi que l’assurance takaful".

Michel Janva

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11 commentaires

  1. C’est cela la victoire idéologique de la droite, victoire vantée par François Fillon?

  2. Ne serait-on pas en pleine folie communautariste ? Que signifie la référence à la place de Londres ? Un ami du SB bien informé peut-il y répondre ? Jusqu’où pourrait aller cette évolution, par exemple dans le Droit des personnes ?

  3. Ils’agit de permettre aux musulmans d’accéder au marché obligataire .En effet le Coran ne reconnait pas le prêt à intérêt ce à quoi s’assimile la souscription d’une obligation .Il leur est par contre possible d’effectuer un placement et d’en retirer à terme le montant investi accompagné d’une + value .IL faut pour cela que le placement soit fondé sur des actifs , ce qui l’assimile quelque peu à une formule de titrisation .La City de Londres a déjà mis en place des produits de ce type et nous avons donc un retard commercial à rattraper .

  4. à horus,
    Que m’importe qu’un musulman ou qui que ce soit n’achète pas d’obligations?
    Que m’importe que ce soit pour des questions religieuses, philosophiques ou financières?
    Ce qui me gène c’est l’affairiste des milieux d’affaires prêt à tous pour “faire” un peu plus d’argent sous le fallacieux prétexte de mettre de l’égalité partout!
    Drôle d’exemple de démocratie que de permettre le financement des attentats par des terrorismes!

  5. to HB
    1 ) Je fournissais une explication technique .
    2 ) la banque étant un commerce , il est normal qu’un commerçant fournisse des produits adaptés à sa clientèle .
    3) votre agressivité est totalement déplacée .

  6. à Horus:
    1. la seule chose qui ne soit pas déplacée lorsqu’on est en guerre (cf Bigeard) c’est l’agressivité.
    2.La souscription musulmane dans les actifs revient à leur vendre des parts de sociétés occidentales qu’il dirigent ensuite au grand malheur de la lutte (City Bank, Fox News etc..)
    3. Le fait de faire du commerce ne “dénationalise” pas une entreprise: renoncer au commerce avec l’ennemi est une nécessité. Encore faudrait-il qued les Etats en soient eux-mêmes conscients.
    [Et bien ici, vous êtes dans un Salon, où l’agressivité est à bannir. MJ]

  7. à Horus,
    Suite et j’espère fin!
    Suite à votre réponse, j’ai relu attentivement mon commentaire.
    Pour ma part, je n’y vois aucune agressivité, et le fait d’affirmer les choses est simplement de l’assurance.
    Ne vous sentez pas agressé, sauf, peut-être si vous approuvez le système bancaire, financier, ou si vous êtes vous-même un de ces financiers dont parle le post de M.J.
    Je suis d’autant plus serein pour le dire que ce blog est professionnellement modéré, et que tous mes commentaires ne passent pas, ce que j’accepte de bon cœur, puisque légalement le SB pourrait être tenu pour responsable de nos commentaires.
    J’en profite pour les remercier et les féliciter pour l’admirable travail qu’ils font.

  8. Et ce qui me gène dans cette nouvelle forme de marché obligataire est cette phrase :
    “Des mesures incluant des incitations fiscales sont en voie d’être publiées, visant à faciliter la banque islamique et les produits sukuk ainsi que l’assurance takaful”
    Pourquoi des mesures d’incitations fiscales ? Pourquoi enver la banque islamique ? Le fond de roulement des rois du pétrole n’est pas déjà suffisament indécent ?

  9. hormis les habituelles réactions légitimes à demander un peu d’air dans cet envahissement islamique, je voudrais ici faire deux remarques:
    il me semble bien que l’on a oublié que le temps appartenant à Dieu, l’Eglise catholique s’etait elle aussi érigée contre le prêt à intérêt (St Thomas)
    en deuxième lieu, croyez vous qu’il soit licite et donc permis a un catholique de favoriser, négocier et travailler sur des produits financiers qui s’articulent en premier lieu autour de la charia? Ce deuxième point m’importe tout particulièrement et j’y ai pensé des que j’ai été mis au courant des réflexions menées à Bercy

  10. On fait dire beaucoup à St Thomas.
    Celui-ci ne condamne pas systématiquement le prêt à intérêt : il condamne l’usure, c’est à dire l’intérêt abusif.
    Condamner le prêt au nom de ST Thomas n’est pas totalement exact : de plus, ST Thomas a réfléchi sur ces sujets selon la problématique de son temps.
    L’école thomiste espagnole du XVIIème a justifié le prêt à intérêt, selon l’idée que tout service, toute location,etc…. peut donner un droit moralement légitime à rémunération, l’argent étant considéré comme une marchandise, et non un absolu et un instrument de pouvoir, ou un monopole de l’état. Ce que les penseurs libéraux de l’école autrichienne ont repris, et qui a indirectement influencé Milton FRIEDMAN.

  11. Ne serait-ce pas surtout :
    i) une incitation à reprendre la réflexion sur les TECHNIQUES d’une économie chrétienne ?
    ii) et une source d’inspiration (la finance islamique, qui n’a rien à voir avec le financement du terrorisme, est fondée sur la prohibition de l’usure).

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