Intéressante réflexion de Pierre-Olivier Arduin. Extraits :
"La problématique éthique résulte du lien quasi absolu qui
existe entre, d’une part, les pratiques de dépistage et de diagnostic
anténatals et, d’autre part, l’interruption médicale de grossesse qui
s’en suit «s’il existe une forte probabilité que l’enfant à naître soit
atteint d’une affection d’une particulière gravité» (art. L. 2213-1 du
Code de la santé publique). […] En contraignant depuis 1997 les médecins à proposer systématiquement
à toute femme enceinte le dépistage combiné de la trisomie 21, en les obligeant
désormais à informer le plus précocement possible leurs patientes
de la nécessité de recourir à des gestes invasifs pour corroborer une
suspicion d’anomalie, les pouvoirs publics n’instrumentalisent-ils pas les
médecins en les rendant « complices » de l’interruption médicale de la
grossesse qui sera pratiquée dans la plupart des cas si le handicap est
avéré ? […]il convient de rappeler que le diagnostic prénatal est une noble
composante de l’art médical qui s’applique à l’enfant à naître en tant
que patient. […] Le problème est que l’annonce d’une mauvaise nouvelle pendant la
grossesse conduit bien souvent à supprimer la vie de l’enfant atteint en
raison de l’absence de propositions thérapeutiques satisfaisantes. […] la femme, ou le couple, qui procède aux examens anténatals avec
l’intention d’opter pour l’avortement dans le cas d’une réponse
défavorable commet un acte répréhensible sur le plan moral. La réflexion
éthique englobe également ceux qui sont susceptibles de s’associer à
cette décision. […] En prescrivant les différents examens de dépistage et de diagnostic
anténatals dont il serait certain à l’avance que les « mauvais »
résultats conduiraient inévitablement à un avortement, le praticien
apporte son aide au processus et commet une action illicite. Dès lors, il
rend effective sa participation au mal perpétré.[…]Il nous apparaît donc légitime de recommander aux autorités politiques d’inscrire
dans le Code de la santé publique ou de prévoir par un texte
réglementaire une clause de conscience spécifique au dépistage et au
diagnostic anténatals pour les professionnels de santé désireux de
ne pas coopérer à des actes que leur conscience réprouve. Reconnaître
cette liberté de conscience aux spécialistes de la vie intra-utérine est
le minimum éthique que l’on est en doit d’attendre de la puissance
publique."
senex
In memoriam..Lors de la discussion de la loi Veil,le centre “Humanae vitae”avait rédigé et envoyé au ministère un projet de statut d’objection de conscience pour les personnels de santé.Aucune réponse.
Ceci pour rappeler aux jeunes générations que leurs anciens ont combattu comme il le fallait et ont été largement “lâchés” par ceux qui avaient le devoir de les soutenir….Mais l’honneur est sauf….
Octavius
“… Le problème est que l’annonce d’une mauvaise nouvelle pendant la grossesse conduit bien souvent à supprimer la vie de l’enfant atteint en raison de l’absence de propositions thérapeutiques satisfaisantes…”
Chez nous, on dépiste pour supprimer et les places laissées libres ne sont pas perdues pour tout le monde !
Le pire, c’est que ceux qui crient au scandale pour cette expulsion sont sans doute les premiers à vouloir supprimer les handicappés à naître !
Un enfant handicapé expulsé de France
AFP
07/05/2010 | Mise à jour : 18:56 Réactions (55)
Un enfant polyhandicapé de 15 ans, qui vivait clandestinement en France depuis 2009, a été expulsé avec ses parents début mai alors qu’il était soigné à Freyming-Merlebach, en Moselle, a-t-on appris aujourd’hui auprès de l’Association des paralysés de France (APF).
L’adolescent, accueilli depuis mars pour une maladie dégénérative dans un institut d’éducation motrice, a été “emmené le 3 mai par une trentaine de gendarmes qui ont fait irruption, munis d’une décision préfectorale d’expulsion, devant le personnel soignant choqué et impuissant”, affirme l’APF dans un communiqué reçu à Metz(…)
Soulignant “la violence et l’inhumanité de cette expulsion”, l’APF et le Réseau éducation sans frontières (RESF) ajoutent que “la politique gouvernementale actuelle ne doit pas prévaloir sur l’état de santé des personnes malades et nécessitant des soins quotidiens”. “Douze gendarmes et cinq véhicules ont été utilisés pour faire exécuter la décision administrative”, a répondu la directrice du cabinet du préfet de la Lorraine, Elisabeth Castellotti. “Et ceci après que le médecin-inspecteur de la Ddass eut certifié que l’enfant polyhandicapé pouvait recevoir dans son pays d’origine le même traitement qu’en France”, a-t-elle précisé.
A Marali, dans le Nord du Kosovo, où les cinq Kosovars expulsés ont trouvé refuge dans la famille, “il n’y aucune possibilité de traitement pour le petit”, selon un cousin qui vit régulièrement à Metz, Xhavit Zulfage. “Il n’y a pas non plus de médicaments”, a affirmé ce membre de la famille, ajoutant que l’adolescent “avait fait plusieurs crises depuis son retour forcé au pays”.
C.B.
“informer le plus précocement possible leurs patientes de la nécessité de recourir à des gestes invasifs pour corroborer une suspicion d’anomalie”
Quelle information fournit-on aux femmes enceintes sur les probabilités comparées:
-que, compte tenu de l’âge de la future mère, le bébé soit atteint de T21
-que le “geste invasif” (encore une façon de ne pas dire avec des mots simples, vrais et compréhensibles, de quoi il est réellement question) provoque une fausse couche spontanée
et donc sur la probabilité d’éliminer ainsi un enfant qui n’aurait été porteur d’aucune anomalie.
Malheureusement, l’enseignement des probabilités n’est abordé qu’après l’enseignement obligatoire, et seulement dans quelques filières scientifiques. Les “littéraires” n’y ont pas droit, les élèves et étudiants de “sciences humaines” n’ont droit qu’à appliquer des formules, sans chercher à comprendre quoi que ce soit…
Michel ROBARDEY
Un diagnostic prénatal s’appliquant à l’enfant à naître en tant que patient constitue, me semble-t-il, une reconnaissance de facto du foetus comme être vivant.
Comment le lobby pro-avortement a-t-il contourné cette “petite” difficulté?
Dinosaure
Un diagnostic prénatal sur l’enfant à naître constitue, me semble-t-il, une reconnaissance de facto du foetus en tant qu’être vivant.
Comment nos fanatiques de l’avortement ont-ils contourné cette évidence ?
Marie
@ Dinosaure et M. Robardey : c’est très simple ; il n’y a enfant que s’il y a “projet parental”. A partir de là, ce genre de difficultés ne sont même plus des grains de sable dans la machine avorteuse..