Le Fr. Jean-Baptiste Stern, de la Communauté Saint-Jean, fait passer ce message :
"Devant le relatif silence de nos pasteurs français depuis le 22 avril dernier, je me sens le devoir d’envoyer ce courriel afin de rappeler quelques points éclairants de la doctrine de l’Église concernant notre participation à des élections. Aussi mon propos n’est pas de discuter des choix économiques des programmes politiques. Que ceux qui connaissent déjà ce qui suit veuillent bien excuser mon intervention. Ceux qui voudraient faire suivre ce mail et les pièces jointes [Note de la CDF et extrait du Compendium sur la famille] y sont autorisés.
La première chose à rappeler est que, pour l’Église catholique, la participation du citoyen au bien commun, par le choix des gouvernants par exemple, est un droit et un devoir (Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise n° 189-192). L’impression d’être noyé dans une masse, où l’acte que chacun pose lors d’une élection compte peu, n’entre pas en considération face à ce droit et à ce devoir. En d’autres termes, hormis les cas d’impossibilité objective, s’abstenir de voter est de soi un mal.
Sachant pertinemment que les chrétiens n’ont que rarement l’occasion de choisir des gouvernants qui répondent à toutes les exigences d’une société véritablement humaine et respectueuse de toute personne, la Doctrine Sociale de l’Église précise cependant que le citoyen responsable se doit de porter son choix, non sur un homme idéal, mais sur celui qui, dans son programme, s’écarte le moins de la vision de l’homme enseignée par l’Evangile. A cet égard, l’Église rappelle que les positions éthiques concernant la vie, la famille et la dignité humaine sont, pour tout chrétien, des critères incontournables de discernement (Compendium de la Doctrine Sociale de l’Eglise n°132-133 ; 212-214). En d’autres termes, ne pas choisir le candidat le moins éloigné des axes évangéliques et voter blanc est de soi un mal parce que cela fortifie le pire. Dans cette perspective, un vote blanc, qui ne vient pas s’opposer au programme politique le plus contraire à nos convictions, peut même le favoriser.
Dans la situation présente, nous le savons, les questions les plus brûlantes qui divisent les programmes des candidats portent sur l’inscription du mariage homosexuel dans la Constitution française, la possibilité, du même coup, pour les couples homosexuels d’adopter des enfants, et la légalisation de l’euthanasie. L’expérience de la loi Veil nous a montré la difficulté considérable de revenir en arrière une fois la loi votée. Il ne sera même pas possible d’y songer si c’est la Constitution française qui est modifiée. Dans le fond, on assisterait alors, non pas seulement à un choix stratégique touchant l’économie ou les relations internationales, choix sur lequel il est toujours possible de revenir, mais à un changement de société qui serait irréversible. Pouvons-nous porter la responsabilité d’un tel choix ? Quelle société voulons-nous léguer à nos enfants ?
« La conscience chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote , la mise en acte d’une loi ou d’un programme politique dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la présence de propositions qui leur sont alternatives ou opposées », écrivait la Congrégation pour la Doctrine de la Foi le 24 novembre 2002 dans une note qu’a approuvée le Bienheureux Jean-Paul II.
Nous sommes chrétiens, de conviction, ou au moins de tradition. Vous pouvez consulter les quelques textes du Magistère ci-joints, qui pourront vous éclairer. Quel que soit le résultat du 6 mai, notre espérance théologale, qui nous demande de défendre le bien qui peut encore être défendu, ne doit pas se laisser atteindre : la France a été à plusieurs reprises protégée par le Ciel, et plus particulièrement par la Vierge Marie. Elle donnera à tous la grâce de vivre ce que Dieu permettra. C’est vers elle que nous sommes invités à nous tourner dans la prière."
panetier
Le 14 mai 2004, Mgr Michael J. Sheridan, évêque de Colorado Springs, aux Etats-Unis, a dit que «tout politicien catholique qui est en faveur de l’avortement ou de l’euthanasie se place de par le fait-même en dehors de la communion de l’Eglise, et met en danger son salut éternel; de plus, tout catholique qui vote pour un candidat qui favorise l’avortement ou l’euthanasie subit les mêmes conséquences. C’est pour cette raison que de tels catholiques ne peuvent recevoir la communion, tant qu’ils n’auront pas changé leur position et se seront réconciliés avec l’Eglise par le sacrement de Pénitence.» L’évêque ajoute que quoiqu’il peut y avoir d’autres enjeux à considérer lors du vote, le droit à la vie l’emporte sur tous les autres enjeux.
Donc dimanche un vote catholique devrait être blanc.
Journé Nicolas
Hélas il a raison! parce que ça va être très dur de voter Sarko!
nemo
à panetier
Mr Sarkozy a meme fait plus pour l’avortement en installant solennellement mme Veil à l’académie française …
C’est à ces actes là que l’on mesure le cynisme de ses discours .
chouan 12
Sauf que à voter blanc on favorise le succès de celui qui est le pire. Alors de 2 maux il faut choisir, si je vote blanc, c’est sur c’est Hollande et là pas de discussion possible les soviets sont derrière lui et feront appliquer les âneries de la campagne, de l’autre, si nos évêques ont un semblant de volonté il sera toujours possible d’aller lui dire stop il faudrait revoir ta position. Soit on accepte les bolcheviks au pouvoir avec comme seule règle: la fin justifie les moyens, soit on prend le moins mauvais mais on ne transige plus et on l’ouvre
agnelab
@ Panetier : un vote blanc fera passer la gauche donc accélèrera la lutte contre la vie ; ce n’est pas un procès d’intention mais correspond à ce qu’affirme le candidat ; vous serez donc directement responsable de l’aggravation de ces lois.
Il faut relire et méditer ce que propose le frère Jean Baptiste Stern
marie laure
Je ne voulais pas voter moi non plus .Mais je voterai tout de même car si nous ne votons pas il y aura encore plus de vieillards euthanasiés ,plus de bébés avortés et cela à cause entre autre des voix qui aurons manqué.Pensez à toutes les personnes qui ont le courage de lutter contre l’avortement ,contre l’euthanasie .Regardez la marche pour la vie ,il y a toujours plus de monde.Aurons nous la liberté de continuer à lutter au plein jour?
ab
infirmière en soins palliatifs, j’en voudrai beaucoup à tous les catho qui auront voté blanc.
Cril17
” L’expérience de la loi Veil nous a montré la difficulté considérable de revenir en arrière une fois la loi votée. Il ne sera même pas possible d’y songer si c’est la Constitution française qui est modifiée. ”
Et si on changeait ensuite de constitution par une IVR ( Interruption Volontaire de République ) … avec l’aide de la Très Sainte Vierge Marie ?
Le forcing qui est fait par les uns et les autres pour culpabiliser les catholiques qui voteront blanc le 6 mai ( quelle qu’en soit la forme concrète ) va imposer de plus en plus cette question, face à la folie des institutions de la République qui imposent aujourd’hui un dilemme absurde, pour peu qu’on ait un peu de mémoire et un cerveau non encore complètement lobotomisé !
Il faut sortir de la boîte logique du pacte républicain !
Il y aura une vie pour la France en dehors de la République, comme il y en a eu une durant treize siècles !
N’est-ce pas faire un acte de confiance en la Divine Providence ?
Et, frère Jean-Baptiste Stern, comme vous l’avez si bien écrit à propos de la Très Sainte Vierge Marie :
” Elle donnera à tous la grâce de vivre ce que Dieu permettra. C’est vers elle que nous sommes invités à nous tourner dans la prière.”
Permettez donc, SVP, qu’au nom de Jésus et de Marie des catholiques votent blanc le 6 mai, en cette année du 600 ème anniversaire de la naissance de Jeanne d’Arc !
lucien
Vive le ROI !
http://www.youtube.com/watch?v=NPJtgkMqa0s
HS
Choisir par raison “le moins pire” aux élections présidentielles devrait obliger à être cohérent aux législatives et donc continuer à faire barrage au rassemblement des gauches en cas de triangulaires… une révolution conceptuelle!
Denis Merlin
Moi je n’ai pas le même texte que celle du frère.
Voici ce que cela donne sur vatican.va :
“Dans ce contexte, il faut ajouter que la conscience chrétienne bien formée ne permet à personne d’encourager par son vote la mise en œuvre d’un programme politique ou d’une loi dans lesquels le contenu fondamental de la foi et de la morale serait évincé par la présentation de propositions différentes de ce contenu ou opposées à lui. Parce que la foi est un tout indivisible, il n’est pas logique d’isoler un de ses éléments au détriment de la totalité de la doctrine catholique.”
http://www.vatican.va/roman_curia/congregations/cfaith/documents/rc_con_cfaith_doc_20021124_politica_fr.html
Ce texte ne concerne d’ailleurs que le personnel politique (les parlementaires surtout) et non les électeurs.
Institutionnellement, les candidats ne devraient pas avoir de programme de gouvernement. Le Président de la République ne conduit pas la politique du gouvernement, il n’est pas le chef de l’exécutif, ni du législatif. Tout le monde viole la constitution, mais comment pouvons-nous, par nos votes, approuver la violation de la constitution ? Il n’y a pas, toujours institutionnellement, de mandat impératif. Donc, nous ne votons pour un programme que parce que tout le monde se soucie des institutions comme d’une guigne. Mais comment peut-on nous rendre responsable de la violation de la Constitution ?
Je regrette pour ceux qui mettent leur espoir dans l’UMP, mais le texte tel que je le comprends m’apparaît comme interdisant le vote en faveur des avorteurs, des destructeurs du mariage et des partisans de l’Education nationale, institution totalitaire, que sont les parlementaires UMP.
Cril17
merci Julien et le SB pour cet excellent clip !
Et si Talleyrand avait raison, la vraie question du jour à l’image de cette ” anecdote ” ne serait-elle pas :
” quand c’est urgent, est-ce trop tard pour rallier l’électorat qui a refusé de voter NS le 1 er tour ? ”
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Grenoble : Le personnel des urgences attaqué par une bande
http://www.fdesouche.com/297913-grenoble-le-personnel-des-urgences-attaque-par-une-bande
ALM
Très beau texte du Frère de St Jean : ceux qui s’obstinent à vouloir voter blanc le 6 vont permettre à Hollande de détruire le reste de culture chrétienne qui demeure en France. Ce n’est pas tant “flanby”, mais tous ceux qui vont prendre les places qui sont inquiétants. Vous voulez vraiment Mélenchon ministre de l’Intérieur ? En tant que catholique, je voterai, à mon corps défendant, pour sarko, pour essayer de préserver ce qui peut l’être. D’ailleurs, à mon âge,je coûte cher à la sécurité sociale et la légalisation de l’euthanasie…hum !
Et je pense surtout à nos enfants et petits-enfants.
Alors, au lieu de rabâcher vos idées, essayez de comprendre ce qu’écrit le Frère et refléchissez au lieu de rester avec vos idées arrtées qui vont nous amener des “lendemains qui chantent”…
tadea
Je voterai contre Hollande, je ne veux pas être Ponce-Pilate……..
Thib
je suis un peu désolé par ce que ce dit ce père…
L’obligation morale de tout catholique est d’abord de remplir son devoir d’état, et ensuite -plus largement- de s’engager dans la re-christianisation de notre société, c’est à dire à la construction progressive d’une civilisation meilleure… la chrétienté.
Cela passe entre autre par la politique politicienne, mais pas seulement, loin de là (si tous les français étaient cathos, ou convaincue par nos idées, nous n’en serions pas là !)
Je trouve qu’il est un peu malhonnête ou au moins naîf :
– de faire voter Sarkozy, en essayant de donner mauvaises conscience au cathos (plusieurs laïcs, prêtres, Évêques et même un Cardinal ont dit que cela n’était pas évident, que d’un point de vue moral aucun vote ne s’imposait, hormis l’interdiction de voter Hollande)
– de donner bonne conscience au cathos mous, qui se réveillent tous les 5 ans pour voter ! et qui se rendorment après… mais ne s’engagent pas pour changer les choses !
Nous avons l’obligation morale, de faire ce qui est en notre pouvoir pour empêcher que notre société devienne un milieu qui empêche le salut des âmes, et la conversion des paiens.
Thib
Je voulais juste ajouter :
je voterai peut-être la même chose que ce père, mon choix n’est pas encore arrêté…
Mais, il faut penser à la suite.. au rassemblement des cathos pour les nouveaux combats à venir. Il sera d’autant plus difficile que nous aurons créés de nouveaux clivages et désaccords qui ne reposent sur rien de solides. Sans cet engagement, toujours plus massif des chrétiens et des personnes de bonnes volontés, tous ces débats sur le vote de dimanche ne servent à rien, à part à nous prendre la tête avec les quelques derniers cathos pratiquants de convictions qu’il reste… c’est à dire pas grand choses..!
gabriel
Quelle facilité de jeter l’anathème sur ceux qui ne veulent pas choisir entre ces deux candidats !
COmment peut-on oublier la responsabilité totale de Sarko concernant le choix de ces électeurs ?
Cessons de nous tromper de cible face à ces enjeux : SB a bien expliqué que tous les choix pouvaient être compréhensibles (sauf Hollande peut-être) et surtout pas moralement condamnables.
merci de ne pas l’oublier.
Cdt
wilsdorf
Le frère commence par nous dire que voter est un devoir :
“par le choix des gouvernants par exemple, est un droit et un devoir”
Puis que : “ne pas choisir le candidat le moins éloigné des axes évangéliques et voter blanc est de soi un mal”
C’est à dire que ne pas voter SARKOZY est une faute morale grave.
Comme Denis Merlin le note, nous ne devons pas avoir les mêmes textes de référence (voir http://www.vatican.va/roman_curia/pontifical_councils/justpeace/documents/rc_pc_justpeace_doc_20060526_compendio-dott-soc_fr.html).
De plus aller jusqu’au bout du raisonnement de Fr. Stern conduit petit à petit à approuver, soutenir ceux qui par leurs actes ont montrés qu’ils n’avaient cure des PNN. Même chez les pires des ennemis il y en aura toujours un que l’on trouvera moins pire que son concurrent.
Ce raisonnement est faux au plan moral, mais aussi au plan politique.
wilsdorf
Addendum :
Nous sommes au début de l’ère chrétienne.
La vie de la cité requiert de bruler de l’encens aux idoles et il faut désigner le nouvel empererur.
Le candidat Sarkosium propose de ne bruler que deux grains d’encens, alors que son rival Hollandium propose lui de bruler trois grains d’encens.
Le moindre mal c’est deux grains croyez-vous?
AML
Cessez de tergiverser les uns et les autres !
Bien sûr que ce qui est vital le 6 mai prochain, c’est de barrer la route aux socialo-communistes. On sait tous ce que cela représente !!!! Mais ce vote ne doit être que le début d’un engagement de TOUS les catholiques à rappeler ensuite par tous les moyens à Sarkozy les promesses qu’il a tenues.
Je crois qu’il faut que les cathos se réveillent et OSENT s’engager, ne serait-ce qu’en signant une pétition. Quand je vois autour de moi le nombre de cathos bien-pensants refusant leur signature à une cause pourtant essentielle -LA VIE- sous prétexte de ne pas vouloir être fichés!!!!!!!!!!
Si la mollesse semble caractériser Hollande, elle est aussi légion chez nous, clergé ou laïcs !
Daniel PIGNARD
Prière de ne pas oublier les paroles du Christ visant les chefs d’Etat :
« Jésus les appela, et leur dit: Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent. » (Marc 10 :42)
« Jésus leur dit: Les rois des nations les maîtrisent, et ceux qui les dominent sont appelés bienfaiteurs. » (Luc 22 :25)
Sous De Gaulle et sous Giscard, l’imposition tout comptée est montée de 30% de nos gains à 45%.
gangan
Tout a fait d’accord avec le commentaire de Gabriel !
Michel Garroté
–
Fr. Jean-Baptiste,
–
Vous étaler votre culture comme on étale de la confiture. Dites les choses de façon simple, directe, courte et concrète. Il y a des milliers de prises de positions en ce moment. Alors la votre avec sa longueur et son imprécision…
Michel Garroté
rédacteur en chef
http://www.dreuz.info
–
candide
C’est le “combat” de la morale thomiste (diminuer le mal est un bien en soi) contre le procès d’intention (il est capable de faire aissi mal que l’autre).
Bien sur, NS est capable du mal et même du pire malgré ses promesses vagues, mais FH surenchérit délibérément vers le pire du pire.
JR
Sans complexe je voterai tout sauf Hollande, voter blanc cela aura pour effet de ne pas donner une voix à sarko donc mathématiquement à aider le candidat de la gauche de l’emporter. En l’emportant je me rendrai complice de la gauche, j’en serai mal à l’aise.
Pharamond
Bientôt l’excommunication pour qui refuse la théologie du vote Sarkocescu?
Michel
Finalement, on voit bien que la foi doit aussi etre politique et sociale, sinon c`est le désastre.
Constantin avait commencé la christianisation de l`État et le 20 eme siecle aura consacré le retour de l`État paien dans le silence des prélats.
Steph
Reprenons le texte cité par le frère Stern :
« La conscience chrétienne bien formée ne permet à personne de favoriser par son vote , la mise en acte d’une loi ou d’un programme politique dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la présence de propositions qui leur sont alternatives ou opposées » Tout le monde est d’accord ?
OK, passons à l’application pratique et prenons le cas du mariage homosexuel.
Vous vous souvenez que Nicolas Sarkozy, le 11 février dernier, a affirmé au Figaro qu’il voulait éviter de « brouiller l’image de cette institution sociale essentielle qu’est le mariage ». Bravo, Nicolas, on a confiance en toi !
Mais vous ne vous souvenez peut-être pas, car peu de personnes sont abonnés aux deux, qu’il a déclaré un mois plus tard au magazine Têtu (organe de la communauté homosexuelle) qu’il était prêt à accorder aux unions de même sexe, par décret, un droit à un mariage en mairie, « pour en augmenter la visibilité sociale ». Pour un mec qui est allé à Domrémy invoquer les mânes de Jeanne d’Arc, c’est pas terrible. Jeanne d’Arc, je la vois mal causer avec Têtu.
Mais voilà les questions qui se posent pour ce cas pratique :
Première question : pensez-vous qu’accroître la visibilité sociale du mariage homosexuel soit le meilleur moyen de protéger ce “repère essentiel” que serait le mariage ?
Seconde question : ne peut-on penser qu’en agissant de la sorte, Nicolas Sarkozy veut amener un changement à l’esprit public ?
Troisième question : si vous deviez assurer la promotion du mariage homosexuel, par quoi commenceriez vous : par légiférer ex abrupto, ou par essayer préalablement de changer l’opinion publique en faveur de votre projet ?
Quatrième question : selon les éléments ci dessus et vos réponses précédentes, est-il possible de dire avec certitude qui est, des deux candidats, le plus dangereux pour le mariage “normal”, et donc quel vote favorise le plus une proposition non conforme aux fondamentaux ?
Je serais honoré que le frère Stern nous fasse part de ses réponses.
Après, on fera la même chose pour les autres points !
Père Jean-Baptiste Stern
Un grand merci à tous ceux qui ont lu mon texte intentionnellement court, et bravo à ceux qui réagissent. Rapidement quelques précisions, puisqu’on me les demande.
La première est que mon texte vise, non à appeler à voter tel ou tel candidat. Je ne les nomme même pas. Mon souci est d’apporter, à partir de l’enseignement de l’Eglise, quelques éléments de réflexion pour un chrétien qui se pose trois questions : faut-il voter ? ce vote doit-il exprimer un choix ? l’Eglise m’indique-t-elle des critères pour éclairer mon discernement ? Une fois cet éclairage donné, l’Eglise respecte la liberté de chacun d’évaluer, en conscience et devant Dieu, le choix qui doit être le sien. Je n’entrerai donc pas ici dans le décryptage des intentions affichées par tel ou tel candidat, décryptage d’autant plus difficile que les déclarations évoluent avec le temps, et la confiance de l’électeur mise à rude épreuve. Je ne peux, ici, que vous renvoyer aux engagements déclarés des candidats.
Pour rester dans mon domaine, permettez-moi de laisser le cardinal Ratzinger, alors Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, répondre à ceux qui se demandent s’il est légitime de voter pour un candidat qui, par exemple, ne s’oppose pas à la loi Veil. Dans une lettre aux évêques des Etats-Unis, il leur a donné quelques principes pour l’accueil ou non à la Sainte Communion. Voici comment il termine :
« N.B. Un catholique serait coupable de coopération formelle avec le mal, et serait donc indigne de recevoir la sainte communion, s’il devait délibérément voter pour un candidat précisément en raison de la position permissive du candidat sur l’avortement et/ou l’euthanasie. Quand un catholique ne partage pas la position d’un candidat en faveur de l’avortement et/ou l’euthanasie, mais vote pour ce candidat pour d’autres raisons, on considère cet acte comme une coopération matérielle éloignée, permise en vertu de raisons proportionnées ».
En d’autres termes, un catholique, s’il juge devoir, par son vote, s’opposer à un candidat qui conduit vers une position pire à son avis, et ne peut le faire qu’en votant pour un candidat qui, pourtant, n’a pas les mêmes positions que l’Eglise sur des points aussi importants que l’avortement ou l’euthanasie, il peut le faire sans que cela puisse lui être reproché. Bien entendu, c’est à lui d’en décider. Encore une fois, l’Eglise éclaire, elle ne décide pas à la place des électeurs.
Sur ce point évidemment difficile pour nous tous, l’intervention de Mgr Michael J. Sheridan du 14 mai 2004 citée par panetier dans son commentaire n’a pas la même finesse de discernement. Le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, a rédigé son texte après l’intervention de l’évêque américain. On peut penser raisonnablement qu’il en avait connaissance et a mesuré la nuance qu’il lui apportait.
Il m’est impossible de répondre à tout. Je ne considère pas posséder la vérité, mais j’essaie de transmettre l’enseignement de l’Eglise qui est plus grand que chacun d’entre nous. Plutôt que nous laisser prendre par la passion, continuons à chercher la vérité, c’est cela qui nous gardera unis !
Père Jean-Baptiste Stern
Désolé d’avoir omis de donner la référence du texte cité dans mon commentaire et tiré de la lettre du cardinal Ratzinger aux évêques des Etats-Unis. La voici : La Documentation Catholique, n° 2322, du 17 octobre 2004, p. 881.
JR
ça me fait penser à cette lecture de Jacques Maritain que j’ai fait dernièrement : « élaborer un philosophie sociale et économique, qui n’en reste pas seulement aux principes universels, mais qui soit capable de descendre jusqu’aux réalisations concrètes, ce qui suppose tout un travail vaste et délicat.[…] un travail de raison, de raison éclairée par la foi, mais un travail de raison sur lequel, du moins quand on quitte les principes pour descendre aux applications, il serait vain d’espérer un accord unanime. »
JR
Et heureusement, comme le dit Saint Thomas d’Aquin que : « lorsqu’on est plusieurs à vouloir intentionnellement un bien se rapportant à l’honneur de Dieu ou a l’utilité du prochain, mais que l’un estime que ceci est un bien, alors que l’autre a une opinion contraire, la discorde ne contrarie que par accident le bien divin et le bien du prochain » (IIa-IIae, q.37, a.1c). « A moins qu’elle ne manifeste une obstination coupable, elle n’est pas un péché » (ibidem). Bonne soirée à tous !
Sancenay
merci au frère Stern de s’efforcer apporter sa contribution là où d’autres se mettent plus volontiers la tête dans le sable.
Cependant le frère semble se figurer que nous sommes au bord du gouffre alors qu’il n’a pas réalisé que nous y sommes déjà sensiblement plongés et que, pour exemple, le révolutionnaire en peau de lapin qu’est Monsieur Mélenchon ne représenterait pas nécessairement un grand risque supplémentaire et à tout le moins supérieur à Monsieur Bertrand.
Je serais même parfois tenté de croire le contraire: Monsieur Mélenchon n’a jamais proposé de rendre ,fût-ce subrepticement, et avec force savonnettes, le dimanche travaillé que je sache.
Il est farouchement hostile à la religion certes, mais comme son maître Jaurès, il la respecte au moins…
Est-ce bien le cas de Monsieur Bertrand ? Est-ce le cas de Monsieur Léonetti qui traitait dernièrement ses collègues catholiques à l’Assemblée “d’obscurantistes lors des débats sur “l’éthique” fallacieusement dite “bio” , alors que “l’ éthique” en question est plus que passablement mortifère.
Ils nous prennent pour des imbéciles : après tout il se peut que nous le soyons, mais alors , de surcroît, “inutiles”, selon leurs critères et philosophie utilitariste.
Bainville
Le frère Stern énonce que l’on ne doit pas favoriser par son vote un programme qui permet et subventionne la destruction de la foi et de la morale.
Il tire la conclusion ce lumineux principe en l’appliquant au bilan avortement et pacs homosexuel et au programme de Sarko et il appelle à ne pas voter pour ce candidat opposé à l’Eglise.
Il reprend la même opération intellectuelle avec celui de Hollande, et conclut au refus de voter.
En accord avec sa conscience et les lois de Jésus Christ, il vote blanc ou s’abstient.
Le pasteur est toujours un pasteur et les brebis sont bien gardées.
Mon raisonnement n’est pas aussi compliqué que celui de notre docte théologien, j’ai du manquer une étape, que le Curé d’Ars me vienne en aide, lui qui ne se prenait pas pour un grand intellectuel mais a du sauver des centaines de milliers d’âmes par sa sainte et redoutable humilité.
francis De Ville Souchet
Ce religieux est libre de penser ce qu’il veut;qu’il se souci des choses temporelles cela concerne sa liberté de penser mais s’il est consacré dans un engagement spirituel alors qu’il s’occupe de prêcher la bonne parole(et exclusivement dans le sens du Christ),sans femme ni enfants,il est libre et dégagé de tous liens et… certainement pas de chômage pour cet engagement: du pain sur la planche et surtout pas de temps à perdre.
Voyons, nous ne sommes pas au sein de persécutions des 3 premiers siècles de l’ère chrétienne.
Qu’il s’en prenne au Duc d’Anjou qui invitait à l’abstention dès avant le 1er tour.
philippe
“La conscience chrétienne ne permet à personne de favoriser par son vote , la mise en acte d’une loi ou d’un programme politique dans lequel les contenus fondamentaux de la foi et de la morale sont détruits par la présence de propositions qui leur sont opposées ” dit le frère Stern en citant Jean-Paul II.
il se tire une balle dans le pied !!! clairement cette citation renvoie dos à dos les deux candidats, puisqu’ils veulent tous deux favoriser l’accès à l’avortement…
[Par favoriser, il faut comprendre ici aggraver. Et les 2 ne proposent pas d’aggraver l’avortement. Uniquement Hollande. On peut regretter que NS ne revienne pas dessus, mais il ne propose pas de l’aggraver. MJ]