Guillaume Bernard, maître de conférences à l’Ices (Institut catholique d’études supérieures), spécialiste de l’histoire des institutions et des idées politiques, est interrogé dans Minute suite aux attentats. Extrait :
"Le laïcisme a contribué au déracinement des Français comme à l’échec de l’assimilation des populations immigrées. Il a donc participé à la création d’un terreau favorable au développement de l’islamisme. Cependant, est-il sérieux d’affirmer que ce n’est qu’envers une laïcité exacerbée que se lève l’islamisme ? N’y aurait-il pas dans cette affirmation une forme du syndrome de Stockholm où la victime prend le parti de son bourreau ? L’hostilité de l’islam envers l’« Occident » n’a pas commencé quand celui-ci s’est, en partie, voué au matérialisme. C’est depuis son origine que l’Islam cherche à s’étendre, y compris par la conquête militaire. Dire que l’Occident, au sens large, récolte l’islamisme parce qu’il est laïciste ou parce qu’il a soutenu la création de l’Etat juif en 1948 relève d’un refus de connaître l’histoire et d’en tirer des leçons sur le temps long. […]"