Dans le Figaro, Nicolas Sarkozy laisse encore une fois sur leur faim ceux qui, comme moi, tentent de comprendre quelles sont les limites qu’il met à la "discrimination positive".
On remarque d’abord que M. Sarkozy, qui a peut-être lu Jean Madiran, assume l’usage du terme "discrimination" dans le sens de jugement, discernement et hiérarchisation : "La noblesse de la politique, c’est de hiérarchiser les priorités et de faire des choix."
Mais s’agit-il d’instituer une discrimination socio-économique ou une discrimination ethnique ? Mêlant dans sa définition les critères de naissance (parité) et les critères économiques (aménagement du territoire), le ministre entretient le flou :
[L]a notion de discrimination positive a été formulée il y a quelques années par le Conseil d’Etat pour désigner toutes les politiques visant à en faire plus pour ceux qui ont moins. Je pense notamment aux emplois aidés, aux mesures en faveur de la parité entre homme et femme, aux actions relatives à l’insertion des personnes handicapées ou encore à l’aménagement du territoire […].
M. Sarkozy dit qu’il ne veut pas de quotas ethniques :
Finissons-en une bonne fois avec cette rumeur absurde selon laquelle je serais un partisan du communautarisme et des quotas ethniques.
Mais les "quotas ethniques" ne sont pas la seule forme de discrimination ethnique : aux Etats-Unis, les candidats issus de minorités ne bénéficient pas forcément de quotas, mais plutôt de points supplémentaires, en raison de leur seule race, à l’entrée dans certaines universités.
Si ce que veut M. Sarkozy est "simplement" étendre la formule appliquée à Sciences-Po, on ne serait pas forcément d’accord avec lui; mais ce serait beaucoup moins grave que d’instituer des droits particuliers fondés sur l’origine ethnique. Et tant que le ministre n’aura pas levé cette ambiguïté cruciale, il ne sera pas fondé à qualifier de "rumeur absurde" l’accusation de favoriser le communautarisme.
Olivier
M. Sarkozy a avoué vouloir donner le droit de vote aux immigrés aux élections locales.
Il a dit lui même devant les caméras de TV qu’il préférait aider et “favoriser Mohammed et fatima” plutôt que des Français moyens,parceque, selon lui, ils en auraient plus besoin…
Cela me parait très clair. Le fait qu’il s’obstine dans le même temps à ne parler que de “racailles” et “voyous” au lieu de dire clairement que les émeutiers incendiaires (et assassins pour certains)sont une insurrection de la jeunesse issue de l’immigration, prouve que cet homme ou est aveugle ou est perfide.
je penche pour la seconde option.
Bien cordialement.
Guillaume SP
Ne vous faîte aucune illusion sur Monsieur Sarkozy. Il décevra autant si ce n’est plus que Monsieur Chirac a deçu.
Anonyme
@ Guillaume SP:
et ne vous faîtes aucune illusion sur les autres.
Les hommes politiques n’ont plus aucun pouvoir, qu’ils s’appelent, Sarkozy, Villepin, Jospin, Le Pen, De Villiers ou Tartempion.
Jacques
Les hommes politiques ont encore ce pouvoir de nous donner envie de vomir.