Daniel Hamiche évoque des négociations entre des dissidents de l’Église d’Angleterre, dite Église anglicane, et Rome :
"Rentrer dans l’Église catholique c’est la décision qu’ont prise un nombre non négligeable d’anglo-catholiques de l’Église d’Angleterre dont le porte-parole, est Andrew Burnham, évêque de Ebbsfleet. […] Cet évêque et au moins d’un de ses confrères, Keith Newton, évêque de Richborough, tous deux de la province ecclésiastique de Cabtorbéry, étaient à Rome, peu de jours avant la tenue du synode général, pour des entretiens secrets avec le cardinal Levada, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la Foi, et le cardinal Walter Kasper, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, entretiens qui se sont déroulés à l’insu de Rowan Williams [Primat anglican] mais aussi de la Conférence des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles…
Il ne s’agissait de rien d’autre que de sonder les intentions de Rome et de discuter des modalités concrètes d’un retour “en masse” d’anglo-catholiques au sein de l’Église, notamment en matière liturgique – même si beaucoup d’anglo-catholiques pratiquent la liturgie tridentine. Andrew Burnham et Keith Newton sont ce qu’on appelle dans l’Église d’Angleterre des « flying bishops », des évêques volants ! Leur titre exact est « provincial episcopal visitor » (PEV), une fonction créée en 1994 par l’Église d’Angleterre, avec un « code of practice » (un guide pratique définissant les modalités) pour satisfaire aux exigences et aux besoins pastoraux des paroisses qui se refusaient à recevoir le ministère des femmes prêtres et même celui d’évêques diocésains qui en avaient ordonnées ou n’étaient pas opposés à ce type d’ordination. […]
Le dossier est difficile – car il s’agit de plus de 100 000 fidèles, de centaines de prêtres et de plusieurs évêques… – mais traité avec soin par Rome et surveillé de près par Benoît XVI. On peut conjecturer que ce dernier ne souhaite pas que se reproduise le “ratage” du premier retour à Rome de prêtres et de fidèles anglicans, en 1992, après que l’Église d’Angleterre eut accepté l’ordination sacerdotale de femmes. Le peu d’empressement – c’est le moins qu’on puisse dire – à les accueillir de la part des évêques catholiques d’Angleterre et du Pays de Galles et les lamentables liturgies eucharistiques qui leur furent infligées dans les paroisses catholiques découragèrent le plus grand nombre qui fit retour à l’Église d’Angleterre…"
HB
Dans ce genre de situation, mieux vaut prier que rêver!
Abbé Jean-Pierre Herman
Je connais personnellement Andrew Burnham. C’est un saint et un sage. Faisons confiance à la sagesse de Benoît XVI et à l’intelligence de Burnham, et prions, prions beaucoup!