Les pourparlers sur le futur statut du Kosovo, aujourd’hui à Vienne, n’ont pas permis de progresser entre les représentants de Belgrade et les négociateurs albanophones, qui ont prévenu que la petite province serbe était prête à s’autoproclamer indépendante si les discussions n’aboutissaient pas dans les délais prévus par les Nations unies, c’est-à-dire d’ici au 10 décembre. La réunion était organisée sous l’égide des négociateurs américains, russes et européens. Une prochaine réunion est prévue à Bruxelles le 20 novembre.
Le président serbe Boris Tadic a proposé de s’inspirer du modèle d"‘un pays, deux systèmes" de Hong Kong, où le territoire a réintégré la Chine en 1997 mais conserve le système économique capitaliste, judiciaire et les libertés civiles hérités de 156 ans de domination britannique. La partie kosovare a rejeté la suggestion. Hachim Thaci, ancien chef rebelle du Kosovo, a déclaré que les Albanophones entendaient participer aux discussions jusqu’au bout, mais "après cela, nous déclarerons immédiatement notre indépendance" en espérant "la reconnaissance de la communauté internationale".
La Serbie refuse d’accorder l’indépendance au Kosovo, placé sous administration civile de l’ONU depuis 1999 et dont 90% des deux millions d’habitants sont albanophones. Washington soutient l’indépendance et a laissé entendre qu’il reconnaîtrait le Kosovo, et la Russie s’y oppose.