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Histoire du christianisme / L'Eglise : Léon XIV

“Disons « non » à la violence sous toutes ses formes, et plus encore lorsqu’elle est perpétrée contre ceux qui sont sans défense et vulnérables, comme les enfants et les familles”

“Disons « non » à la violence sous toutes ses formes, et plus encore lorsqu’elle est perpétrée contre ceux qui sont sans défense et vulnérables, comme les enfants et les familles”

Le pape a évoqué lundi le bienheureux Iuliu Hossu, évêque gréco-catholique de Cluj-Gherla et martyr de la foi pendant la persécution communiste en Roumanie, créé cardinal in pectore par Paul VI le 28 avril 1969, alors qu’il était emprisonné pour sa fidélité à l’Église de Rome :

Nous célébrons une année spéciale en l’honneur du cardinal Iuliu Hossu, un symbole de fraternité qui transcende toutes les frontières ethniques et religieuses. Le processus d’attribution du titre de « Juste parmi les nations », entamé en 2022, a été motivé par son engagement courageux à soutenir et à sauver les Juifs de Transylvanie du Nord lorsque, entre 1940 et 1944, les nazis mettaient en œuvre leur plan odieux de déportation vers les camps d’extermination.

Au péril de sa vie et de celle de l’Église gréco-catholique, le bienheureux Hossu entreprit de vastes activités en faveur des Juifs afin d’empêcher leur déportation. Au printemps 1944, alors que l’on préparait à Cluj-Napoca (en hongrois Kolozsvár) et dans d’autres villes de Transylvanie la création de ghettos pour les Juifs, il a mobilisé le clergé et les fidèles gréco-catholiques par le biais d’une lettre pastorale publiée le 2 avril 1944. Nous le savons également grâce au témoignage de Moshe Carmilly-Weinberger, ancien grand rabbin de la communauté juive de Cluj-Napoca. Dans cette lettre, il lance un appel vibrant et profondément humain. « Notre appel », écrit-il, “s’adresse à vous tous, vénérables frères et enfants bien-aimés, pour que vous aidiez les Juifs non seulement par votre pensée, mais aussi par votre sacrifice, sachant qu’il n’y a pas d’acte plus noble à accomplir aujourd’hui que d’apporter une aide chrétienne et roumaine, née d’une ardente charité humaine. Notre premier souci dans le moment présent doit être cette œuvre de secours”. Selon le témoignage personnel de l’ancien grand rabbin, le cardinal Hossu a contribué à sauver la vie de milliers de Juifs dans le nord de la Transylvanie entre 1940 et 1944.

L’espoir manifesté par ce grand pasteur était celui d’un homme de foi, qui sait que les portes du mal ne prévaudront pas contre l’œuvre de Dieu.

Sa vie a été un témoignage de foi vécue pleinement, dans la prière et le dévouement aux autres. Homme de dialogue et prophète d’espérance, il a été béatifié par le pape François le 2 juin 2019 à Blaj. Dans l’homélie prononcée à cette occasion, le pape a cité une phrase du cardinal qui résume toute sa vie : « Dieu nous a envoyés dans ces ténèbres de la souffrance pour offrir le pardon et prier pour la conversion de tous. »

Ces mots incarnent l’esprit des martyrs : une foi inébranlable en Dieu, dépourvue de haine et doublée d’un esprit de miséricorde qui transforme la souffrance en amour pour le persécuteur. Aujourd’hui encore, ces paroles restent une invitation prophétique à surmonter la haine par le pardon et à vivre sa foi avec dignité et courage.

L’Église est proche des souffrances du peuple juif, qui ont culminé dans la tragédie de l’Holocauste. Elle sait bien ce que signifient la douleur, la marginalisation et la persécution. C’est précisément pour cette raison qu’elle se sent engagée, en conscience, à construire une société centrée sur le respect de la dignité humaine.

Le message du cardinal Hossu reste d’une grande actualité. Ce qu’il a fait pour les juifs de Roumanie, ses efforts pour protéger son prochain malgré tous les risques et dangers, font aujourd’hui de lui un modèle de liberté, de courage et de générosité, jusqu’au sacrifice suprême. C’est pourquoi sa devise, « Notre foi est notre vie », devrait devenir la devise de chacun d’entre nous. J’espère que son exemple, qui a anticipé l’enseignement exprimé plus tard dans la déclaration Nostra Aetate du concile Vatican II – dont le soixantième anniversaire approche – ainsi que votre amitié, serviront de phare pour le monde d’aujourd’hui. Disons « non » à la violence sous toutes ses formes, et plus encore lorsqu’elle est perpétrée contre ceux qui sont sans défense et vulnérables, comme les enfants et les familles.

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