Dans un excellent entretien à Liberté politique, Luc Perrin rappelle l’histoire du rite romain et démonte l’opposition de certains évêques français :
"Si un évêque de 2006 est incapable d’être le lien de communion dans son diocèse à cause de prêtres et de groupes de fidèles attachés au missel de Jean XXIII, ce n’est pas la tradition liturgique de l’Église latine ni le pape qu’il doit incriminer mais, peut-être, un aggiornamento qu’il doit opérer dans l’exercice de son ministère d’unité."
Défendant Benoît XVI, il rappelle que ce pape ne fait que parachever l’oeuvre de son prédécesseur :
"Rien de vraiment neuf dans la longue histoire de l’Église latine, rien de révolutionnaire par rapport à ses prédécesseurs. […] Le projet de motu proprio de Benoît XVI parachèverait donc ce que Jean-Paul II avait largement entrepris.
[…] Sur le plan de l’accueil des groupes de prêtres et religieux traditionalistes […] je vois plus de continuité que de différences. […] Dans ce domaine, le véritable tournant était 2001-2002, quand Jean-Paul II créa l’administration apostolique personnelle St-Jean-Marie Vianney sur le territoire de Campos au Brésil. Sur le même diocèse coexistent depuis 4 ans, très pacifiquement, dans la pleine communion romaine, des paroisses avec la messe moderne en portugais et des paroisses avec la messe traditionnelle latine. On n’a pas entendu l’évêque résidentiel de Campos récriminer avec véhémence : point de "schisme", point de violences, Vatican II n’a pas été supprimé à Campos, la Conférence épiscopale brésilienne n’a pas explosé pour avoir accueilli un évêque traditionaliste. Ce qui est vrai au Brésil ne pourrait-il l’être ailleurs ?"
Alors pourquoi gémir ? Pour Luc Perrin : "Il n’y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre."
Agnès
Le dossier consacré à ce sujet dans La Croix de ce jour est … passionnant !
Passage de l’éditorial :
“Il semble que Rome a pris la mesure de l’émoi provoqué en France par son projet et envisage de REVOIR SA COPIE (c’est moi qui souligne)”.
Nono
Prions le Ciel que le Saint Père ne se fasse pas dicter sa conduite par les pisse-copies de la presse ex-catholique française, ou par l’émoi de quelque soixant-huitard accroché au sacro-saint ESPRIT du concile.
pierre
entièrement d’accord avec nono
maclepi
J’espère que tous les évêques de France, et en particulier de la province de Strasbourg et de Besançon auront pris connaissance de l’article de Monsieur Perrin.
Je crois qu’il est clair.
tite
Je suis très étonné de lire, voir ou entendre que des chrétiens “s’inquiètent” en voyant le berger qui souhaite réunir toutes les brebis de son troupeau.
L’idéologie (fléau du siècle précédent) aurait-elle à ce point obscurci les coeurs et les âmes ?
Les traditionnalistes sont nos frères, ne l’oublions pas.
Carthage
Luc Perrin est l’un des meilleurs spécialistes en histoire religieuse.
Ses analyses sont sérieuses. Elles reposent sur une remarquable lucidité et une rigueur universitaire.