Le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, le P. Federico Lombardi, a constaté que la démission de Mgr Wielgus était la meilleure solution, pour répondre au trouble provoqué par des « révélations » qui ont « gravement compromis sa crédibilité ». Mais, a-t-il ajouté, il s’agit d’un élément parmi d’autres d’une campagne contre l’Eglise en Pologne, qui « ressemble beaucoup à une bizarre alliance entre ses ennemis d’hier et d’autres adversaires, à une vengeance de qui l’a persécutée jadis avant d’être vaincu par la foi et la volonté de liberté du peuple polonais ».
Il s’agit en effet d’une vengeance d’outre-tombe du communisme vaincu, et qui n’a pas fini de faire des victimes.
Patrice de Plunkett ajoute :
[C]ertains des journaux [français] qui se montrent aujourd’hui les plus sévères à l’encontre de Mgr Wielgus, sont loin d’être innocents à propos de la Pologne communiste.
(Sur le sujet : voir aussi l’éditorial de Jean Madiran dans Présent de demain)
Szymański
C’est peut-être une vengeance, mais Mgr Wielgus a bien collaboré avec les services spéciaux.
Le problème de la “lustration” menée en Pologne est que ce sont les communistes eux-mêmes qui l’ont organisée. L’état de guerre en 1981 a permis une prolongation du régime qui a duré 8 ans. Pendant cette période, les communistes se sont préparés à la transition et ont largement eu le temps de trier, classer, détruire, laisser à disposition, les documents compromettants. Il est certain que certaines pièces ne seront jamais connues du public, que d’autres continueront à sortir, si possible au moment le plus opportun.
Eric
Je suis étonné de la manière dont vous voyez les choses. On ne peut que se réjouir que la Pologne se purgent des démons rouges, quelle que soit la fonction derrière laquelle ils se cachent.
Marek
Je ne crois sincérement pas que la démission de Wielgus soit une vengeance du Communisme. On semble percevoir ici que certains journaux français comme polonais souhaitent révéler une sorte d’impartialité et une certaine droiture de façade dans cette affaire en condamnant cet homme. Cela, je le conçois. Il est évident que ça pourrait pousser les gens à acheter davantage cette presse “communiste” ou “libérale” (au choix), quoique pas seulement, puisque les premiers journaux polonais à avoir révélés ce scandale sont perçus comme plutôt conservateurs (Gazeta Polska). Le tout pourrait bien sûr permettre aux démons du passé de revenir au pouvoir devant un aveuglement général. Mais qui me dit qu’avec Wielgus au pouvoir, le retour de ses anciens “potes” ne serait pas facilité ? Aprés tout, il a bien collaboré avec eux , n’est ce pas ? Il a bien gardé quelques “contacts” malgré lui… (“le malgré lui” reste à voir) Donc,… Certains journaux polonais n’ont pas hésité à traiter Wielgus d’archi-collabo (en lieu et place d'”archêveque”). Faut-il s’en étonner ? Je ne le pense pas. Un autre prêtre, le père Bielanski vient de démissioner hier de son poste qu’il occupait depuis 24 ans à la tête de la prestigieuse cathédrale de Wawel à Cracovie. Là aussi de sérieux soupçons de collaborations avec la police secréte communiste pèsent sur lui…
Au final, ce n’est donc pas le petit prêtre de campagne qui est allé collaborer avec les communistes mais bien nombre de ceux qui se tiennent au plus haut de l’église polonaise. C’est donc bien grâce à leur réseau d’anciens potes communistes qu’ils en sont (pour beaucoup) arrivés là. Le ménage, il faut le faire partout, y compris au sein de l’église !!!
Denis Merlin
Zenit fait état d’une note de “la nonciature” sans autre précision :
“La note de la nonciature se réfère à l’article du Code de droit canonique de l’Eglise latine selon lequel « l’évêque diocésain qui, en raison d’une maladie ou d’une autre cause grave, se trouve moins apte à l’accomplissement de sa fonction est vivement invité à présenter sa démission d’office » (canon 401, § 2).”
Il semble donc que le pape a demandé sa démission au nouvel archevêque, car ses aveux sont explicites.
Du récit par l’archevêque de ses complaisances pour la police communiste, il ressort une grand faiblesse de caractère. Ce n’est pas la marque d’un chef. Il est donc logique qu’il démissionne.
Je suis donc bien d’accord avec les auteurs des posts ci-dessus, il ne s’agit pas d’un complot, seulement d’une affaire malheureuse que la Providence empêche de prendre une dimension plus inquiétante.
Que l’on soit compatissant pour Mgr Wielgus, c’est normal pour les chrétiens d’être compatissants. Il ne faut pas en tirer plus que la marque de la douceur chrétienne.
J’admire ici encore la sagesse de Benoît XVI dans le gouvernement de l’Eglise militante.
Chartreu
Surtout que l’excuse invoquée par le candidat était passablement ridicule. Collaborer “pour avoir le droit de voyager”, c’est tout de même un peu fort de café. La démission s’imposait, et même plus qu’une démission. Une sanction envisagée ne serait pas de trop.
Vincent
Par respect pour le Père Popielusko et les autres nombreuses victimes polonaises du communisme, Mgr Wielgus ne pouvait décemment pas être archevêque de Varsovie et Primat de Pologne ensuite.
clara
entendu ce matin sur france inter:
“Les relations de l’église catholique avec des régimes plus que douteux”: amalgames, instrumentalisations, tout est bon à prendre quand il s’agit de casser du catho, et les journalistes de france inter ne sont plus effrayés par le ridicule.
gersh
“Il s’agit en effet d’une vengeance d’outre-tombe du communisme vaincu, et qui n’a pas fini de faire des victimes.”
Communisme vaincu, vraiment !? Je crois bien qu’il a plutot vaincu nos esprits et consciences. Le communisme politique, c’est pour la gallerie, pour epater le populo et la chute du communisme pour donner un semblant d’avancee historique de la conscience humaine (dialectique bien connu du reste…)
la lectrice assidue
N’est-ce pas la tourmente ??? Un archevêque à peine nommé… est soupçonné et accusé d’avoir pactisé avec le régime communiste… d’avoir trahi… le Vatican le soutient, une messe d’intronisation, est prévue, des bruits courent … il annonce sa démission, celle-ci est acceptée dans la journée par Benoit XVI… Tout cela va très vite, le vent souffle dans tous les sens. Nous qui aimons l’Eglise nous souffrons en silence … ces humiliations publiques, médiatisées à fond, ces jugements hâtifs sur des périodes bien troubles . Nous admirons dans tout cela le courage que représente la confession publique d’un évêque… En France sommes-nous bien placés pour porter des jugements, alors que nous ne sommes pas toujours au courant de notre histoire… faute de soif de vérité, d’intérêt pour notre histoire… on ne serait pas toujours fiers de l’action des laics qui eux non plus ont parfois manqué de courage… Aujourd’hui tout le monde compose plus ou moins avec le « régime », il y a la peur de perdre son boulot, peur des sujets qui fâchent, d’avoir des ennuis avec son voisin…peur du fisc, peur de tout… on calcule alors on fait le gros dos, souvent on abandonne ses amis, et finalement le risque de s’ enliser dans le silence complice … Pas facile déjà de se juger soi-même …
http://www.medialternatif.info/
furgole
Et si l’Eglise de France faisait de même dans les rangs de son épiscopat ?
Odilon
Il est normal d’éliminer les brebis galeuses. Ce qui a été commis est très grave.