La confusion règne suite aux différentes déclarations du candidat à la primaire républicaine aux Etats-Unis. Elles montrent cependant que le sujet de l'avortement n'est pas tabou outre-Atlantique, contrairement à notre pays de liberté et de démocratie… où la moindre opposition au crime de l'enfant à naître est voué aux gémonies par toute la classe politico-médiatique. Dans un entretien à NBC News, Donald Trump a déclaré :
«Les lois sur l'avortement sont établies maintenant et c'est ainsi qu'elles vont rester, jusqu'à ce qu'elles changent».
Un peu plus loin, il a affirmé être d'accord avec l'idée selon laquelle «l'avortement est un meurtre».
Quelques heures après, sa porte-parole de campagne Hope Hicks a démenti tout rétropédalage sur le sujet :
«M. Trump a donné une explication précise de la loi telle qu'elle est aujourd'hui et a dit clairement qu'elle doit rester ainsi – jusqu'à ce qu'il devienne président». «Puis il fera changer la loi (…) et autorisera chaque Etat à protéger les enfants à naître. Il n'y a rien de différent là-dedans».
C'est un tantinet plus complexe : c'est la Cour Suprême qui a dépénalisé l'avortement (dans tous les cas et jusqu'à 9 mois…) et chaque Etat tente aujourd'hui de restreindre cet accès à l'avortement par différentes lois pro-vie, dans une bataille politique et juridique qui se terminera… à la Cour Suprême. Le président des Etats-Unis n'a pas de pouvoir direct sur cet état de fait : ce n'est pas la loi mais le jurisprudence de la Cour qu'il faut changer. Et à ce sujet la nomination, par le président, d'un nouveau juge à la Cour Suprême, suite au décès du juge pro-vie Scalia, est une étape incontournable.