Dans l'avion qui le ramenait du Portugal à Rome, samedi 13 mai le pape François a donné comme à son habitude une conférence de presse.
Il a notamment abordé la question des prétendues apparitions à Medjugorge. Pour la première fois – et comme aucun de ses prédécesseurs – le pape François a publiquement fait part de ses doutes, en particulier sur ces phénomènes d'apparitions qui continueraient chaque jour.
Mais il faut distinguer trois choses en principe: les premières apparitions qui ont concerné des enfants. L'enquête dit, plus ou moins, qu'il faut continuer à enquêter là-dessus. Ensuite, les apparitions… Les présumées apparitions actuelles. L'enquête de la commission a ses doutes. Moi, personnellement, je suis plus méchant: je préfère la madone mère, notre mère, et non la madone chef de service avec des graphiques et qui envoie des messages tous les jours: “Et donc, à partir de maintenant…” Cette femme n'est pas la maman de Jésus! C'est clair: ces présumées apparitions n'ont pas tant de valeurs, je le dis comme une opinion personnelle. Qui pense, en effet, que la vierge dirait «Venez demain à partir de telle heure, je dirai un message à tel voyant»? Non… Distinguons donc les deux types apparitions. Enfin, troisièmement – et c'est le noyau de l'enquête Ruini – il y a le fait spirituel et pastoral. Des gens se rendent là, se convertissent, ils rencontrent Dieu et changent de vie. Il n'y a pas de baguette magique là-bas. On ne peut donc pas nier ce fait spirituel et pastoral. Il faut maintenant voir ces choses avec toutes ces données et avec les réponses que les théologiens m'ont envoyées. J'ai nommé un bon évêque qui a cette expérience pour voir comment se déroule l'aspect pastoral. Je me prononcerai à la fin.»
Sur la FSSPX :
«Je ne veux pas brusquer les choses» «J'écarterai toute forme de triomphalisme, totalement. Il y a quelques jours, la Feria IV de la congrégation pour la Doctrine de la foi – on l'appelle la Feria IV car ce conseil se réunit le mercredi – a étudié un document. Et le document n'est pas encore abouti [Traduction ? "Ne m'est pas encore parvenu"]. J'ai étudié le document. Par ailleurs les rapports actuels sont fraternels. L'année dernière, j'ai leur donné à tous, la permission pour la confession. J'ai aussi accordé une forme de juridiction pour les mariages. Mais avant tout cela, la congrégation pour la Doctrine de la foi traitait tous les problèmes de sa compétence et qui devaient être résolus. Par exemple, les abus (sexuels, NDLR): les abus chez eux, ils nous en référaient. Idem pour Pénitencerie et la réduction à l'état laïc d'un prêtre. Il y a des rapports fraternels. Avec Mgr Fellay, j'ai de bons rapports. Nous avons parlé quelques fois. Je ne veux pas brusquer les choses. Il faut cheminer, cheminer, cheminer… Et après, on verra. Pour moi, ce n'est pas un problème de gagnants ou de perdants mais de frères qui doivent cheminer ensemble cherchant la formule qui permet de faire des pas en avant.»
Enfin sur Donald Trump, qu'il rencontrera le 24 mai :
«L'estime mutuelle est artisanale» «Je ne porte jamais un jugement sur une personne sans l'écouter. Je crois qu'il n'est pas possible de faire cela. Je dirai ce que je pense, il dira ce qu'il pense… Je n'ai jamais jugé sans écouter la personne. Et il y a toujours des portes qui ne sont pas fermées… Il faut chercher les portes qui sont, au moins, un peu ouvertes… Et y entrer pour parler des choses communes et ainsi aller de l'avant, pas à pas. La paix est artisanale, elle se fait chaque jour comme l'amitié entre les personnes. La connaissance mutuelle, l'estime sont artisanales, elles se font tous les jours. Il faut aussi le respect de l'autre, dire la vérité de ce que chacun pense. Mais dans le respect… Il faut cheminer ensemble et être très sincère avec ce que chacun pense. Vouloir le change? Ce serait un calcul politique que je ne me permettrai pas de faire. Sur le plan religieux non plus je ne fais pas de prosélytisme.»