Le Polonais Donald Tusk devient président du Conseil européen succédant à Van Rompouy, selon la TV nationale polonaise.
Il ne parle pas français, très mal anglais, parfaitement allemand. Le leader du parti Plateforme civique (PO, centre droit) dirige le gouvernement polonais depuis 2007. Né à Gdansk, membre du syndicat Solidarité dans les années 1980, Donald Tusk est généralement vu comme un allié du milieu des affaires. Son pays est le seul à n'avoir jamais connu de véritable ralentissement ni de récession depuis la crise de 2008. Néanmoins, la Pologne est passé d'un rythme de croissance supérieur tournant autour de 5-6 % par an en 2005-2007 (gouvernement de coalition dirigé par le PIS – Droit et Justice) à des rythmes qui oscillent entre 1 et 3 % l'an depuis, avec une hausse du chômage et une augmentation du nombre de Polonais vivant sous le seuil de pauvreté.
Depuis six mois, Donald Tusk a été en pointe sur le dossier ukrainien, avec un parti pris clairement anti-russe.
Cette nomination le sauve d'une tourmente politique intérieure, à un an des élections législatives. Donald Tusk s'est lancé le défi de conduire sa formation vers un troisième succès, contre le leader de Droit et justice (PiS), Jaroslaw Kaczynski. L'usure du pouvoir et les scandales à répétition – tel celui de mystérieuses écoutes, en juin, concernant certains ministres – pèsent lourd dans l'opinion. Ils expliquent l'écart dans les sondages en faveur du PiS. Jaroslaw Kaczynski, foncièrement patriote et opposé à tout nouveau transfert de souveraineté vers l'UE, pourrait devenir premier ministre, tandis que M. Tusk présiderait le Conseil.
Donald Tusk avait pris l'engagement de conduire la Pologne dans la zone euro. Mais la crise a ralenti les ardeurs de son gouvernement, qui a cessé d'avancer un calendrier précis.