Libé consacre ce matin aux JMJ un dossier sans haine, mais pas sans erreurs.
L’article principal veut jeter un voile de morosité sur l’ouverture des JMJ : par exemple, le chiffre de 800.000 pèlerins attendus pour la messe de dimanche serait "un demi-échec", car comparable à celui de Toronto en 2002. Sans présumer des chiffres finaux, on sait que le nombre d’inscriptions un mois avant les JMJ avait atteint un record, à 400.000, contre 250.000 participants au début des JMJ de Toronto (Source).
L’article consacre quelques lignes à Juventutem, dont la présence aux JMJ est "très remarquée." Et les responsables de Juventutem auront la surprise de découvrir qu’ils disposent depuis 1990… d’une "maison mère" en Bavière !
Dans le même article, ainsi que dans celui-ci, Libé insiste sur une "réticence" qu’aurait Benoît XVI à l’égard des JMJ. La preuve selon le quotidien : le Pape ne prévoit que trois apparitions publiques, le jeudi, le samedi soir et le dimanche. Mais Libé ne compte que les trois rassemblements principaux avec les jeunes (ses autres activités, telles que la visite d’une synagogue, seront "publiques"), qui sont au même nombre que celles de Jean-Paul II aux JMJ de Paris en 1997. Libération peut affirmer que Benoît est moins optimiste que son prédécesseur sur l’efficacité des JMJ, mais le Pape lui-même dit en espèrer des fruits immenses :
(…) Quel est l’objectif idéal auquel on peut parvenir grâce (aux JMJ)
Certainement qu’un vent de foi nouveau passe sur la jeunesse, surtout la jeunesse allemande et européenne. (…) Si cette bouffée parvenait à nous faire revivre la joie de connaître le Christ, si elle parvenait à donner un nouvel élan à l’Eglise d’Allemagne et de toute l’Europe, nous pourrions dire que la Journée Mondiale de la Jeunesse a atteint son but. (Source.)
Egalement dans le dossier de Libération :
– l’incontournable article sur les "catholiques" contestataires de "Nous sommes Eglise", qui eux non plus n’aiment pas les indulgences, et dont les bataillons innombrables bouderont les JMJ;
– un article sur les catholiques progressistes allemands, pas contents non plus, et qui auraient inventé la messe "sans eucharistie" pour ne pas effrayer les non-pratiquants (il fallait y penser);
– et un portrait des premiers mois de pontificat de Benoît XVI, qui montre un pape volontaire (l’article accumule les termes allant dans ce sens : "délibérément", "il n’a pas renoncé à son propre style", "il a rétabli une liturgie plus solennelle", "mener bataille", "volonté expresse", "imposer sa marque"…) – mais mystérieusement, le titre de l’article, peut-être trafiqué à la dernière minute par Serge July, est : "Benoît XVI, des débuts sans saveur" !