En quelques jours, Nicolas Sarkozy a sorti de son chapeau des centaines de milliards d’euros :
- 320 milliards pour relancer les crédits aux entreprises et aux ménages,
- 10,5 milliards pour les banques,
- 22 milliards en faveur des PME,
- 5 milliards apportés aux collectivités locales…
Où l’Etat, dont le Premier ministre disait qu’il était en faillite, va-t-il chercher tous ces milliards ?
Réponse : il va à la fois
- s’endetter,
- aider les banques en leur apportant sa signature
- mettre à contribution la Caisse des dépôts, le bras armé financier de l’Etat.
Sans toucher au budget 2009. La recette miracle ? Des mécanismes financiers complexes avec une idée forte : « L’Etat ne fera pas de cadeaux aux banques », dixit Christine Lagarde. Les 10,5 milliards de recapitalisation des 6 grandes banques seront financés par des emprunts de l’Etat, ce qui va alourdir la dette publique, mais la somme est prêtée à un taux d’intérêt de 8%, ce qui devrait au final lui rapporter 2,1 milliards d’euros sur 5 ans. Sauf que l'Etat s'endette à un taux non connu…
HB
Je ne suis pas un économiste de haut niveau, je ne suis pas économiste du tout.
Mais, sans travail, avec quelques enfants à charge, et beaucoup de prudence, je n’ai à ce jour aucune dette!
Ceci dit, l’argent prêté aux banques dit-on à la radio servira à celles ci pour débloquer des crédits immobiliers, pour relancer la sacro-sainte croissance.
Qui peut m’expliquer comment les banques vont pouvoir rembourser 8% d’intérêt sur de l’argent prêté aux emprunteurs à 5%?
Je connais la multiplication des pains.
Je doute un peu que ça marche pour le système bancaire !
Simple question: ou est l’embrouille?
De fait, on ne tardera pas à comprendre qu’à ce problème organisé, il n’y a pas d’autre solution, que la faillite généralisée qui pour les États, mène droit aux révoltes populaires et par-là même à la dictature!
Rien en politique ne se fait par hasard !
Grabizel
Il faut quand même préciser que les 320 milliards ne sont pas “déboursés” puisqu’il s’agit d’une garantie.
Le but de cette garantie est de relancer la confiance et favoriser les prêts entre banques. Et si réussite il ya… pas de dépense il y aura.
michel
@HB
Rassurez-vous, Christine Lagarde et Nicolas Sarkozy n’en connaissent pas plus que vous en économie.
Dominique Strauss-Kahn non plus.
Les capitalistes apatrides continuent à se remplir les poches, et il faut leur demander de rembourser l’argent qu’ils ont volé.
Et les journaleux dits “économites” continuent à raconter des sornettes.
RL
Si les banques se financent à 8%, elle ne prêteront plus à 6% naturellement. Les taux monteront à 8.5 ou 9%.
Pour répondre à votre question, l’Etat français s’endette actuellement à 4.33% sur 10 ans. http://www.aft.gouv.fr/aft_fr_23/dette_etat_24/principaux_chiffres_70/sur_titres_158/index.html
Quant aux connaissances en économie des Sarkozy, Lagarde et Strauss-Kahn, elles sont d’inspiration keynesienne, voire marxistes, plus que capitalistes. Malheureusement pour nous. Il faudrait sortir de l’image du capitaliste apatride et assoiffé de sang, d’argent et de sueur des travailleurs. L’apatride est historiquement plus socialiste que capitaliste. La preuve : les anglais, les américains, les espagnols, les italiens sont tous très patriotes. Les français ne le sont plus. Or qui est le moins capitaliste de tous ?
Le capitaliste, c’est aussi l’entrepreneur qui monte sa SARL (une forme de société de capitaux) pour créer de la richesse et de l’emploi.
HORUS
Les prêts de l’Etat aux banques sont effectués sous forme d’obligations convertibles . Ils sont destinés non pas à être directement re-prêtés aux agents économiques , mais à rehausser le taux de solvabilité des banques .En d’autres termes une banque émêt par exemple 1 Md € d’OC
souscrites par l’Etat , son taux de solvabilité Bâle II est remonté de plusieurs points , ce qui lui permet de prêter non pas 1 mais 3 ou 4 MD€ et donc l’éventuel différentiel de taux sera amorti .
Vince
Il est dommage cher HB que vous fuyiez la dette, car la possession d’une dette vous permet de jouir et de l’argent et du bien considérer. Évidemment, il ne faut jamais avoir recours à la dette pour la consommation, car le bien disparait alors que la dette reste. Mais si vous possédez et l’argent et le bien, l’opération est neutre.
Après, comme le souligne Grabizel, l’argent n’a pas été dépensée. C’est un pari. Et il est à noter que la dernière opération de la sorte à rapporter 1.4 milliards d’euros au gouvernement.
Bien à vous,
Vince
Clément
Ce qui est terrible, comme l’explique Forbes aujourd’hui, c’est que pour sortir du surendettement mondial, on s’endette! C’est la masse des liquidités qui pose problème, c’est à dire le droit de tirege donné à tout un chacun depuis trente ans pour consommer et qui a créé des biens non gagés. Or là où il faudrait contracté la masse monétaire, on créé ex-nihilo de la dépense publique pour “garantir” des prêts que les banques sont sensées continuer à prodiguer!!!
Les mêmes effets les mêmes causes: la faillite du système.
A tel point cela est vrai que la conférence des entrepreneurs organisée bientôt à la Sorbonne met en scène, aux cotés de Xavier Darcos, et de l’ancien président du CNPF Hervé Gattaz, un de ses créateurs de “banque des pauvres” dans le tiers monde dont la philosophie est à la base de la crise actuelle depuis le traité onusien de 1963 sur la discrimination, qui entraîna les décisions de Clinton sur les prêts aux minorités aux USA en 1994.
On prend les mêmes et on recommence, et surtout on continue à appuyer les mêmes utopies.
Thibault Doidy de Kerguelen
Bravo Clément, votre analyse est parfaite.
Si on m’avait annoncé que l’Etat avait réinjecté des milliards dans le système, j’aurais pu croire que nous étions à la fin du problème. Lorsqu’on me dit qu’il n’y a rien à craindre parcequ’il ne s’agit que d’une caution, je prends peur. Pourquoi sommes nous dans la merde? parceque s’appuyant sur “garanties”, les banques ont émis trop de “monnaie papier” ne correspondant plus à aucune réalité. Or, qu’est ce que la garantie apportée par l’Etat dont nous parle Grabizel? Un swaps supplémentaire sur des swaps existants, rien de plus. Un analyste américain écrivait la semaine dernière: “Imaginez que vous avez une plaie purulente. Vous mettez dessus des bandages que vous laissez. Ils pourrissent. A chaque fois que le nouveau bandage pourrit, vous en remettez un. Même avec un anesthésiant, vous n’éviterez pas le charcutage, voire l’amputation.” Et que nous dit Horus? En levant 1Md de “vrai” argent sous forme d’obligations souscrites par l’Etat, les banques pourront en prêter “x” (car je suis pas tout à fait d’accord avec son calcul, il minimise le rapport)fois plus! Nous repartons dans le même délire. Je crains fort que les même causes n’entraînent les mêmes effets…
Horus
To de Kerguelen
Je n’ai pas fait de calcul sur le multiplicateur de crédit : les ratios BâleII prennent en compte la nature et la durée des crédits , le fait qu’ils soient ou non confirmés . D’autre part il faut tenir compte du niveau actuel de solvabilité des diverses banques françaises .