Tribune de Gilbert Robinet :
“(…) Madame Sibeth Ndiaye est née au Sénégal en 1979. Son père, qui a fait là-bas une carrière de haut-fonctionnaire, est aujourd’hui membre de l’Assemblée nationale sénégalaise. Sa mère, décédée en 2015, était une magistrate de très haut rang. Elle a, en particulier, présidé la chambre pénale de la Cour de cassation du Sénégal puis le Conseil constitutionnel de 2002 à 2010.
Notre nouvelle secrétaire d’État a donc une ascendance de haute lignée dans le domaine intellectuel et dans celui de la politique. Elle a étudié dans son pays jusqu’au brevet élémentaire puis a rejoint la France où, après le lycée Montaigne, elle a fréquenté plusieurs universités jusqu’à l’obtention d’un master 2 en économie. Elle a acquis la nationalité française en 2016 tout en conservant la nationalité sénégalaise.
Après sa nomination comme membre du gouvernement, elle a déclaré : « La France m’a beaucoup donné. Aujourd’hui, c’est à mon tour de le lui rendre ». Dont acte. Certes, la France lui a donné. Mais son pays d’origine, le Sénégal, aussi, et ses parents et peut-être ses trois sœurs qui sont restées au pays. Pourquoi n’a-t-elle pas suivi l’exemple de ces parents-là qui ont milité toute leur vie, sur le terrain, sur place, pour l’indépendance de leur pays et, plus généralement, de l’Afrique tout entière et ont largement contribué à l’instauration de la démocratie, fusse-t-elle encore incomplète, au Sénégal ?
Pourquoi, forte de son éducation, des acquis de son milieu familial qui fut sans doute propice à toutes les formes d’épanouissement intellectuel et moral, dotée d’un solide diplôme obtenu en France, n’est-elle pas retournée dans son pays pour participer à son développement, tant il reste encore beaucoup à faire dans les domaines économique (…), culturel, intellectuel voire politique ?
Par rapport aux valeurs que défend la France, madame Ndiaye ne donne pas un bon exemple et le président de la République qui l’a nommée non plus. Celui-ci, en tant que chef des Armées, s’est rendu plusieurs fois auprès de nos soldats de la force Barkhane qui exposent leur vie pour maintenir la stabilité de la zone sahélo-saharienne. À chaque fois il a rappelé à ses homologues, chefs d’État des pays concernés, que la France ne pouvait pas tout et qu’ils devaient prendre eux aussi en charge le devenir de leurs pays respectifs (…)
Au plan politique et social, la France peut-elle « débouter » des migrants, mêmes économiques, venus d’Afrique les poches vides et les mains nues, quand elle accepte d’accueillir un rejeton de l’une des familles les plus en vue de Dakar et, quoiqu’il en soit, ne souffrant ni de la faim, ni d’une quelconque intolérance politique ou religieuse ?
Si notre pays ne peut pas, comme le disait monsieur Michel Rocard, « accueillir toute la misère du monde », il ne doit pas plus ouvrir ses bras à des forces vives, soumises à aucune contrainte, appartenant plutôt à des classes privilégiées et qui pourraient apporter beaucoup à leurs pays d’origine. Ce n’est pas servir la France que de desservir ces pays-là en favorisant la fuite de leurs meilleurs enfants sous prétexte que, néanmoins, pour eux la vie apparaît plus agréable chez nous (…)
Mais ce qu’un gouvernement, des ministres et, par-dessus tout, un président de la République doivent en tous lieux et en toutes circonstances promouvoir, c’est le patriotisme. Or, le patriotisme, c’est, littéralement, l’amour de sa Patrie, c’est-à-dire de la terre de ses pères. Ce sentiment n’est pas l’apanage des Français. Les étrangers aussi ont une Patrie qu’ils ont le droit d’aimer et le devoir de servir comme nous aimons et nous servons la nôtre.
Madame Ndiaye a-t-elle fait preuve de patriotisme envers la terre de ses pères ? Je ne le crois pas (…)
DUPORT
Tout a fait d’accord avec Gilbert Robinet
philippe paternot
mes algériens ne permettent pas à des binationaux de se présenter aux élections (et encore mieux d’être nommé à des postes de fonctionnaires)
l’attachement à sa patrie d’origine est évident, comme ses deux prédécétrices el khomri et belcassem