Le maire de Paris demande aux élus de la capitale de voter en faveur d’une convention triennale garantissant au Centre Gai et Lesbien de Paris (CGL) une subvention annuelle de 100.000 euros sur la période 2005-2007. Or, dans la mesure où il s’agit de reconduire la convention qui avait été signée entre 2002 et 2004, il aurait été naturel de faire évaluer l’intérêt du soutien accordé par la mairie avant de décider son prolongement. En effet, le Centre Gai et Lesbien reçoit la moitié de ses recettes de la municipalité parisienne.
Mais c’est surtout le comportement de ce Centre à l’égard de ses salariés qui pose la question de son soutien sur fonds publics. Un arrêt de la Cour d’Appel de Paris en date du 11 mars 2005 a condamné le Centre Gai et Lesbien de Paris à verser 47.000 euros à son ancien directeur, Alain Mathioudakis, pour licenciement abusif et harcèlement moral. La lecture des attendus du jugement est particulièrement instructive puisqu’on y apprend que c’est en fait l’hétérosexualité d’Alain Mathioudakis qui est à l’origine de ses problèmes. S’appuyant sur un témoignage faisant état d’un “tract diffamant, hétérophobe” et sur le fait que le code d’accès informatique de la victime avait été arbitrairement modifié pour “hétérosexualité”, les juges ont estimé que le licenciement avait pour cause “la volonté de se séparer d’un salarié dont l’hétérosexualité a été considérée comme un manque de motivation dans l’exercice de ses fonctions”.
On est loin de la détermination à favoriser la lutte contre le harcèlement moral et l’accueil des victimes autrefois affichée par la Ville de Paris…