Dans Libération, Bruno Gollnisch dénonce la manipulation politique du drame norvégien :
"Parmi les commentateurs de cette affaire, un certain nombre sont sincères, d'autres beaucoup plus intéressés. Doit-on dire, après l'affaire Strauss-Kahn, que tous les socialistes sont des agresseurs de femme ? Nous condamnons sans réserve le crime abominable de ce week-end. Si nous étions au pouvoir et qu'il se produisait en France, l'auteur ne reverrait jamais la liberté, et le paierait peut-être de sa vie. Ce n'est pas la première fois qu'on tente de nous salir. On avait déjà essayé d'impliquer l'extrême-droite dans l'attentat de la rue Copernic, où elle n'avait absolument rien à voir. Idem à Carpentras : le FN n'était en rien responsable de cet acte immonde. Il n'y a pas de responsabilité collective.
Si l'auteur avait été musulman, le FN n'aurait-il pas dénoncé «les dangers de l'islam» ?
Je n'ai jamais culpabilisé ou condamné tous les musulmans en raison des agissements de quelques-uns d'entre eux. Il y a, c'est vrai, une interprétation littéral du Coran qui permet à certains de partir en guerre contre les chrétiens, alors qu'une interprétation, même littérale, de la Bible ne permet pas l'inverse. Jamais un forfait aussi abominable n'a trouvé de justification dans la doctrine chrétienne. L'auteur se dit chrétien et conservateur, ce qui est le cas d'un Norvégien sur deux. Il est en revanche assez stupéfiant que personne ne mentionne son appartenance à la franc-maçonnerie.
Que répondez-vous à ceux qui accusent les partis nationalistes de préparer, par leur discours, le terrain de tels événements ?
Je crois que le Front National a un rôle pacificateur, comme toutes les grandes formations responsables de droite nationale, qui ne s'en sont jamais prises à la personne des immigrés. Sans elles, compte tenu de l'exaspération d'un certain nombre de gens vis-à-vis des violences commises par des étrangers, il y aurait sans doute de la frustration, de la vengeance, des actes criminels. Le rôle d'un parti politique est d'exprimer ces tensions dans l'enceinte d'un parlement pour ne pas qu'elles s'expriment dans la rue."