En 2004, lors de la création du Salon beige (déjà 20 ans !), le commissaire européen nommé à la justice par la gouvernement italien, Rocco Buttiglione, jetait l’éponge suite à une campagne de la presse gauchiste à son encontre, lui reprochant notamment ses prises de position publiques, sur l’homosexualisme, sa vision de la famille (« la famille existe pour permettre aux femmes d’avoir des enfants et d’être protégées par un homme qui prenne soin d’elles »). En 2007, revenant sur cette affaire, Buttiglione déclarait :
un chrétien ne peut pas devenir commissaire européen chargé de la Justice. Les représentants de la communauté homosexuelle pensent avoir un droit de veto sur les chrétiens.
20 ans plus tard, les choses ont changé. Un accord entre plusieurs groupes permet à l’Italien Raffaele Fitto, membre du parti Fratelli d’Italia de Giorgia Meloni, d’être nommé vice-président à la Cohésion des territoires.
Les eurodéputés se prononceront définitivement lors d’un vote le 27 novembre en session plénière à Strasbourg, pour une entrée en fonction du nouvel exécutif européen, présidé par Ursula von der Leyen, le 1er décembre.
Les sociaux-démocrates se sont divisés jusqu’au bout sur le cas Fitto : les socialistes français ont plaidé en vain pour ne pas sceller d’accord avec les autres groupes si l’Italien conservait son titre de vice-président. Les négociations ont été tendues. Le socialiste Pierre Jouvet s’étrangle :
« C’est une ligne rouge qui a été franchie. Pour la première fois, la Commission européenne aura un vice-président d’extrême droite. Je le condamne fermement et avec les socialistes français nous voterons donc évidemment contre cette Commission ».
Le Parlement avait achevé depuis le 12 novembre les auditions des futurs commissaires, mais les eurodéputés tardaient à évaluer les prestations des têtes d’affiche de la nouvelle équipe d’Ursula von der Leyen. Trois noms suscitaient un blocage : l’Italien Fitto, l’Espagnole Teresa Ribera (Transition écologique et concurrence), tous deux vice-présidents potentiels de la future Commission, et le Hongrois Oliver Varhelyi, commissaire européen à la santé et au bien-être animal. Selon l’accord trouvé, ce dernier pourrait d’ailleurs voir son portefeuille en partie amputé. Les questions de santé reproductive et sexuelle seraient retirées de ses attributions. L’audition de ce proche du Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban avait donné lieu à des critiques sur son peu d’empressement à répondre aux questions sur l’accès des femmes à l’avortement ou sur les droits LGBT+.
De son côté, la droite pointait du doigt la socialiste Ribera, actuelle ministre de Pedro Sanchez, l’accusant d’avoir mal géré les inondations meurtrières qui ont frappé son pays.
Le Français Stéphane Séjourné serait confirmé vice-président chargé de la stratégie industrielle.