…n’a rien à voir avec "l’Union Méditerranéenne". Les médias du jour se félicitent de la victoire de Sarkozy et celui-ci ne cache pas son enthousiasme :
"Demain matin sera formellement prise la décision de transformer le processus de Barcelone en Union pour la Méditerranée. La décision a été prise ce soir à l’unanimité, avec un grand enthousiasme".
Il ne s’agit plus d’une union des pays méditerranéens, mais d’une union de pays sur le thème de la Méditerranée. Yves Daoudal souligne :
"l’Union pour la Méditerranée ne sera rien d’autre que le nouveau nom du processus de Barcelone : la politique de coopération entre l’Union européenne et les pays méditerranéens, qui existe théoriquement depuis 1995. Rien ne dit qu’elle sera plus efficace…
Nicolas Sarkozy confirme :
"Tous les pays d’Europe seront membres de l’Union pour la Méditerranée" (UPM).
Côté financements, l’UPM bénéficiera de ceux déjà dévolus au processus de Barcelone.
"C’est la Commission qui doit gérer les fonds".
Autrement dit, la Commission confisque le hochet des mains du président français, lequel s’en défend :
"franchement, je pense que le projet initial n’est pas éloigné du projet actuel. Je n’ai jamais porté l’idée d’exclure quelque pays d’Europe du projet, au contraire […] une Union de la Méditerranée concurrente de l’Union européenne […] ça n’a jamais été mon esprit".
Pour le vérifier, il faut remonter aux promesses de campagne, en février 2007 :
Nicolas Sarkozy […] propose ainsi la création d’une nouvelle organisation internationale qui regrouperait les Etats européens riverains de la Méditerranée et ceux de l’autre côté de la grande mer. Le nouvel ensemble se nommerait l’"Union méditerranéenne" et aurait, tout comme l’UE, un Conseil décisionnel, le "Conseil de la Méditerranée" et un système de sécurité collective […] et une "Banque méditerranéenne d’investissement".
Et la Turquie devait en être le "pivot". Non, cette UPM ne correspond aucunement au projet initial.