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Culture de mort : Avortement

Du déni de grossesse à la reconnaissance de l’infanticide

Lu dans Daoudal Hebdo :

"La cour d’assises du Bas-Rhin a acquitté Valérie Goeller 24 ans, qui encourait jusqu’à 30 ans de prison pour privation de soins ayant entraîné la mort de son nouveau- né. Comme dans le procès de Véronique Courjault […], c’est le «déni de grossesse» qui a été au centre des débats. Là aussi la vedette a été le Pr Israël Nisand, venu expliquer qu’on était en présence d’un authentique déni de grossesse. Pour ses trois bébés mis au congélateur, Véronique Courjault a été condamnée à huit ans de prison (en réalité moins de quatre ans). Pour le bébé qu’elle a regardé mourir, Valérie Goeller est acquittée.

On est dans la «logique de l’histoire», celle de la culture de mort. L’avortement a été dépénalisé en 1972. Puis il est devenu un « droit des femmes ». Et l’infanticide a été supprimé du code pénal en 1994: il n’y a plus de spécificité du meurtre du nouveau-né. On s’achemine vers une dépénalisation du meurtre du nouveau-né. En attendant d’en faire un «droit des femmes». Car la barbarie n’a pas de limites.

Valérie Goeller ne voulait pas s’encombrer d’un bébé, car elle avait d’autres projets. Elle dissimula sa grossesse. Le 8 mai 2005, elle accouche dans sa voiture, dans la forêt de Haguenau, d'un bébé viable de 7 mois environ, mort peu après de «mort naturelle». Le soir même, elle l'abandonne dans un village avant de se présenter deux jours plus tard aux gendarmes. Elle affirmera tout au long de l’enquête et du procès qu'elle ignorait sa grossesse. Son avocate avait fait appel au Pr Israël Nisand. Il a tenu le discours que l’on connaît maintenant par coeur: «Le déni de grossesse est une pathologie très mal connue du corps médical mais pourtant fréquente.» […] Valérie Goeller avait eu des contractions une demi-heure avant l’accouchement, qu’elle le savait très bien, et qu’elle aurait pu sauver son bébé en appelant un médecin. Sur ce point, son avocate a osé répondre qu’à ce moment-là l'enfant n'avait aucune existence juridique puisqu'il n'était pas né. La défense avait même appelé à la barre le président de l'Association française pour la reconnaissance du déni de grossesse, le Dr Félix Navarro. Selon lui, Valérie était dans un déni « total »: «une demi-heure avant d'accoucher», elle ignorait son état. «Sur le plan médical, cela me semble particulièrement clair

C’est l’inverse qui est particulièrement clair. Comme dans l’affaire Courjault, les experts qui connaissent, eux, l’accusée, disent le contraire de ce que prétendent les idéologues. «Nous ne sommes pas ici face à un déni de grossesse cliniquement constitué», a déclaré Corinne Acker. Car une femme qui fait un tel déni n'a «aucune conscience» ni «aucun signe physique» de sa grossesse. Or, l'accusée avait pris du poids, et elle faisait du sport pour en perdre. Surtout, la psychologue a insisté sur le fait que lors de l'expertise Valérie lui avait parlé du «bébé» pour qualifier le nourrisson mort. Une mère en déni «n'accouche pas d'un “bébé”», a-t-elle souligné. «Pour elle, c'est de la “chair”, c'est une “chose” mais pas un “bébé” comme elle l'a dit.» […]

On ajoutera qu’au moment même où se déroulait le procès de Valérie Goeller se tenait un colloque «Penser l'infanticide aujourd'hui», et qu’on y entendit un pédopsychiatre et un pédiatre, Annick Le Nestour et Anne Tursz, démolir le concept de «total déni de grossesse»: «L'approche épidémiologique et clinique des néonaticides montre que le déni global n'est jamais rencontré et qu'il s'agit d'une pathologie extrêmement rare.» Les études montrent que toutes les femmes qui commettent cette catégorie de crime sont en situation de solitude, de détresse, de peur de l'abandon et ont un rapport au temps totalement disloqué. Mais aucune n'est en état de déni complet. […] Les jurés n’ont pas suivi ce réquisitoire à la fois clément et équilibré […]. Ils ont succombé aux sirènes d’Israël Nisand et de la presse, et ont acquitté purement et simplement Valérie Goeller, indiquant ainsi qu’on a parfaitement le droit de faire ce qu’elle a fait…"

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4 commentaires

  1. Le déni de grossesses est probablement très lié à l’usage de la pillule qui détruit l’unité de la personne. L’idée est que lorsqu’on prend la pillule “on ne peut pas être enceinte”. Or cela arrive, et psychologiquement cela peut entrainer un déni : inconsciemment “je ne peux pas être enceinte, puisque je ne veux pas et que je prends la pillule”. Les personnes ne sont plus à l’écoute de leur corps, des signes de grossesse, etc. Elle s’éloigne du réel et cela peut aller très loin. D’une certaine façon c’est aussi le procès de toute une culture de mort.

  2. Jeanne>
    Non, le déni de grossesse n’existe tout simplement pas, c’est un fantasme qui a surgit parce que :
    1. On a laissé des psychiatres verbeux et des obstétriciens mégalomanes radoter entre eux. Nisand à ce titre est l’exemple même de la baudruche académique – il s’invente un savoir qui n’a aucune validation objective et qui relève uniquement de l’idéologie et de la revendication. A chaque procès il se fait démonter par les experts psychiatres, mais aucun journaliste ne semble bon de rapporter leurs arguments.
    2. Il fallait absolument “passer à l’étape d’après” de l’avortement – sachant qu’aujourd’hui en France, le délai légal de l’IVG est virtuel (dans des services comme ceux de Nisand, les dispositions légales sur l’interruption médicale de grossesse couvrent des IVG tardives). La naissance n’est pas la limite technique entre une IVG et un meurtre, ce n’est donc pas non plus sa limite morale. Elle n’existe pas. L’infanticide néonatal est une extension naturelle de l’avortement. La seule raison pour laquelle les “foetus” avortés médicalement (IMG ou IVG tardive masquée) naissent sans vie, c’est qu’on administre un poison foeticide pour les tuer in utero. La différence entre les USA et la France, c’est qu’en France, les gens ignorent ce qu’on fait dans les hostos avec leur argent. La réalité dépasse tout ce qu’on peut imaginer en ayant encore du respect pour le corps médical ou l’hôpital. C’est pour cette raison que j’ai doucement ricané quand LSB ou e-deo relayaient les récriminations de quelques sage-femmes quant à l’embrigadement de leur corps pour la pillule et autre – dans la pratique, certaines sage-femmes sont déjà, depuis des années, des avorteuses, sauf que les avorteuses d’antan n’auraient jamais osé “pratiquer” à plus de 20 semaines de grossesse.
    3. On a une fâcheuse tendance à victimiser des coupables. Dans un infanticide, c’est l’infanticide le/la coupable… pas “la société”, ou autre vue de l’esprit. Je veux dire par là que le “déni de grossesse” est un enième avatar de l’idéologie “antipsychiatrique”. D’où les réticence des psychiatres et psychologues et autres avec ce concept frelaté, et le fait que Nisand ne défend jamais la thèse de l’irresponsabilité (ce qui serait le cas si le déni était réellement un problème psychiatrique). Le “déni de grossesse” est un transfert de culpabilité sur une abstraction mentale, la “société”, la “structure familiale”, et autres.
    Le diagnostic de déni de grossesse est de toutes manières une condamnation à mort pour le bébé. Si jamais, dans votre entourage, vous découvrez une femme enceinte “en déni”, ne l’adressez surtout pas vers un hôpital, où il est quasiment certain qu’on l’avortera (même si elle est au 7ème mois de grossesse! je ne vous décris même pas ce que les sage-femmes avorteuses mettent à la poubelle à ce terme là) pour “détresse psychologique”

  3. Une question me turlupine:
    Pourquoi, alors que leur peuple à subi une des pires horreurs du XX siècle, y a-t-il toujours un juif pour défendre se genre de barbarie?
    Eux mieux que quiconque devraient défendre la dignité de tout être humain à commencer par les tous petits.

  4. A thomas : je lis avec intérêt ce que vous écrivez. Il n’y pas forcément lieu de penser que nous ne sommes pas d’accord, les deux points de vue sont complémentaires.
    Je parle aussi en connaissance de cause car je connais personnellement une femme qui a tué son bébé ( saura t on jamais s’il était mort né ?) . Elle est restée une de nos amies après ce drame terrible. Il est extrêmement surprenant que cette femme en soit arrivé là, car elle est une bonne mère, en apparence équilibrée etc. Je peux vous certifier de manière certaine qu’elle a agit effectivement en plein déni, cela n’ôte pas toute culpabilité mais malgré tout la justice doit le prendre en considération. J’en veux d’ailleurs pour preuve qu’elle a été elle même sur notre injonction consulter des médecins qui ont décelé une maternité récente à sa plus grande surpprise. Les personnes agissent dans une sorte d’état de sidération que vous ne soupconnez pas. Cela n’empêche pas qu’il y ai des infanticides qui n’ont rien à voir avec de soit disant déni de grossesse et que l’on tente d’en faire une récupération idéologique qui après la justification de l’avortement voudrait justifier que l’on tue aussi après la naissance. En quelque sorte, ceux qui promeuvent avortement et pillules ne veulent pas admettre que le déni de grossesse en est aussi une conséquence. Ils déculpabilisent les femmes mais ne prennent pas eux même leurs responsabilité.
    Ce qui serait précieux, c’est de connaître la proportion de femmes prenant la pilule dans le nombre des dénis de grossesse.

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