L’ancien député de Paris vient de quitter l’UMP et de rejoindre le CNI, petit parti associé à l’UMP. C’est à première vue assez étonnant.
M. Pierre-Bloch a longtemps, en effet, représenté l’extrémité gauche du "centre-droit". Fils du socialiste et ancien président de la LICRA Jean-Pierre Bloch, il appartenait au parti social-démocrate, scission du PS ralliée jadis à l’UDF, et était la voix d’un paléo-antifascisme tonitruant. Et le voilà qui se retrouve dans le pseudopode droit de l’UMP, qui compte parmi ses deux députés le vigoureux Jérôme Rivière.
Pourquoi une telle évolution ? La raison la plus immédiate est que Pierre-Bloch a connu des déconvenues dans les luttes d’influence à l’intérieur de l’UMP-Paris, et cherchait une nouvelle famille. Son ralliement est également rendu possible par le recentrage du CNI, qui appelait en 2005 à voter "oui" au référendum constitutionnel – on est loin des législatives de 1986, quand il était allié au FN.
Mais une raison plus profonde est sans doute que M. Pierre-Bloch a changé l’ordre de ses priorités politiques. En 1995, il était encore persuadé qu’une nuit fasciste allait s’abattre sur le pays : "Le Pen, c’est le nazisme qui revient sur la face de la France."
Aujourd’hui, ce péril semble être passé pour lui au second plan, à en juger par une déclaration (descendre) de 2004 où il accusait les "télévisions françaises" d’être devenues des "chaînes arabes". Ses analyses ont changé, mais son goût pour l’hyperbole reste le même…