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Valeurs chrétiennes : Education

Ecoles libres : l’armistice n’a jamais eu lieu dans cette fameuse guerre qui remonte à la Révolution française

Ecoles libres : l’armistice n’a jamais eu lieu dans cette fameuse guerre qui remonte à la Révolution française

Suite à la volonté du ministre d’obliger l’enseignement sous contrat à faire de la mixité sociale, Anne Coffinier écrit dans La Nef :

[…] Le Secrétariat de l’Enseignement catholique n’a donc pas eu d’autres choix que se prêter au jeu. À court terme, il a gagné puisque le protocole d’accord Ndiaye/Delorme n’oblige pas les établissements privés sous contrat à un quota chiffré annuel d’élèves d’origine sociale défavorisée ou en difficulté scolaire. Il gagne aussi en ayant réussi à conditionner les efforts de mixité sociale à la perception par les écoles privées sous contrat du même montant d’aides sociales (notamment pour la cantine) de la part les collectivités locales que ce que reçoivent les écoles publiques. Mais à moyen terme, rien n’est garanti, surtout que l’Enseignement catholique a accepté de publier désormais les tarifs et la politique sociale pratiqués par chaque établissement sous contrat. Il est plus que probable que l’État, sur la base de ces données, imposera bientôt des quotas contraignants par école et restreindra drastiquement la liberté de recrutement des élèves.
À droite, nombreux sont ceux qui ont accusé le gouvernement de prendre la responsabilité de « rouvrir la guerre scolaire » en voulant amputer la liberté de recrutement des élèves par les écoles privées sous contrat. Mais il faut bien reconnaître que l’armistice n’a jamais eu lieu dans cette fameuse guerre qui remonte à la Révolution française : il suffit pour s’en convaincre de se souvenir de la suppression à l’été 2021 de l’école à la maison ou de l’enchaînement de lois depuis 2018 pour restreindre les libertés des écoles privées indépendantes. Dans cette guerre, l’Enseignement catholique s’est bien moins mobilisé pour défendre la liberté d’enseignement et les libertés éducatives des familles qu’il ne l’a fait pour conquérir des avantages financiers au profit des écoles sous contrat.

Les parents veulent la liberté de choix

Aujourd’hui, et c’est assez peu souligné, les motifs justifiant politiquement le financement de l’école privée par l’État ne sont plus évidents. La loi Debré de 1959 prévoyait un secteur privé subventionné par l’État pour assurer la liberté de religion et permettre aux Français qui le désiraient de choisir « l’école avec Dieu » quand l’État proposait « l’école sans Dieu », comme le chantait Michel Sardou. Aujourd’hui, ce n’est pas pour la religion mais pour le niveau scolaire et la sérénité qu’elle offre que l’école privée est recherchée par les parents. Si l’État doit la financer, c’est désormais davantage au nom du droit au choix de l’école et à la liberté éducative qu’en raison de la liberté religieuse. En conséquence, deux réalités deviennent difficilement compréhensibles – et donc difficilement admissibles : la première est que l’État ne laisse pas plus de 20 % des élèves rejoindre les écoles privées sous contrat, alors que 60 % des Français le désireraient et que c’est un droit démocratique pour eux de pouvoir le faire. La seconde est les discriminations financières que fait peser l’État sur les familles qui choisissent une école privée. Rien ne permet de justifier le caractère payant des écoles privées sous contrat, puisque le principe du libre choix de l’école est reconnu et que l’enjeu n’est plus supposé être d’arracher à l’Église un maximum d’enfants pour enraciner la République.

Un sondage du 22 mai 2023, réalisé par l’IFOP, vient de montrer que les Français sont conscients du caractère très inégalitaire de notre système et qu’ils sont prêts à des changements importants. Pour augmenter l’égalité des chances, près de 6 Français sur 10 réclament une intervention de l’État en faveur du libre choix de l’école publique comme privée, c’est-à-dire la suppression de la carte scolaire régissant les affectations d’élèves entre les écoles publiques, et la prise en charge des frais de scolarité qui sont jusqu’à présent à la charge des parents choisissant une école privée. Cette enquête d’opinion est très encourageante et montre les progrès de la confiance en la liberté d’enseignement dans l’opinion publique. Pouvoir choisir son école publique ou privée au regard des besoins concrets de chaque enfant apparaît comme une évidence de plus en plus largement reconnue. Mais les Français veulent que ce choix se marie à la possibilité de côtoyer des enfants de tous horizons pour que l’école reste le creuset de la nation. En attendant que l’État subventionne le privé autant que le public, il faut instaurer des bourses sociales pour permettre aux enfants méritants d’origine humble d’intégrer les écoles privées. C’est justement ce que font les bourses d’accessibilité délivrées par la Fondation Kairos pour l’innovation éducative.

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6 commentaires

  1. « Les parents veulent la liberté de choix »
    Faute intellectuelle grave.
    En République, les parents n’ont rien à exiger. Ils sont classifiés « géniteurs/génitrices à citoyens». Marianne est un démon qui ne peut pas avoir d’enfant, pour survivre, elle doit s’approprier ceux des autres.

    – La République juridiquement, c’est quoi ?
    – D’où la République tire-t-elle sa légalité ?
    – D’où la République tire-t-elle sa légitimité ?

    A chaque fois qu’un représentant de la République vient vous voir pour vous dire quoi faire, posez lui ces trois questions. EN cas de non-réponse ou de fausse réponse, envoyez le ballader. Un terme juridique à connaître c’est le « dol ». https://fr.wikipedia.org/wiki/Dol

  2. La Vendée c’est mytho,
    comme diraient les jeunes, mais actuellement il faut bien considérer que tous les catholiques sont des vendéens menacés par les colonnes infernales du mondialisme qui cherchent à vous éliminer physiquement et spirituellement, à tuer les corps et les âmes, et tous les corps intermédiaires qui peuvent encore freiner son massacre.

  3. Ne serait-ce pas le moment également de remettre dans le débat la question du chèque scolaire ? En effet, pour certains parents il est encore question du choix d’une école pour des questions d’abord religieuses et ensuite éducatives. Pourquoi pénaliser particulièrement ces écoles alors qu’elles semblent l’être maintenant de surcroît par des inspections académiques de type tchékiste ? Et alors que leurs résultats scolaires sont aujourd’hui meilleurs que ceux des écoles sous contrat.

  4. Qu’entendent-ils par ” mixité sociale ” ? L’intégration obligée de cancres patentés ,dans le but d’abaisser le niveau scolaire de ces établissements , ou bien l’infiltration sournoise et silencieuse de l’islam dans nos établissements privés ? Et pourquoi pas les deux ? Ils auraient tort de se gêner ! Ce n’est pas le silence assourdissant de nos évêques qui leur fait peur ! ! !……….

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