Extrait de la lettre pastorale de Mgr Castet, évêque de Luçon, pour le Carême :
"A l’heure où nous sommes sans cesse alertés sur la dégradation de notre planète et où nous sommes incités à consommer de manière plus responsable, je crois que les chrétiens doivent acquérir une vision originale et intégrale de l’écologie. […] Ce respect de la création ne consiste pas seulement en une préservation des espèces ou en des comportements limitant l’impact de nos activités sur le climat. N’oublions pas que Dieu a placé l’homme au centre de la création. La nature n’a pas de raison d’être sans l’homme. Il y a bien une hiérarchie des choses créées. Si le créateur exerce «sa tendresse sur toutes ses œuvres», il a établi un ordre entre elles : «Faisons l’homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux …» Le Christ revient de manière très claire sur cette prédominance de l’homme sur le reste de la création : «Vous valez mieux qu’une multitude de passereaux» ou encore «un homme vaut mieux qu’une brebis.» S’il est donc placé au sommet de la création, l’homme en est le gestionnaire, « l’économe ». Ainsi, parce que l’ensemble des créatures sont ordonnées à la gloire de Dieu, l’homme se doit d’administrer avec une grande sagesse le trésor dont il a la charge.
A la lumière de l’Ecriture, les chrétiens apportent une contribution originale et fondamentale dans le débat sur l’écologie. A la suite du pape Jean-Paul II, nous pouvons parler d’une « écologie humaine » qui désigne en réalité une écologie prise dans son intégralité. Celle-ci doit se soucier en tout premier lieu de la vie des hommes. Elle amène donc à une plus grande solidarité entre eux mais aussi entre l’homme et la création. Ainsi, nous ne pouvons pas limiter nos efforts à une simple recherche de moyens pour consommer de manière plus responsable. Si cette recherche est nécessaire, elle ne doit pas nous faire oublier que dans notre monde, la dignité d’hommes et de femmes reste bafouée et que notre devoir est d’œuvrer à ce que cette dignité soit respectée. Nous ne pouvons pas nous satisfaire que notre monde soit capable de modifier le tracé d’une autoroute pour protéger une colonie de grenouilles quand des milliers de gens dans nos quartiers souffrent de solitude, de désespoir, du chômage, de la violence, de la misère, de l’éclatement de la famille ou quand la vie n’est pas respectée dès son origine. Si les luttes visant à améliorer la qualité de notre environnement sont légitimes, il ne faut pas oublier que cet environnement, cette nature, ont été créés pour l’homme et que si l’écologie consiste à protéger la vie sous toutes ses formes, la vie humaine doit donc être le premier de ses combats. «Un élément-clé de l’écologie humaine est l’inviolabilité de la vie humaine, en particulier au début et au terme de celle-ci.» La négation de la dignité humaine provoque désordre et injustice et menace ainsi l’équilibre même de la création en abîmant son harmonie voulue par Dieu."
Journé Nicolas
Ce qui est ahurissant, c’est qu’il soit nécessaire de rappeler de telles évidences!!
Jean Theis
Texte remarquable et très nécessaire parce que beaucoup de gens de bonne volonté finissent par croire que la planète et ses grenouilles sont plus importantes que le prédateur humain.
Ainsi à la fin de documentaires excellents sur la vie animale, une petite phrase insinue que toute cette beauté est mise en danger par l’homme… qui ferait mieux de disparaître au profit des “espèces en voie de disparition”.
Le culte de Gaïa est devenu très prégnant. C’est pourquoi le rappel d’évidences est important.
erasme1
@ Journé Nicolas.
Ce qui est évident pour vous ne l’est visiblement pas pour tous le monde. Sinon il n’y aurait pas des centaines de millions d’avortement dans le monde.
Et puis l’Eglise est là aussi pour rappeler les évidences.
C.B.
Le “respect de la création ne consiste pas seulement en une préservation des espèces”: parmi les espèces en voie de disparition (au moins dans certaines régions!): l’être humain.