Le Wall Street Journal a publié mercredi les indices de liberté économique 2011 de 179 pays du monde. Cet indice est calculé chaque année par les économistes et statisticiens de Heritage Foundation. Un autre classement est proposé par le Fraser Institute de Vancouver, il donne des résultats très proches.
La France se trouve reléguée à la 64ème position. Notre pays ne cesse de dégringoler dans le classement, ce qui veut dire que nous allons plutôt dans la direction de la Corée du Nord (179ème évidemment) que de la Suisse. En 20 ans la France a glissé de la 20ème à la 64ème place. C’est peut-être parce nombre de nations émergentes se sont ouvertes complètement à la liberté économique, mais aussi parce que la France est un pays de moins en moins libre. La France doit sa mauvaise note à 4 faits :
- les dépenses gouvernementales (un record absolu parmi tous les pays de l’OCDE),
- la « liberté fiscale » (contrôle, contentieux, administration),
- la liberté des investissements (largement limitée par la politique d’investissements publics et la confiscation de l’épargne par les institutions d’Etat)
- la liberté du travail (embauche, licenciement, contrats, mobilité).
rom dyli
La France est un pays socialisant voire socialiste depuis bien longtemps. Essayez de débattre avec un Français moyen sur le monopole de la sécu ou sur la suppression de l’éducation nationale.
athos
@rom dyli
quel rapport ? Et soyez sérieux, la france n’est pas un pays socialiste, au sens de collectiviste.
Sur le point 4 : en quoi le licenciement et la mobilité sont ils une liberté ? Au-delà de l’bus de langage, il y a là une conception de la liberté du travail qui m’échappe.
Et qu’est-ce qu’être ouvert complètement aux libertés économiques dans les pays émergents ? Ouvert aux multinationales qui en pillent les richesses ? Ouvert aux bas salaires ? A la précarité sociale ? A l’exploitation des enfants dans les usines du SE asiatique ? Ouvert aux délocalisations ?
Ajoutons que ces indices de libertés économiques ont été inventés par milton friedman, économiste ultra-libéral (la privatisation de la totalité des services publics comme les pompiers…) créateur du monétarisme, funeste doctrine économique dont nous payons encore les effets. Ses idées furent appliquées en amérique du sud avec le succès que l’on connaît…..
On voit donc que les inventeurs de ces indices sont également ceux qui décernent les bons et les mauvais points. Un peu facile !
[Facile ? La suite de l’article en lien dit ceci :
“D’autres enseignements fondamentaux sont tirés de l’étude des indices de liberté économique :
1° Ce sont les pays les plus libres qui ont la croissance économique la plus forte
2° Ce sont les pays les plus libres qui ont le revenu par tête le plus élevé
3° Ce sont les pays les plus libres dans lesquels la dispersion des revenus est la plus faible ; ce dernier point réfute la fable suivant laquelle la liberté économique serait source d’inégalités croissantes.”
MJ]
HV
@athos:
“en quoi le licenciement et la mobilité sont ils une liberté ?”… eh bien simplement la liberté pour deux personnes d’établir librement entre elles un contrat de travail, sans que l’Etat n’en dicte chaque ligne.
athos
mais encore une fois, qui décide qui sont les pays les plus libres ? Ceux la même qui donné la définition. Je maintiens donc : facile !
J’ajoute que dans les dix premiers du classement, on trouve des pays où l’intervention de l’état dans les rouages économiques est importante, par une forme de kéneysianisme : australie, usa, canada, nouvelle-zelande. Au 20e range, le japon. Classement biaisé, donc.
De plus,
quelle est l’échelle de comparaison ? Croissance éco la plus forte. Par rapport à quoi ?
Dispersion des salaires ? De quoi parle-t-on ? En économie, c’est la mesure de l’écart entre les extrêmes au sein d’une même population statistique.Généralement, c’est un paramètre appliqué à une catégorie sociale : agriculteurs, cadres etc.
Présenté “brut”, elle ne signifie rien. Et ne caractérise pas la santé économique d’un pays. Encore moins une égalité ou une inégalité. Vaut-il mieux vivre en france où la dispersion des revenus est très importante dans certains secteurs, ou dans un pays émergent où elle est faible partout ?
Et vous ne répondez rien à mes objections.
lavandin
J’avais retenu que nous étions au 44eme rang pour la liberté d’expression,et très mal placés en matière de corruption . Nous glissons doucement vers le bas
Marc
En plein accord avec Athos.
@MJ
“Ce sont les pays les plus libres dans lesquels la dispersion des revenus est la plus faible ; ce dernier point réfute la fable suivant laquelle la liberté économique serait source d’inégalités croissantes.”
Votre 3e point vient contredire précisément ce que vous prétendez prouver : effectivement l’indice de Gini permet de vérifier que les pays où les écarts de richesse sont les moindres sont les pays d’Europe Occidentale, les E-U et le Japon. Mais c’est précisément parce que la liberté économique n’est pas totale dans ces pays (contrairement à certains fantasmes américano-centrés) que les inégalités sont moins marquées. Le vrai capitalisme libéral intégralement et furieusement appliqué, c’est en Chine littorale que vous le trouverez, bel exemple en effet.
D’autre part, je trouve choquant et bien peu conforme à la DSE dont vous vous gargarisez par ailleurs d’aller jusqu’à citer comme “liberté” les licenciements et la mobilité.
Ne pourriez vous pas non plus prendre un peu de distance avec le monde de l’entreprise, qui n’est pas non plus idyllique : il y aurait fort à redire quant aux méthodes de management et à la prétendue culture d’entreprise dont nous payons tous les conséquences?
Papon
La France est un pays socialiste en ce que 26% des actifs sont des fonctionnaires et que 55% des richesses produites sont confisquées par l’Etat.
chouan 12
la France est un pays socialo-communiste:
coopératives au niveau agricole qui ont tué les paysans comme l’avaient fait les kolkhozes et les sovkhozes.
la SS( et oui ça ne s’invente pas) on est obligé de s’y affilier! pourquoi il n’y aurait pas la liberté de choisir au mieux disant?
Les syndicats: un relent de néo communisme, ils ne défendent que leurs intérêts.
Quant à la culture d’entreprise, il faudrait encore faire des distinction entre les grosses: les multinationales qui sont des monstres tentaculaires et qui sont protégées par les fantoches du gouvernement, les moyennes les petites et les toute petites où le chef d’entreprise vit parfois au-dessous du smic écrasé par les charges.
Et quand on voit que notre pays qui devrait être un des plus riches se paupérise de plus en plus c’est clair qu’il ressemble de plus en plus à un pays communiste: y a-t-il un pays communiste riche? tous sont sous-développés sauf l’oligarchie qui gouverne mais le peuple vit dans la pauvreté, c’est ce qui arrive de plus en plus en France tous les jours
athos
je n’avais pas envie de repartir dans cet éternel débat (tronqué) sur l’économie, mais il y a des âneries qu’on ne pas laisser écrire.
Il faut cesser de proférer des énormités comme chouan 12 “la France est un pays socialo-communiste”. Le ridicule ne tue plus heureusement. Et chouan 12 ignore visiblement ce qu’a pu être le socialo-communisme de l’autre côté du rideau de fer. Tout comme il ignore tout de la coopérative qu’il croit être l’équivalent dues fermes étatiques de l’ex union soviétique ! Pour son information et sa culture personnelle, il me faut donc lui apprendre que la coopérative agricole n’est rien d’autre que l’application du mutualisme au commerce. Que le mutualisme et la coopérative sont reconnus et recommandés par la DSE !
Ecrire que la france se paupérise ! A en croire chouan 12, nous tendrions à devenir un PSD ! Ce n’est pas sérieux. Si notre économie est en crise, nous ne sommes pas, et c’est démenti par toutes les études, un pays qui s’appauvrit.
Quant à HV, il semble ignorer que sans l’état qui a créé une législation du travail (et partant du contrat de travail), nous serions encore au 19e siècle. Il faut bien que des règles soient fixées a minima, sinon nous sommes en pleine anarchie et chacun ferait le contrat qu’il souhaite. Le salarié doit être protégé. C’est tout.
Marc
Une fois de plus, d’accord avec Athos.
Arrêtons les fantasmes “socialo-communistes”.
d’autre part, je ne suis pas sûr que les milieux cathos (auxquels j’appartiens d’ailleurs) soient vraiment très cohérents ni même très honnêtes avec l’Etat-Providence. Je ne reviendrai pas sur la question des allocations familiales, mais combien qui conchient par ailleurs l’Etat socialo-communiste etc. profitent sans vergogne des indemnités chômage et de la législation sociale qui leur permet de partir avec plusieurs mois de salaire. Sans compter les bidouillages au congé parental et au congé maternité que nous connaissons tous : quel souci du Bien commun?
Emmanuel
@ Athos & @ Marc.
Vous allez pouvoir tordre les faits dans tous les sens et autant que vous voulez et de mille et une façons, cela ne changera rien au fait avéré, démontré et catastrophique que la France est un pays de moins en moins libre. La réalité, elle est là.
Je suis un peu surpris que vous vous en preniez à Michel Janva alors que celui-ci se contente de relever fort à propos et de porter à la connaissance des honorables lecteurs du SB un fait qui est une bien triste nouvelle pour notre pays. Faut-il vous rappeler qu’il s’agit d’une étude indépendante menée par le Heritage Foundation, le plus grand “think tank” aux Etats-Unis, les résultats de la dite étude étant corroborés par une autre étude similaire effectuée par la Fraser Institute au Canada.
De vos commentaires, je ne retiendrai qu’un élément. Vous tentez de mettre en avant une quelconque incompatibilité entre le liberté de licencier et la DSE.
Vous vous trompez et voici pourquoi. La vie économique est intrinsèquement faite d’incertitudes. Les entreprises embaucheront d’autant plus facilement sachant qu’en cas de coup dur, ils disposent d’une certaine liberté de licencier. Cette liberté n’engendre donc nullement la précarité puisqu’au contraire, elle facilite le processus d’obtention d’un emploi.
Un marché du travail, tel qu’on le vit aujourd’hui, régi par un code du travail comparativement lourd, rigide et compliqué, produit chômage et misère. L’Etat freine le développement par les complexités de la règlementation avec comme résultat que le salarié n’est en réalité plus protégé et est envoyé au chômage, vers l’assistanat. Voyez-vous à quel point ce modus operandi est totalement incompatible avec la DSE?
Au contraire, sur un marché du travail libre, c’est la pratique de la vertue: une règlementation légère et flexible contribue fortement à éviter les affres du chômage, le patron doit faire les efforts nécessaires pour garder les meilleurs éléments et les moins bons éléments doivent faire un effort pour devenir meilleurs. Où est donc l’incompatibilité avec le DSE?
athos
@emmanuel
deux choses. LA première, c’est cette tendance, qui ne vous est pas propre, à s’ériger en donneur de leçons dès qu’un contradicteur fait preuve d’arguments. C’est inutile et idiot. La seconde, c’est l’attribution à vos contradicteurs d’un fait (tordre les faits) qui s’avère hélas être le vôtre.
Cela va être long, mais vous m’obligez à reprendre point par point.
Vous dites que nous tordons les faits. Lesquels, quand, comment ? Vous ne le dites pas. Vous dites la france est un pays de moins en moins libre et que cela est démontré. Par qui, comment, où ? Vous ne le dites pas. A contrario, marc et moi avons démontré les contradictions de l’étude citée.
Vous procédez donc par incantation et non démonstration.
Vous soulignez que l’heritage foundation est un organisme indépendant. Indépendant de quoi, par rapport à qui ? Ce sont des libéraux reaganiens. Qui ont fixés, comme je l’ai déjà dit, les règles de leur étude et décident en même temps de comment les appliquer ! Quand l’arbitre joue dans un camp, c’est ennuyeux….
Où avez-vous vu que nous nous en prenions à MJ????Nous exprimons un désaccord, nous en débattons. Point. Seriez-vous à ce point susceptible ?
Vous vous livrez ensuite à une défense TRES théorique du droit de licencier. Droit dont il faut vous rappeler qu’il existe dans notre pays, mais qu’il est encadrer. Ce que vous semblez defendre, c’est un droit absolu, sans limite. Vous vous basez pour cela sur plusieurs points tous plus faux les uns que les autres.
-le vie économique est intrinsèquement faite d’incertitudes. La vie, aussi. C’est une lapalissade, un propos de comptoir. Genre la vie tue, la pluie mouille.
– “Les entreprises embaucheront d’autant plus facilement sachant qu’en cas de coup dur, ils disposent d’une certaine liberté de licencier. Cette liberté n’engendre donc nullement la précarité puisqu’au contraire, elle facilite le processus d’obtention d’un emploi.”Rien n’est plus faux. Il suffit de se référer à tous les plans de restructurations de grandes entreprises, autorisées (contrairement à ce que vous semblez croire) à licencier massivement.Jamais elles n’ont rembauché dans les mêmes proportions lorsque la situation économique était meilleure. Au contraire, elles en ont toujours profité pour délocaliser, compresser….
-vous dites que le code du travail serait à l’origine du chômage et de la misère. Ce n’est pas sérieux. Soit vous ignorez tout des mécanismes économiques, soit vous êtes de mauvaise foi.
Votre dernier paragraphe relève d’une vue de l’esprit.
-ni marc ni moi, n’avons tenté de “mettre en avant une quelconque incompatibilité entre le liberté de licencier et la DSE.”Vous avez mal lu et compris.
Nous avons mis en avant que l’ABSENCE DE DROIT SOCIAL protecteur du salarié, qu’un droit de licencier sans garde-fous, qu’un contrat de travail totalement libre, était effectivement contraire à la DSE, qui très clairement, appelle à la protection du salarié.
Vous me semblez développé une vision de la vie et de l’économie assez peu chrétienne. Je me trompe peut-être, mais il transparaît dans vos propos une conception libertarienne des rapports humains. Ce que j’appelle la loi de la jungle. Bien peu chrétien, non ?