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Histoire du christianisme

Ecrire, éditer et diffuser la vie de l’abbé Montarien : il reste 4 jours

Ecrire, éditer et diffuser la vie de l’abbé Montarien : il reste 4 jours

Le 13 juin 2005, l’abbé Guy Montarien, prêtre du diocèse de Paris, rendait son âme à Dieu. L’association Beati Mites s’est constituée pour promouvoir faire connaître et promouvoir l’héritage spirituel de l’abbé Montarien. Le temps semble venu d’écrire sa vie.

L’abbé Montarien a souffert de cette période difficile que notre Eglise a connu après le concile Vatican II. Et pourtant quel apostolat, quel rayonnement à un moment où les vocations étaient rares. Pour vous en donner une idée, voici ce qu’il écrivait à un de ses fils spirituels en 1987

« Tu me parles de Laurent Couvreur qui a prononcé ses vœux à Fontgombault (Abbaye bénédictine). Parmi mes anciens « paroissiens », il en a rejoint un certain nombre …. Cette année trois habitués de la Polo (église de la cour des comptes où il officiait tous les dimanches soirs) ont commencé là-bas leur postulat. L’automne a d’ailleurs été exceptionnel de ce point de vue. Antoine d’Anselme, que tu as peut-être connu, est entré à la Trappe de Sept-Fons. Un autre est parti pour le séminaire du diocèse de Paris, un autre enfin qui est parti à Gênes chez l’abbé Guérin ….Il y a aussi quelques filles, j’en voie deux ou trois. Mais elles me consultent moins …Tu l’as échappé belle ! » … soit plus de dix vocations en une seule année !

L’abbé Montarien s’occupait, entre autres, depuis sa retraite en 1977, de l’accompagnement des scouts Saint-Michel et des scouts marins. Il célébrait une messe en langue latine dans la forme ordinaire, tous les dimanches rue Cambon à Paris, à la « chapelle Polonaise »

Physiquement, tout d’abord, ce qu’on apercevait de loin, c’était cette soutane qu’il avait conservée envers et contre tout, quel que soit le prix à payer. Indémodable ! En 1970, Jean-Pierre Audoyer le décrit comme « un prêtre des années 50, en soutane, un curé de patronage », trente ans plus tard Stéphane Boscher raconte qu’il portait encore soutane et béret. Les mains toujours dans le dos. « Une image d’Épinal de prêtre » selon le mot de Jean-Marie Le Méné. Cité comme témoin au procès de Paul Touvier, on lui demande, sur le ton de l’indignation : « Pourquoi ne portez-vous pas, comme vos collègues, un costume civil, mais une soutane ? » Il répond placidement :

« Parce que je suis consacré et obéissant. Il m’est prescrit de porter publiquement un signe de ma consécration, et il est précisé que le port de la soutane est le signe le plus évident de celle-ci. Comme je suis heureux d’être consacré, j’en porte avec joie le signe extérieur ».

Cet habit, il l’a revendiqué dans des circonstances moins dramatiques. Monseigneur Etienne Brocard se souvient ainsi :

« Dans les années 80 le débat sur l’habit ecclésiastique battait son plein, et il était question que la conférence épiscopale de France décide qu’il pouvait être réduit au port d’une simple petite croix. L’abbé affirma que si la conférence en décidait ainsi, il porterait une croix… Stupéfaction… Avant d’ajouter en souriant : ʺsur ma soutaneʺ… Fou-rire général ! ».

Cette visibilité du prêtre a plusieurs fois porté des fruits. Petits et amusants pour certains, comme ce jour où, ayant rendu visite à Monseigneur Vingt-Trois, alors vicaire général, il lui lance, épuisé : « Je n‘ai pas cessé d’être abordé par des femmes ! ». « Moi ça ne m’arrive jamais », lui répond le prélat. Ou encore celui où l’abbé croise un homme qui, surpris, lui demande le prix d’une soutane. Il répond les acheter en Italie, où elles coûtent moins cher. Alors l’autre sort une liasse de billets de son portefeuille : « tenez, de quoi en acheter une neuve ! ». Les gens, constatait l’abbé, ont besoin de voir un prêtre : avec sa soutane, on lui cédait sa place, et on venait lui parler, comme cette jeune femme que sa vue dissuada de se jeter sous une rame de métro. Denis Pierre raconte :

« Il est venu donner les derniers sacrements à mon beau-frère à 2 heures du matin : ʺje ne peux pas aller à l’hôpital dans la journée, car on m’arrête à tous les lits… Tous les gens ont besoin de prêtresʺ

Jean-François Chemain, qui cumule les qualités d’agrégé d’histoire et d’écrivain, et qui a écrit plus de dix ouvrages, rédige actuellement une biographie de l’abbé Montarien.

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