Dans une somme de plus de mille pages, la Cour des comptes accable les oeuvres sociales d’EDF-GDF, ce super-comité d’entreprise (CCAS), aujourd’hui au bord de l’asphyxie. Les magistrats ont démonté les rouages de cette institution historique sur laquelle la CGT règne sans partage depuis la fin de la guerre, forte d’une cagnotte de 400 millions d’euros alimentée par 1% des recettes d’EDF-GDF.
Les magistrats reprochent aux deux entreprises de ne faire aucun effort pour améliorer les dérives financières. Quant aux fonctionnaires de Bercy, leur passivité face à la CCAS laisse la Cour perplexe. A côté des défaillances de gestion, la Cour pointe des irrégularités qui pourraient conduire certains responsables sur le banc d’un tribunal. A de nombreuses occasions, le rapport dénonce des avantages injustifiés, des détournements d’objet social… La politique des achats de la CCAS est sur la sellette. La Caisse lui consacre plus de 200 millions d’euros.
Sur le plan judiciaire, la Cour des comptes n’a pas voulu empiéter sur les plates-bandes du juge Jean-Marie d’Huy, qui s’est vu confier, depuis février 2003, une enquête par le parquet de Paris pour «abus de confiance, escroquerie, faux et usage de faux» et cherche à déterminer si la CCAS a servi de pompe à finances à la CGT et au Parti communiste. Malgré les précautions de style, les faits relevés par les magistrats trahissent cependant la réalité de la CCAS : une base militante au profit d’une organisation syndicale.
Le Figaro évoque également le financement des Congrès du PCF et de la Fête de l’Huma, la dernière tenue ce week-end ayant vu Fabius prendre un oeuf sous les huées…