Anne Coffinier, directrice générale de la Fondation pour l'Ecole, insiste dans La Nef sur la nécessité d'avoir des écoles libres :
"[…] Ainsi le latin et le grec n’ont pas été relevés, la réforme des programmes est anecdotique, celle du bac et du lycée une usine à gaz coûteuse et liberticide, sans parler de celle de l’affectation des étudiants dans le supérieur, qui est un fiasco. La personnalité du ministre, manifestement brillant, n’y est pour rien. Les structures et les corporatismes sont tout.
Dans ce contexte, la Fondation pour l’école mène une action de longue haleine pour encourager les parents et la société civile à compter plus sur eux-mêmes que sur l’État, et à s’impliquer davantage dans l’éducation. La multiplication des écoles indépendantes est au cœur de ce processus de réappropriation du champ éducatif par les parents. Une autre école est possible que celle de l’Éducation Nationale. Nos enfants ne sont pas condamnés à boire son déprimant breuvage. Les ouvertures d’écoles indépendantes augmentent de 32 % l’an : une croissance exponentielle ! Les parents ont ainsi plus de chances de trouver une école adaptée aux besoins réels de chacun de leurs enfants. Une petite école Montessori catholique pour tel enfant désireux d’apprendre vite et par lui-même, sans subir le diktat des besoins moyens du groupe classe, une école utilisant tous les savoirs neuro-développementaux pour enseigner les enfants dys ou hyperactifs, ou encore une école réservant beaucoup de temps à la pratique artistique, qui fait grandir aussi sûrement l’âme que les leçons de maths comme à l’Académie Anne de Guigné ou à celle de Liesse ! Une école au cœur de la France rurale dévitalisée pour rendre leur fierté à de jeunes ruraux en déshérence, à l’instar du Cours Clovis à La Fère…
La Fondation pour l’école fait tout pour garantir la qualité et la pérennité de ces écoles : outre les 3 millions (et même 5,8 millions en intégrant les subventions octroyées par ses fondations abritées) de subvention qu’elle alloue annuellement, elle forme avec soin les créateurs et directeurs d’école, elle pousse les écoles à la qualité en leur proposant de travailler à leur labellisation Qualité et en imposant le respect de sa charte de protection des mineurs.
Surtout, la Fondation investit dans la formation des équipes éducatives : à l’Institut libre de formation des maîtres (ILFM), elle forme instituteurs et éducateurs ; dans la toute récente Académie du Professorat, elle forme en mathématiques, français, histoire et géographie les professeurs en poste dans les collèges et lycées hors ou sous contrat ; à l’École professorale de Paris, c’est à l’agrégation et au Capes qu’on se prépare, avec un taux de réussite cette année de 100 % de reçus au CAPES de lettres, histoire et maths et 2/3 à l’agrégation de lettres modernes par exemple. Les récents rapports officiels sont clairs : la France doit relever sa formation initiale et continue de toute urgence si elle veut réussir la réforme de son école. Mais l’État n’est pas prêt à liquider l’héritage des IUFM, devenus ESPE, bien que sa nocivité soit reconnue du ministre lui-même.
Dans ce contexte, nos instituts de formation ont un rôle capital à jouer. Notre diplôme principal est reconnu au plus haut niveau (équivalant à un Master II). Pour diffuser les meilleures pratiques pédagogiques au-delà des seules écoles indépendantes, nous avons développé une plateforme de partage de cours très performante, entièrement numérique et gratuite : www.laplateformeduprofesseur.com Elle répond au mot d’ordre « des cours, pas des discours ! » Nous avons créé des fondations à l’étranger (aux États-Unis et en Belgique, pour toute l’Europe) pour bénéficier de la forte dynamique internationale en faveur de la liberté scolaire et permettre aussi aux expatriés de soutenir la transformation du système éducatif de leur pays natal.
Enfin, c’est aussi un long travail politique que nous poursuivons. Au Sénat, en juin, nous avons sensibilisé des responsables politiques de tous bords à la nécessité de donner plus de place à la liberté scolaire pour assurer l’égalité des chances de chaque enfant, même peu scolaire ou faiblement soutenu par sa famille. Nous travaillons activement sur les solutions de type chèque-éducation permettant d’éviter la double imposition des familles investissant dans l’éducation de leurs enfants, au prix d’importants sacrifices. Pour toutes ces actions, nous comptons vraiment sur votre soutien fidèle."