Contrairement à la Défense qui recrute sans problème tout en continuant à inciter au départ les plus anciens, l'Education nationale n'a pas besoin de directives pour diminuer ses effectifs. Elle n'arrive même plus à recruter et c'est inquiétant pour l'avenir :
"D'après les premiers résultats d'admission du Capes, le recrutement des professeurs ne couvre pas le nombre de postes nécessaires en lettres classiques, en lettres modernes, en mathématiques, en allemand et en anglais. La crise de recrutements des professeurs se poursuit de plus belle. De nombreux postes restent vacants faute de candidats valables (…)
Le nombre d'admis est inférieur à l'an dernier en lettres classiques (89 admis en 2015), lettres modernes (1.113), et allemand (264) alors que le nombre de postes ouverts était similaire pour chacune d'entre elles. Concernant l'agrégation, il y a également moins d'admis que de postes ouverts en lettres classiques, grammaire, mathématiques, allemand, anglais et musique (…)
Avec 68 admis (contre 89 en 2015) pour 230 postes ouverts au Capes externe, les lettres classiques poursuivent leur dégringolade. Seuls 76% des postes sont désormais pourvus (…)
Le Capes d'allemand, langue également touchée par la réforme du collège, est également dans une situation plus grave que l'an dernier avec 56,8% de postes non pourvus. Idem pour le Capes de lettres modernes qui compte quant à lui 18% de postes non pourvus. «C'est un désastre», commente Caroline Lechevallier du Snes. Quant au Capes d'anglais, 13,9% des postes ne sont pas pourvus.
De son côté, le Capes de mathématiques ne réussit à pourvoir que 1.100 postes sur 1.440: 23,6% des postes ne sont pas pourvus. Pis encore, l'agrégation de mathématiques n'admet que 304 candidats malgré ses 467 postes. 34% des postes sont perdus (…)
Concrètement, l'année prochaine, l'Éducation nationale sera à nouveau obligée de combler les «trous» en recourant à des professeurs contractuels, recrutés sans avoir le concours, souvent même après l'avoir raté! «Plus de 35.200 postes supplémentaires ont été créés depuis 2012. Nous irons jusqu'au bout des recrutements, il y en aura bien 60 000 de plus à la fin 2017», a régulièrement affirmé François Hollande, faisant allusion à sa promesse de campagne de recrutement massive des enseignants. Pour le SNES, cette promesse est aujourd'hui mathématiquement impossible à réaliser d'ici la fin du quinquennat."
Les syndicats ont beau mettre en avant la réforme des collèges pour expliquer ce phénomène, personne n'est dupe. Quel jeune aujourd'hui accepterait de se retrouver dans les ZEP et autres zones de non-droit à majorité immigrée comme premier poste de professeur débutant ? Les écoles hors-contrat ont, en revanche, de beaux jours devant elles…
A.F
Tout ça, en fait, est une bonne nouvelle.
Le mammouth soviétoïde est en train de crever.
Excellente nouvelle.
Bon débarras.
ode
Ce n’est pas vraiment la crainte des zep qui pose un problème, vraiment. On vit cette vocation pour les enfants quels qu’ils soient, et j’ai trouvé que les enfants immigrés étaient parfois bien plus respectueux de l’autorité que les Français des quartiers favorisés.
C’est bien autre chose. Soyons très clairs, on ne vs demande plus d’être cultivé ou de bien maîtriser votre matière pour être professeur, mais de correspondre à un type. Le professeur de collège lycée doit être une bonne courroie de transmission la plus neutre possible, s’il a trop d’idées ou bien encore s’il est trop sensible il ne fera pas long feu. Le professeur n’est pas considéré comme une personne mais comme une sorte de machine qui doit correspondre à un modèle donné. Les parents “cathos” sont les premiers à casser du sucre sur le dos des professeurs de leurs enfants. De plus ils attendent d’eux la livraison d’un cours très rigoureux et se méfient de ceux qui sortent des sentiers battus. Forcément les gens un peu intelligents ne peuvent se satisfaire d’être ainsi traités, sans compter qu’il n’y a aucune évolution de carrière possible.
Il existe Dieu merci de très bons professeurs,;mais ce st souvent des gens armés pour résister au mépris ambiant, qui ne se “couchent” pas devant des directeurs ou des parents méprisants. Tout le monde n’a pas cette force.
Cette impression d’être quantité négligeable, qu’on retrouve à l’échelle de la sté, est je pense à la source de la désaffection pour ce métier.
Je suis par exp la plus diplômée de mon établissement en lettres. J’ai été remplacée pr un an par des vacataires et en TL par un doctorant en histoire. J’ai compris que ma formation, ma culture, ma spécialisation et mon haut niveau n’avaient que peu d’importance: de fait, il ne s’agit réellement plus de faire aimer la littérature ou de faire pénétrer l’élève ds les mystères de la langue, mais d’animer des exposés-wikipedia sur un bouquin de zola ou d’enseigner la méthode du commentaire. Et la plupart de gens ne voient pas le problème, l’absence cruelle d’âme. Et un prof d’histoire peut bien faire un cours sur Gide, où est le pb? Bah le pb c’est que moi, je démissionne. Pas grave, il y a les vacataires et les doctorants en histoire. Si encore il y avait une formation continue…
on ne peut pas traiter les gens comme des machines en se disant qu’ils seront attirés par un salaire à vie!
Côté agrégation même si le concours attire encore du monde á cause du prestige, le problème est similaire: très rares sont les agrégés qui vont vraiment être professeurs, et surtout en lycée. Quant à l’université les relations y sont svt inhumaines.
Enfin on recrute là encore des clones, des gens qui ont bien bossę pour… correspondre à un modèle. Oh, un modèle brillant! Mais tt ce qui brille n’est pas d’or.
La plupart des agrégés quittent l’enseignement au bout de qq années ou deviennent profs de fac de peu d’envergure, sympathiques, bons, mais sans créativité. Uniformisation quand tu ns tiens….
Ici et là il reste qq perles…