Communiqué du Syndicat de la famille :
L’éducation sexuelle à l’ordre du jour de la réunion du CSE prévue le 29 janvier : la nouvelle version du texte étant très loin du compte pour être bénéfique, constructif et répondre à ses objectifs, Le Syndicat de la Famille appelle la Ministre de l’Education nationale à réviser en profondeur le texte
Le projet de programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle, élaboré par le ministère de l’Education nationale, avait fait scandale en raison de son imprégnation idéologique, de contenus inadaptés et de ses lacunes majeures – y compris pour remplir ses objectifs affichés -.
Malgré le caractère très sensible du sujet – qui touche à l’intimité et à la construction personnelle des élèves -, le projet sera soumis dès ce 29 janvier au Conseil supérieur de l’éducation.
Le Syndicat de la Famille déplore cette précipitation, contraire à la nécessité de travailler autant que nécessaire pour s’assurer d’un contenu vraiment bénéfique pour tous les élèves et neutre philosophiquement et politiquement, suivant l’obligation légale de l’Eduction nationale.
L’ancienne ministre de l’Education nationale, Anne Genetet, n’a en effet apporté que des modifications très ponctuelles, dérisoires au regard des enjeux. Si le projet de programme n’est pas révisé en profondeur, son examen par le CSE dès ce 29 janvier, est inacceptable :
– A l’exception du sentiment amoureux, évoqué ici ou là, sont complètement absents du projet de programme des contenus positifs et constructifs sur l’homme et la femme, le sens de la puberté, le couple, l’enfant, la maternité, la paternité… : des sujets qui sont évidemment liés à la sexualité, qui concerneront tous les jeunes plus tard et qui sont fondamentaux pour se préparer à la vie d’adulte.
– L’absence complète, également, de prévention vis-à-vis du recours aux bloqueurs de puberté, aux hormones de transition et à la chirurgie consistant en l’ablation d’organes génitaux. Influenceurs, réseaux sociaux et activistes exercent pourtant une forte pression auprès des adolescents, qui nécessiteraient urgemment de les alerter sur les risques majeurs pour leur santé physique et mentale.
– L’insuffisance très nette de la prévention vis-à-vis de la pornographie, abordée beaucoup trop tard, maladroitement et sans arguments bien fondées.
– La conscience, les valeurs, l’éthique, ne sont jamais abordées, y compris lorsque le programme aborde la question du consentement. Ces sujets concernent pourtant aussi la sexualité.
Par ailleurs :
– Certains des contenus prévus pour les tout-petits de maternelle sont inadaptés à ces âges, comme la volonté de leur faire apprendre les mots scientifiques pour nommer les parties intimes : si les familles recourent toujours et partout à un vocabulaire adapté à leur âge, c’est bien parce qu’elles sentent spontanément qu’à 3 ou 4 ans, c’est à l’adulte de s’adapter à l’enfant.
– La diffusion, à partir de la 5e, de l’idée suivant laquelle ce n’est pas parce qu’on est de sexe masculin ou féminin que l’on est homme ou femme, avec tout ce qu’implique cette thèse idéologique bien connue. De telles affirmations sont déstabilisatrices pour des adolescents, contraire à la mission éducative et peuvent, pour ceux qui sont en souffrance, les inciter à croire qu’il faudrait transitionner, un processus à hauts risques et aux effets rapidement irréversibles. Certes le terme « identité de genre » a été supprimé au collège, mais l’idée reste présente, et c’est là le problème.
– Une approche idéologique aussi de l’égalité des sexes, qui consiste à dénoncer toutes les représentations différenciant le masculin du féminin et ce, dès la maternelle. Cette approche s’appuie sur l’idée que le sexisme serait, dès la naissance, systémique en France. Cette « lutte des sexes » est contraire au besoin des filles comme des garçons d’être valorisés. Le contenu du projet de programme va jusqu’à reprendre les absurdités d’activistes, par exemple avec la comparaison de l’espace occupée par les petits garçons et les petites filles dans les cours de récréation. Culpabiliser les petits garçons, victimiser les petites filles ne fera en rien avancer l’égalité. En revanche, elle instaure de la défiance entre les uns et les autres. Une erreur fondamentale dont on voit les effets chez les jeunes adultes (ce discours étant déjà très présent dans l’éducation sexuelle déjà faite à l’école) : de moins en moins de couples et de moins en moins d’envie de fonder une famille. Des considérations, autrement dit, qui compte aussi dans la crise de la natalité française.
– Un contenu qui ne répond pas aux objectifs affichés, dont la lutte contre les violences sexistes et sexuelles, pourtant présentée comme la cause de « l’urgence » de ce programme. L’approche de la sexualité, notamment, ne tient pas compte des différences physiologiques et émotionnelles entre garçon et fille, ce qui est contraire à l’acquisition du respect de l’autre par les adolescents et donc contre-productive.
– Le non-respect du principe légal de neutralité, ce contenu étant largement idéologique. La loi oblige pourtant l’école à rester neutre philosophiquement et politiquement. Le projet de programme est loin, très loin du compte.
Alors que ces questions sont particulièrement importantes et sensibles pour les enfants, les adolescents et le jeunes, le projet de programme d’éducation affective, relationnelle et sexuelle a été inscrit à l’ordre du jour de la réunion du CSP prévue le 29 janvier.
La priorité évidente est pourtant de prendre tout le temps nécessaire à la mise au point d’un programme assurant le respect de l’intérêt supérieur de l’enfant, dont le contenu soit incontestablement bénéfique, mais aussi neutre sur le plan philosophique et politique.
Dans ce contexte, Le Syndicat de la Famille appelle la Ministre de l’Education nationale à reporter la réunion prévue le CSE et à prendre le temps d’écouter elle-même les associations qui interviennent dans les classes – en restant ouverte à toutes les approches – pour se rendre compte des différences, des réactions des élèves et de leur sérénité – ou pas – après ces séances.
D’une intervention à l’autre, le résultat est très différent et il est temps que la Ministre le découvre.