Dans Présent de vendredi dernier, Jean Madiran s’est penché sur ces deux notions en apparence inattaquables. Qui pourrait être pour des discriminations, ou contre l’ "égalité des chances" ? Il y a maintenant une Haute Autorité pour lutter contre les premières, et un ministre délégué pour promouvoir la seconde.
Pourtant, Madiran attaque de front le caractère profondément corrosif des "deux mythes les plus subversifs remis en circulation, à l’occasion des émeutes ethniques."
D’abord l’ "égalité des chances" : "née d’une intention anti-égalitaire", la notion était à l’origine limitative. Elle devait signifier "égalité seulement des chances", pour s’opposer à un égalitarisme plus large. Or "C’est le contraire qui s’est produit" :
"Egalité" voulait dire : en droits fondamentaux. Y ajouter "des chances" eut un effet extensif et non pas limitatif. La principale "chance" est la naissance dans une famille : avec toutes les chances que cela comporte et toutes celles que cela ne comporte pas. […] La plus décisive inégalité des chances, c’est de ne pas naître orphelins.
On devine que la poursuite de l’ "égalité des chances" est condamnée ou bien à demeurer perpétuellement insatisfaite, ou bien à s’immiscer gravement dans la sphère familiale.
Quant à la discrimination, "parce qu’elle est le contraire et l’antidote de la confusion, elle est partout", par exemple "la discrimination entre les malhonnêtes qu’il faut mettre en prison et les innocents qui doivent rester en liberté".
Il serait normal de distinguer entre les discriminations qui sont vraies et justes, et celles qui sont fausses et injustes : mais ce serait faire une discrimination entre les unes et les autres. Le principe d’éliminer toute discrimination, même s’il ne peut être absolument et toujours mis en pratique, est un facteur de nihilisme.
Et Madiran conclut :
Les hommes politiques de droite ou de gauche ne croient pas vraiment [à ces deux mythes subversifs] […]. Mais les victimes, ceux qui y croient, deviennent les acteurs de ce nihilisme que l’on voit à l’oeuvre dans nos sociétés sans Dieu.
FRL
je recommande vivement la lecture de cet ouvrage modeste par la taille mais riche par la pensée que constitue: “une civilisation blessée au coeur” de Jean Madiran et dont on trouve un commentaire fort bien fait sur le site ci-dessous:
http://www.aletheia.free.fr/-/2002/aletheia31.htm