Le Saint-Père a signé hier le décret reconnaissant les miracles attribués à sept bienheureux (4 femmes et 3 hommes). Parmi ces prochains canonisés figure Kateri (Catherine) Tekakwitha, qui sera la première sainte amérindienne.
Née en 1656 à Ossernenon (Etats-Unis), elle était fille d'un chef mohawh et d'une algonquine catholique, baptisée et éduquée par des missionnaires français. La variole la priva à quatre ans de sa famille, et elle-même resta défigurée et handicapée des suites de l'infection. Adoptée par un parent chef d'une tribu voisine, elle affermit sa foi et fut baptisée par un missionnaire à l'âge de vingt ans. Marginalisée et menacée par sa famille, qui ne comprenait pas sa conversion, elle échappa à leur persécution et fonda à Kahnawake une communauté d'indiens chrétiens, vivant dans la prière, la pénitence et la cure de malades. Elle mourut en 1680, invoquant Jésus, après avoir fait vœu de chasteté l'année précédente. La tradition affirme que ses cicatrices disparurent pour faire place à un beau visage, et qu'à son enterrement de nombreux malades furent guéris.
Son procès en canonisation fut ouvert en 1884, Pie XII la proclama vénérable en 1943 et Jean-Paul II bienheureuse en 1980 (fête le 14 juillet). Elle occupe une place particulière dans la dévotion des amérindiens catholiques du Canada et des Etats-Unis.