Pour Roland Hureaux, sur Liberté politique, "ce serait une grave erreur de le croire" :
[L]a droite n’a acquis l’hégémonie au cours des dernières années qu’au prix de larges concessions aux thèmes de la gauche culturelle : environnement, libération sexuelle, antiracisme, parité, etc. au point qu’on ne sait plus ce qui, sur ces sujets, distingue vraiment les deux camps. En lui garantissant la neutralité bienveillante du milieu médiatique, cette posture permet certes à la droite de gagner les élections et de placer ses hommes mais les tenants des valeurs traditionnelles, qui demeurent nombreux parmi ses électeurs, ont peu de chance d’ y trouver leur compte.
Face à une gauche “libérale-libertaire”, la droite qui a gagné est d’abord “libérale-sécuritaire”. Le libéralisme conforte les grands intérêts qui la soutiennent : pour beaucoup, c’est probablement l’essentiel. Le discours sécuritaire est, lui, supposé satisfaire le peuple. Curieusement, une certaine droite se fait de ce dernier la même idée méprisante que l’extrême-gauche : celle d’une masse hargneuse qui ne souhaiterait rien d’autre que la punition des voleurs.
Quand Nicolas Sarkozy parle de retour aux valeurs morales, on se demande encore lesquelles, à partir du moment où il ne remet […] en cause aucun des acquis libertaires des trente dernières années.