Que les questions de société sont très liées voire très imbriquées avec les questions économiques, telle est bien le message que je souhaite faire passer à mes filles alors qu’elles s’apprêtent à voter aux élections présidentielle pour la première fois.
Voici en 5 moments les réflexions économiques qui éclairent et démystifient la boite noire de l'économique.
Partie 1/5 : Marché, concurrence et morale
La rhétorique du marché a toujours une grande popularité auprès d’une bonne partie des candidats à la présidence, certainement un héritage des enseignements d’économie au sein de la prestigieuse Ecole Nationale d’Administration (ENA). Fruit des enseignements économiques depuis plus de 30 ans, cette rhétorique mérite ainsi une attention toute particulière dans le contexte présent. Il y est décrit des marchés tout-puissants qui assurent la liberté des transactions en gage d’efficacité…
La dureté de la crise économique réelle provoquée par des désastres financiers n’a en rien altéré ce récit. Il fut décidé que la politique économique et la finance devaient être exonérées et que ce sont les êtres humains, en tant qu’acteurs économiques, qui doivent s’adapter et souffrir… Paradoxalement cette décision fut prise au nom de la modernité, du progrès et de la concurrence nécessaire au sein du monde globalisé. Ce faisant, à ce principe de globalisation a été attribué la légitimité de trier les gagnants des perdants, sans compromis. Les droits de l’homme sont ainsi posés en termes bien particuliers aussi dans la sphère économique : encore un paradoxe.
Les marchés financiers dans l’ensemble des pays, – certes à des degrés plus ou moins importants – , ont pu disposer d’efficaces ressorts institutionnels qui ont permis de transférer la charge des déboires de mauvais paris financiers sur d’autres acteurs économiques. L’activité des firmes nationales et les budgets des contribuables ont été affectés directement. La charge imposée à l’économie réelle en chômage et désindustrialisation avec la faillite des entités fragilisées se donne à voir sur tous les territoires de notre pays.
L’argument de la concurrence posé en justification du processus guidant la liberté économique nous laisse ici sur la faim. Pourquoi certains acteurs économiques seraient-ils protégés de leurs erreurs alors que d’autres en subiraient en retour la charge? Cette réalité est, en elle-même, la plus terrible atteinte au principe de la concurrence. La théorie économique est formelle sur ce point, certains experts ont dû faire l’impasse…
Quand il s’avère qu’un acteur prend un risque sans avoir à en assumer les conséquences, l’économiste caractérise la situation comme porteuse d’un «aléa de moralité». C’est en effet la moralité qui est en cause dans cette entrave à la fois à la concurrence, mais aussi au principe de la liberté individuelle ; les économistes ne se sont pas trompés de mots/maux en mettant en avant la «moralité». Un constat en découle : sans morale il ne peut y avoir d’économie….alors sans économie, il nous reste que de la com!
Dans ses principes, même les plus libéraux et classiques, l’économie sans morale est une économie qui fait entrave à la concurrence, vole et pille les forces vives d’un pays. Les destructions de ces dernières années portent un témoignage manifeste des atteintes aux territoires et à ses habitants, au nom de principes qui mystifient le sens des mécanismes économiques fondamentaux pour défendre des intérêts hors-sol d’une mondialisation agressive.
Quelle légitimité à ces agressions, à ces guerres économiques?
Un avenir meilleur pour qui?
Telles sont bien les questions qui surgissent. Elles sont moquées par des experts officiels… avec le mot, devenu si vil à leurs yeux, de «populisme». C’est donc l’anti-populisme qui est prôné en vertu supérieure, glissant dans la haine du peuple, de son histoire et de sa vie quotidienne. Ouvrir des brèches, diviser, opposer partout pour régner même dans le chaos, est-ce la stratégie du succès pour aller de l’avant?
Tout s’enlise alors dans la com', car l’économie dans cette situation, n’a aucune ressource plus ou moins rationnelle à offrir. Un sacré pari de com' que de faire croire à la majorité (en soi le peuple!) que chacun sera parmi ces élites dont on leur vante le pouvoir et l’argent ; simplement parce que les gens pourront lire les aventures «people» dans les journaux, en déprimant sur leur quotidien à souhait… Jusqu’au coup de pousse de l’assistance à la mort. Un droit bientôt légitimé dans des textes de loi européens pour tous les pays. H. De Balzac nous avait laissé son roman, Peau de chagrin pour nous immuniser… Mais de nos jours, lit-on encore? Par ce détour on peut au moins comprendre pourquoi l’éducation ne fait plus lire… La com' marche mieux ainsi.
A suivre : Partie 2/5 : Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel
Frot
chers amis !
texte intéressant mais trop long et trop compliqué.
J’ai moi-même un fils qui doit passer le bac S en juin. L’épreuve d’histoire-géo est basée sur des programmes rédigés par les socialo-trotskistes de l’éducation. nat. et c’est atroce
Je cherche désespérément des résumés de cours qui soient tout simplement honnêtes sur le monde d’après 1945.
Amicalement,
jlf
Hildegarde RU
Cher(e) Frot,
Craché, juré! Hildegarde RU n’est en aucun cas une socialo-troskiste…-vous me donnez des boutons rien qu’en y pensant- ni une tortionnaire de lycéens, ni de lecteurs du SB.
Ma seule ambition est que vous ne preniez pas pour argent comptant le dictat à la mode de «l’économie macronisée» and Co… En particulier qu’il n’y a pas d’alternative de la politique économique du style : l’austérité pour le peuple et les bénéfices pour les banquiers-Casino, un point c’est tout. Dans un sens cette économie a l’avantage d’être simple, mais elle tue les acteurs économiques, les entreprises comme les salariés…. Le réel lui est plus complexe, et c’est ça l’objet de la discipline, pas celui des manuels. Mais il y a bien longtemps que la plus grande partie des économistes se sont égarés dans cette voie virtuelle…et leurs manuels aussi.
On sait depuis 2008, qu’il faudrait presque tout réécrire. Alors la solution : Se poser des questions et chercher à y répondre dans le réel avec du bon sens : discerner quand ça colle et quand ça ne colle pas, quand il y a de l’incohérence et des paradoxes dans le discours affiché, c’est ça le plus important! En en mot décrypter. Pas facile mais je voudrais vous y entraîner…
Pour les 4 autres épisodes de ma lettre, je fais des parties plus courtes promis!
Conseil d’amie aussi, pour le bac en éco comme pour celui de bio, il y a des imposés politiquement correct…recracher à la lettre la doctrine à la mode, le genre en bio par exemple sans tenir compte des dernières avancées de cette discipline…idem en économie. Triste, mais c’est la croix qu’on partage!
borphi
Excellent texte qui illustre parfaitement l’actualité du pillage des parts de marchés du commerce de proximité par la grande distribution.
Le pillage des centres villes et villages par des centres commerciaux tout ce qu’il y a de plus culturellement hors-sol.
Et ceci via l’ouverture généralisée des grands commerces le Dimanche.
Sauf erreur de ma part , il n’y a que MLP pour en avoir soulevé le couvercle au cours de cette campagne électorale.
DUPORT
Vu l’état de l’économie du pays je suggère à TOUS les péroreurs “économistes” réels ou déclarés de changer de métier, de ne plus jamais parler d’économie jusqu’à leur mort puis d’aller vendre des cacahouètes sur les plages !
Hildegarde RU
Réponse à DUPORT
Alors quand un pont s’effondre…vous congédiez tous les ingénieurs et ne faites plus de pont!
Drôle de logique…du désespoir!
Ils y a des pays qui gagnent en économie et se redressent…en faisant une autre économie. Il suffit de trouver la bonne pour son pays sans baisser les bras!
Sinon on se promet le retour à la caverne…
Bon courage!
DUPORT
Non !
Lorsque TOUS les ponts sont effondrés et que les derniers debout menacent de s’effondrer je congédie tous les ingénieurs…
Je fais construire par des nouveaux !
Les incompétents et bons à rien doivent être congédiés
et dans ce pays cela ne manque pas…
En matière d’économie ils pullulent !!!
Hildegarde RU
Réponse à Duport :
S’interdire l’espoir, n’est pas dans ma croyance ni dans les exemples que je vis.
Sur les économistes en France…je comprends votre énervement ; C’est un peu le même qui m’a fait partir pour travailler ailleurs hors des dogmes absurdes imposés pour bâtir (détruire le bien) coûte que coûte cette Europe mortifère et corrompue. Sans se soumettre impossible de vivre et de faire vivre une famille! J’ai préféré continuer à travailler libre et après 26 ans d’efforts pour convaincre avec un groupe d’économistes à l’épreuve de tout… maintenant des résultats au delà de nos espérances. Un pays, un grand peuple sauvés…mais maintenant exposé à la jalousie des autres qui coulent! Alors on continue avec encore plus d’entrain…
Le courage et le patriotisme qui font gagner! Il y a de beaux exemples à méditer pour se dire que nous aussi en France un jour on y arrivera…