(Suite de Partie 1/5 : Marché, concurrence et morale, ici en lien et de la Partie 2/5 : Hors de la com, l’économie réelle aurait du potentiel ici le lien)
Partie 3/5 : L’eugénisme marchand concentrent les folies humaines
C’est à partir de l’avènement du dogme de la fin de l’histoire que l’économie et les économistes ont été réduits à l’impuissance, et à l’erreur… La discipline s’est figée dans une idéologie inertielle, un système clos, développé à partir d’un modèle dit «d’équilibre général»… Un modèle qui pense avant tout l’inertie. En même temps, la discipline s’est pliée à une religion de l’argent roi omnipotente. Rien de nouveau finalement, l’éternel veau d’or qui revient quand les esprits faiblissent et que Satan s’y glisse.
Avec la symbolique de la fin, l’équilibre en point final devait rendre compte de la victoire d’un modèle économique sur un autre et cela universellement et jusqu’à la fin des temps. Ce fut une prétention hors de la science et du réel avec ses incertitudes. Elle a laissé hors de son champ d’analyse les effets dynamiques des mécanismes économiques. Il suffisait de rêver et de se laisser porter… et ce fut ainsi car l’âme est faible!
Il en résulta un beau «pot de glu» pour la profession des économistes, un immobilisme paisible pour ceux qui aiment reposer ainsi. L’économie est devenu «hors-sol», assignée à n’être qu’un dogme fixe, servi à toutes les sauces, de façon identique, dans chaque région et pays du monde avec détermination et rengaine pour être absorbé dans ce grand tout de la gouvernance mondiale, centralisatrice de tous les pouvoirs.
Rêve de l’humanité en marche ou cauchemar?
La globalisation naquit ainsi! Et y rêver fut une convention de principe. L’Europe s’y laissa facilement tenter par ses éternels démons et y retrouva vite l’élan pour la promotion de la pureté idéologique. Le progrès l’exigeait, le monde l’imposait sans alternative. Étrange moment! L’Europe de la paix célébrait dans l’économie le retour à la rigueur dogmatique et non scientifique qui avait fait sombrer la biologie dans l’eugénisme mortifère et mortel des nazis ; par moments, il est bien visible que la même hargne se retrouve mobilisée pour contraindre et anéantir les peuples. Au lieu du vocabulaire de la biologie fut mis en avant celui de l’économie et de la concurrence. La légèreté fut de ne pas considérer que les principes fondamentaux de la concurrence, dans le cadre institutionnel qui s’imposait, en étaient tout particulièrement faussés (voir partie 1/5 Marché, concurrence et morale).
Une certaine convergence européenne en a résulté, mais elle fut orientée vers la division, la segmentation. Les familles n’ont pas été épargnées elles-aussi, les territoires deviennent des déserts de désespoirs, d’autres des lieux de promiscuité immonde, idéale pour propager la haine ; et partout le racisme social sévère du monde de l’argent roi s’est développé comme un instrument utile pour trier la société et former des produits promis à l’efficience (tentation?).
Les critères que même l’économie libérale estime amoraux sont dans un tels contexte décisifs pour accentuer la provocation et dégager ceux qui savent les manipuler par le mensonge et la corruption-, des autres attachés à des valeurs destinées à l’oubli.
La marchandisation, l’ubérisation du corps humain, le retour de l’esclave rythme les récits de la victoire de l’humain sur la nature que les progressistes de l’eugénisme nous assènent à nouveau sous le vocable de post-humanisme.
Les êtres humains assignés à devenir des bandits pour ne pas finir «loosers» culpabilisés parce que figés dans leurs racines, leurs histoires et leur culture, ne sont pas les seuls à souffrir… Les territoires souffrent aussi par les dévastations morales, sociales et économiques… L’Europe se disloque!
Que d’efforts de com pour en cacher la réalité et pouvoir encore mentir. Le cauchemar de la violence quotidienne, sous tous ces aspects… Mais pour rester efficace, on doit s’y habituer et composer. Pour beaucoup il s’agit de se laisser faire, de se soumettre à la haine et d’en mourir directement ou indirectement. Un effort héroïque au quotidien pour anéantir l’héroïsme et tuer son pays! Cette décomposition, Michel Houellebecq la donne à voir dans le roman Soumission, sur un mode littéraire assez familier de notre culture pour rendre compte des secousses du temps.
A suivre Partie 4/5 : L’amnésie du réel et le «compromat» méthodologique