L’abbé Célier (Fraternité Saint Pie X) aborde le sujet des élections :
"Aucun homme politique digne de ce nom ne peut prétendre qu’il faudrait agir, face à ce crime insoutenable [l’avortement, NDMJ], «par paliers», «avec tolérance», «de façon graduée». L’assassinat légal et massif doit être aboli de façon immédiate, sans phrase et sans atermoiement.
Peut-être, dans les faits, les avortements ne cesseront-ils pas complètement. Peut-être la répression de ce crime serat- elle très difficile, voire provisoirement impossible. Sur le terrain pratique, la prudence, la sagacité, l’habileté de l’homme politique auront tout loisir de s’exercer. Mais, au plan des principes, l’abolition du «droit» légal à l’avortement doit sans aucun doute être l’une des premières mesures d’un gouvernement digne de ce nom, sinon la première mesure. La défense de la vie n’est pas facultative, car tant qu’une prétendue société assassine ainsi une part notable de ses citoyens, elle ne peut être considérée comme une société véritablement humaine."
Addendum : A lire en commentaire la réaction de Pascal G., qui qualifie cette intervention de "terrible imprudence contre la Vie".
RC
Il n’y a donc absolument plus aucun candidat “digne de ce nom”.
Maguelone
Le candidat qui arrivant au pouvoir prendrait une mesure de repénalisation de l’avortement et d’abolition de la loi veil serait éjecté dans les jours qui suivent.
Il faut faire le choix du moindre mal car l’avortement ne peut être le critère unique de notre choix ou bien alors c’est ne rien comprendre à la politique et à l’engagement politique tel que le rappelle encore notre saint Père le Pape Benoît XVI
Sancenay
sur le fond tout catholique fidèle et raisonnable ne peut qu’être d’accord.En principe si Monsieur l’Abbé Célier fait allusion à l’abrogation de l’avortement comment cela se passe-t-il , c’est à dire est-il probable pour quelque parti que ce soit de pouvoir disposer au lendemain de l’élection présidentielle soit d’une majorité parlementaire propice à l’abrogation, soit d’une majorité immédiate d’électeurs en cas de référendum .Dans les deux cas c’est la réponse est évidememnt non.Il n’y a donc pas hélas, à vue humaine du moins, et dans l’immédiat, de solution miracle.
Pascal G.
Cette assertion contredit de nombreux textes du Magistère sur le moindre mal et la prudence dans l’action qui consiste à régler les actes politiques dans le sens d’une finitude orientée vers le bien. Si une situation donnée est le fruit d’une législation mauvaise, le décideur agissant dans une juste intention doit tendre à supprimer, s’il est possible, la législation en question ; et s’il ne le peut, il doit la modifier afin d’en atténuer la nocivité, et afin d’en montrer l’aspect provisoire et révisable dans le sens du bien.
Il faut rappeler qu’aucune loi en France n’a posé le principe qu’il existe un “droit” légal à avorter. Mais plusieurs lois, depuis la loi Veil, ont organisé la possibilité pratique et concrète d’avorter dans un sens de moins en moins restrictif, et ont légalisé l’impossibilité de s’y opposer.
Par conséquent dire que la loi mauvaise – celle qui créerait un “droit” légal à avorter- doit être annulée sans délai par une nouvelle loi, bien que l’on sache ne pas pouvoir la faire appliquer pour supprimer les modalités pratiques et les habitudes collectives concernant l’avortement, relève de l’irréalisme le plus total ; mais c’est surtout un grave manquement à la prudence, et une renonciation de fait à agir dans le sens du bien. En effet, en matière morale l’intention et l’acte ne peuvent être disjoints, et dans la volonté et dans le faire. Avoir la volonté de faire le bien, annoncer que l’on a cette volonté, et poser des actes sans effets ou qui suscitent des effets négatifs, relève d’une vision moralisatrice de la vie sociale, plus que d’un souci réel du bien commun .
Nous avons un exemple historique d’une action politique moralisatrice et non morale en matière politique – quoique appliquée à un domaine moins grave- dans la législation américaine des années 20 sur la prohibition de l’alcool.
L’intention pure et moralisatrice ne suffit pas à créer les conditions du Bien Commun.
Il faut espérer que la position de l’abbé Célier lui est strictement personnelle, et qu’elle ne reflète pas celle de l’ensemble de la Fraternité Saint Pie X, car cela signifierait alors qu’il est recommandé par celle ci aux catholiques qui s’y réfèrent de choisir l’abstention -la politique du pire- au rique de nuire gravement aux efforts des candidats et responsables politiques des prochaines présidentielles et législatives, favorisant ainsi par cette fuite devant le vote, l’élection de ceux qui n’ont aucune objection ni proposition contre la culture de mort. Ce serait une terrible imprudence contre la Vie.
montjoie
Il faut deja etre élu, et ce n’est pas si simple
charly
L’abbé Célier écrit : “Peut-être, dans les faits, les avortements ne cesseront-ils pas complètement.”
On peut en effet penser qu’il y aurait tout autant d’avortements chez des femmes françaises, mais qu’ils auraient lieu en Belgique, en Espagne,en Angleterre…
Quel est l’objectif premier ? Avoir une législation qui interdise l’avortement, ou une situation de fait qui pousse les femmes à garder leur enfant ? Mieux vaut 200000 avortements chez les femmes d’un pays qui l’interdit, ou 10000 dans un pays qui l’autorise en le restreignant petit à petit et en proposant des solutions alternatives ? Le but n’est-il pas de sauver des vies innocentes ? L’un de ces objectifs ne peut-il pas être le préalable à l’autre ?
Passionné
Y a-t-il un candidat dont le programme corresponde strictement à ce souhaite l’abbé Célier ?
Pois Chiche
D’accord avec Maguelonne.
Il faudrait auparavant une préparation médiatique conséquente : débats non truqués, documentaires, témoignages etc. L’opinion doit d’abord s’interroger puis – on l’espère – basculer en sens inverse avant qu’une telle disposition soit prise.
Olivier
Pascal G a raison sur un point essentiel: le magistère de l’Eglise enseigne la recherche du Bien commun.
Cela ne passe pas forcément par une abrogation stricto sensus de la loi Veil, qui n’est pas une loi légalisant ni autorisant l’avortement mais une loi dépénalisant cet acte. Les lois qui suivirent furent plus mauvaises car donnant à l’avortement le carcatère d’un droit, remboursé par la sécurité social et protégé juridiquement. Par conséquent, combattre l’avortement ne revient pas à repénaliser l’avortement mais à définir juridiquement un statut de l’embryon et à partir de là organiser sa protection légale, chose absente du droit à l’heure actuelle.
Je vois deux partis qui promeuvent la défense de la Vie actuellement, le FN et le MPF. Le programme du FN, diffusé officiellement lors de la Convention de Lille des 24-25 février, est particulièrement clair sur le sujet.
L’éditorial de l’abbé Célier dans le dernier catalogue Clovis n’est pas mauvais, à prendre avec le recul nécessaire pour penser ce que peut être une condituite vraiment catholique pour l’élection de 2007.
Moi j’en conclus qu’il interdit clairement le vote Sarkozy et Royal, et implicitement le vote Bayrou.
Reste qui vous savez :-)
carmel
Le commentaire de Pascal G est conforme à la politique recommandée par le pape, pas la position de l’abbé Célier !
Sancenay
“un peu dans le gaz” en rentrant de voyage j’ai écris “en principe” au lieu de “en pratique”, ce qui fausse le sens de mon commentaire.
je le précise: la position de Monsieur l’Abbé Célier représente ce que nous souhaiterions tous : voir la pratique de l’avortement cesser au plus tôt.
Malheureusement cette vision est totalement irréaliste, puisque le moyen pour parvenir à cette fin glorieuse et impérative passe ni plus ni moins par la conversion des coeurs et des esprits . Dès lors, Monsieur l’Abbé Célier ne peut que convenir que cette nécessaire conversion ne peut en aucun cas relever prioritairement de quelque loi que ce soit.
Les lois et mesures qui seraient prises par l’éventuel vainqueur pro-vie de l’élection présidentielle ne pourraient qu’être des moyens d’encadrement et de soutien portés à une extraordinaire mobilisation des coeurs et des esprits au profit de la Bataille pour la Vie dans son ensemble qui ne se limite pas au seul sujet de l’avortement.
(cf euthanasie, tri de embryons , défense de la famille naturelle etc )
Il faudrait pour cela que les autorités dites morales de notre pays se convertissent également ou à ,tout le moins pour les uns, se ressaisissent de leur tiédeur et de leurs silences coupables.
De par la gravité des menaces qui pèsent aujourd’hui sur la Vie et par voie de conséquence sur l’humanité, nous sommes arrivés à un temps de Vérité.Pour ceux qui sont habités par l’Espérance , La Vérité peut et doit balayer les ténèbres maintenant avant jamais, car demain il sera trop tard : notre civilisation aura perdu sont titre d’humanité.Il ne s’agit pas d’idéalisme , mais seulement , si j’ose dire, de foi, très simplement.
En termes de Vérité ,prenons pour exemple l’événement présent créé par le Rabin de New-York qui demande à… juste titre que Pie XII soit qualifié de “Juste”.
Cette , tout à fait extraordinaire, et tant bienvenue parcelle de contribution à la Vérité, devrait pouvoir ouvrir les yeux et libérer le courage de tant de nos corréligionaires, clers ou laïcs qui depuis des décennies n’osent défendre , non pas même leur seule propre foi catholique, mais même la simple loi naturelle , qui en est le socle, paralysés qu’ils sont , les malheureux, par le terrorisme d’inspiration révolutionnaire ambiant assimilant systématiquement “pro-vie” à “réactionnaire , donc nazi”.
Pour ceux qui veulent bien ouvrir les yeux , il est bien d’autres signes qui se sont manifestés ces derniers temps. On pourrait évoquer les remises en cause récentes d’un Sicard, d’un Yves Nau,l’interrogation nouvelle d’un Frydmann, pour reprendre celles qui ont été reprises ici, mais qui ne sont pas , et de loin les seuls signes.
Oui, je crois qu’avec retard, certes, mais de manière continue et croissante, se dessine en France un espace de réflexion et de libération des esprits qui peut s’avérer salutaire, à la condition sine qua non que nous ayons l’intelligence ,et, davantage, le coeur de l’utiliser.
Qu’il me soit permis de dire ici aux jeunes que ce n’est plus le moment de douter.Que raisonne en vous le formidable appel d’un des plus grands, et assurément des plus saints réistants qui ait été donné par le Ciel à la catholicité ces dernières décennies, je veux parler bien sûr de sa Sainteté le Pape Jean-Paul II : “n’ayez pas peur ” en effet, et comme me le disait encore dernièrement un ami et saint prêtre catholique persécuté pour avoir quelque peu anticipé sur ces temps : “Allez-y, le temps de la Vérité, c’est aujourd’hui”.
Que Dieu vous garde, chers jeunes frères.
Pour le reste de la discussion, je partage entièrement l’avis de Pascal G.et Olivier.
Marie
Autant que je sache, ces paroles de Monsieur l’abbé Célier sont une position purement personnelle et ne reflète pas du tout ce qui serait une position officielle de la FSSPX.
Il serait néanmoins souhaitable que le FN soit beaucoup plus offensif sur le sujet, non tant en annonçant une abrogation immédiate de la loi Veil qu’en prenant dès les premiers jours d’un nouveau gouvernement des mesures extrêmement fortes de soutien aux jeunes mères enceintes, à commencer par la création d’un maillage très serré sur le territoire de maisons d’accueil et autres fenêtres à bébé (cf. certaines initiatives existant en Suisse et dans d’autres pays d’Europe).
Ceci joint à une politique familiale de grande envergure accordant des aides financières aux jeunes ménages faisant face aux frais de nouvelles naissances aiderait certainement les jeunes à croire moins difficilement à la possibilité – matérielle déjà – d’un engagement solide et durable, seule condition en mesure d’éradiquer dans les faits ce phénomène d’infanticides récurents.
Avenir
Abroger sans délais les lois autorisant l’homicide ne suffira bien entendu pas, il faudra prendre toutes les mesures nécessaires pour châtier les coupables et, lorsque tous seraient coupables, il faudrait les châtier tous sans en omettre aucun.
Il va de soit que la seule peine qui puisse sanctionner décemment un infanticide aussi particulièrement lâche est la peine capitale…
En matière politique la “conversion” n’est pas nécessaire, la coercition suffit ; simple question de rapport de forces. Les conventionnels n’ont pas cherché à “convertir” les Vendéens, ils les ont traité en tant que “brigands”, ce en quoi ils se sont montrés parfaitement conséquent avec eux-mêmes.
Si je devais me faire l’avocat des infanticides, je demanderais simplement pour eux une mort rapide et décente.
J’ajoute qu’il faudra tenir compte du fait que la pilule dite contraceptive et le stérilet sont des artefacts abortifs. Ainsi le jour où cette politique de bon sens sera appliquée la population française y trouvera l’avantage insigne d’être profondément renouvelée. A vrai dire, mise en pratique au niveau planétaire, elle réglerait en sus pour un temps l’épineux problème de la surpopulation.
Bien sûr il faudrait l’accompagner d’autres mesures, mais je me limite ici au sujet de l’article.