Lu sur le blog de Jeanne Smits :
"La candidate démocrate au poste de gouverneur du Texas, Wendy Davis, raconte dans un livre de souvenirs paru cette semaine qu’elle a choisi d’avorter deux fois dans sa vie. Dans un cas, il s’agissait d’une grossesse ectopique menaçant directement sa vie : selon la méthode employée, il a pu ne pas être question d’un avortement, dans une situation où l’embryon ne peut se développer et où sa mort n’est pas recherchée. Mais dans l’autre, un « avortement médical » sur un enfant à naître affecté de graves malformations cérébrales, il s’agit bien de la mise à mort délibérée d’une petite fille à qui ses parents avaient d’ailleurs déjà donné un prénom : Tate Elise.
Cet avortement a été synonyme de souffrances profondes : une fois l’avortement consommé, Wendy Davis raconte avoir ressenti « une noirceur indescriptible ». « C’était un désespoir, une douleur profonde, une lourde vague qui m’écrasait, à croire que je ne referai plus jamais surface… Et lorsqu’enfin j’ai émergé, j’étais devenue quelqu’un de différent. Changée. Changée pour toujours » ajoute-t-elle.
Ce fut, dit-elle, une décision horrible à prendre. Avec celui qui était alors son mari – Davis a divorcé deux fois – elle a suivi par échographie la mise à mort de son bébé, voyant son cœur arrêter de battre au moment où le médecin le « faisait taire ». « C’était fini. Elle était partie. Notre bébé tant aimé était parti. »
Paradoxe : Wendy Davis est une partisane très active de l’avortement légal, et si elle raconte ce désespoir, cette souffrance qui atteste du traumatisme profond provoqué par un acte qui tue, c’est pour mieux se poser pour sa course électorale. Dans un Etat conservateur où surgissent régulièrement des initiatives politiques pour restreindre, voire interdire presque totalement l’accès à l’« interruption volontaire de grossesse », la candidate a voulu montrer que son parcours la rend apte à comprendre les difficultés des femmes puisqu’elle les a traversées. En deux mots : elle pleure ses enfants morts, mais ne regrette rien. [Lire la suite]"