Après le mitraillage d’une gendarmerie hier, de violents heurts ont opposé dans la soirée durant 2H30 une petite centaine de jeunes encagoulés ou masqués de foulards à de très nombreux CRS et gendarmes mobiles, retranchés derrière de lourdes grilles qui barraient l’accès au quartier de la préfecture de Corse.
Les manifestants ont lancé des projectiles –lourdes pierres, barrières métalliques, voire cocktails Molotov et "marrons de terre", des boules de plastique remplies d’un mélange d’explosif agricole. Les forces de l’ordre ont riposté avec des grenades lacrymogènes et ont interpellé deux hommes. Un CRS et un gendarme mobile ont été hospitalisés.
Les incidents ont éclaté vers 18H45, juste après la fin d’une courte manifestation bloquée par les forces de l’ordre à 50 m de la préfecture. La banderole de tête réclamait "Libertà per i patriotti" ("liberté pour les patriotes"), allusion à la soixantaine de militants nationalistes corses détenus. La quasi-totalité des partis et associations autonomistes ou indépendantistes avaient appelé à cette manifestation pour interpeller les candidats à l’élection présidentielle et réclamer "une solution politique" en Corse, notamment le droit à l’autodétermination.
Par ailleurs, les enquêteurs en Corse penchent pour l’hypothèse indépendantiste dans l’attentat qui a fortement endommagé vendredi une Caisse d’Epargne au centre de Marseille.