"[P]our les mineurs, le potentiel président de demain souhaite pratiquer la victimisation de ceux qu’ils enveloppent déjà du voile doucereux de l’innocence présumée. Jamais « ces enfants en difficulté », « ces êtres en devenir », comme il les dénomme, ne sont considérés comme des personnalités auxquelles il conviendrait de proposer un châtiment exemplaire. En juin 2016, Jacques Bompard interpellait la Commission des lois à ce sujet : « En 2013, 3,6 % des personnes impliquées dans une affaire pénale étaient mineures, soit 234 000 individus. Près de la moitié d’entre eux étaient âgés de seize ou dix-sept ans. [Proposer un acte de] mansuétude dispense les délinquants d’un châtiment dont l’exemplarité est garante de l’ordre ».
Cette mansuétude, Macron en est l’officier exemplaire. Les mineurs ayant commis des infractions, mais non estimés « délinquants » par la justice, ne seront pas isolés. L’héritier d’Hollande préfère les voir immergés dans les internats des collèges et des lycées auprès des étudiants dont la conduite ne mérite en aucun cas qu’ils soient soumis à cette insertion forcée. Quant aux parents des « mineurs en difficulté » (sic), ils ne se verront guère supprimer des allocations familiales. En place de cette dissuasion efficace, Macron préfère mettre en place des programmes « d’aide aux parents dans les établissements scolaires », notamment une « aide à l’apprentissage des parents immigrés ». Encourager la récidive, préférer le délinquant à l’étudiant consciencieux : là sont les clefs du programme d’Emmanuel Macron en matière de justice pour les mineurs.
Nul doute qu’à l’instar du gouvernement dans lequel il a officié, Macron pratiquera avec la même partialité l’omission des chiffres réels de la délinquance et de la criminalité en France. En février, le criminologue Xavier Raufer dénonçait les bidouillages pratiqués par les ministres de l’Intérieur du quinquennat de la complaisance : « En 2016, les vols violents dans les réseaux de transports ont (encore !) augmenté de 7%.[…] Voici la réalité criminelle dans la France d’aujourd’hui, loin des « maquillages » et « ruptures » de MM Cazeneuve et Le Roux ». Et telle sera-t-elle sous Emmanuel Macron."