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France : Laïcité à la française / L'Eglise : L'Eglise en France

“Emouna, l’amphi des religions” à Sciences Po

Lu ici :

"Sciences Po et les représentants des principaux cultes, catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste, ont annoncé mercredi 4 mai le lancement d’un programme de formation interreligieux. Dès la rentrée 2016, prêtres, pasteurs, rabbins, imams et moines bouddhistes seront les nouveaux étudiants de l'Institut d'Études Politiques de Paris.

Ce nouvel enseignement est destiné à mieux former les responsables et cadres religieux, clercs ou laïcs, des différentes communautés religieuses. Elle est baptisée "Emouna, l'amphi des religions". L'objectif, précise le communiqué, est de renforcer les liens et la connaissance mutuelle, et assumer une juste place dans la laïcité et la culture françaises. «Nous ne pouvons rester immobiles et impuissants face à une sorte de crispation qui entoure le fait religieux en France, de même que face aux pratiques les plus extrêmes, double écueil qui menace notre société» explique le directeur de Sciences Po, Frédéric Mion.

Pendant 18 jours répartis sur neuf mois, trente élèves, ministres du culte ou responsables d’associations cultuelles en formation ou déjà actifs, seront accueillis dans des locaux de Sciences Po. Le programme sera dispensé par des universitaires, des responsables religieux et des professionnels issus des secteurs public et privé, et conduira à la validation d’un certificat.[…]

L’initiative est portée par un groupe interconfessionnel en lien avec le grand rabbinat de France, le conseil des rabbins libéraux Kerem, la Conférence des évêques de France (CEF), la Fédération protestante de France, l’Assemblée des évêques orthodoxes de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) et l’Union des bouddhistes de France. Et le projet a reçu le soutien de l’État français."

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Comme le souligne assez justement Virginie Vota sur Boulevard Voltaire :

"[L]a présentation de ce programme réduit d’emblée les religions à des « forces civilisatrices, porteuses d’humanité et d’éthique ». En somme, de simples facteurs culturels. Dépossédées de leurs dogmes, elles s’inscrivent désormais dans un préfabriqué passé, commun à toutes les patries ou les peuples. Et surtout, le rôle indéniable du christianisme dans l’Histoire de la France est dissout.[…]

Ainsi, les grands prêtres de la République distilleront aux « ministres du culte » toutes leurs compétences pour diriger leurs fidèles grâce aux notions de « management », de « leadership », et de « négociation » infusées par l’institution.

Écarté de la société, le Sacré se trouve désormais empoisonné. Dans L’enracinement: Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, Simone Weil constatait déjà que la religion, reléguée au domaine privé, était devenue « une affaire de choix, d’opinion, de goût, presque de fantaisie, quelque chose comme le choix d’un parti politique ou même comme le choix d’une cravate ; ou encore qu’elle est affaire de famille, d’éducation, d‘entourage ». Comprenant qu’elle ne pourrait jamais s’en débarrasser, la République tente alors d’y instiller directement son venin de « laïcité à la française », en lavant elle-même le cerveau des religieux."

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