Averroes, connu comme philosophe, théologien rationaliste islamique, juriste, mathématicien et médecin musulman andalou de langue arabe du XIIe siècle, et commentateur d'Aristote, fut exilé par les autorités musulmanes de son époque à cause de l'originalité de sa réflexion, qui le fait accuser d'hérésie.
L'observatoire de l'islamisation propose un livre de Dominique Urvoy, professeur de pensée et civilisation arabes à l'université de Toulouse-II, auteur de nombreux ouvrages, qui revient dans sa biographie d'Averroès (Ibn Rushd) sur l'attitude de son grand-père, Abû-l-Walîd b. Rushd, vis-à-vis des chrétiens andalous, alors qu'il est le gardien de l'orthodoxie musulmane à l'époque :
"[…] En 1125, le roi d’Aragon, Alphonse Ier le Batailleur, est appelé à la rescousse par les chrétiens d’Al-Andalus. Ceux-ci que l’on nomme traditionnellement « mozarabes » , c’est à dire « ceux qui se veulent arabes », endurent en effet, depuis l’arrivée des Almoravides, des persécutions constantes, alors qu’elles n’étaient que sporadiques auparavant. La date cruciale est sans doute 1099, où le pouvoir fait détruire une église proche de Grenade, à laquelle les fidèles attachaient une signification particulière. De vexations en oppositions, on abouti à l’expédition du puissant voisin, qui accomplit un raid à la fois impressionnant et sans résultat notable, si ce n’est de mettre en péril ses alliés locaux. Abû-l-Wâlid b.Rushd, [grand-père d'Averroes] bien qu’âgé, juge la situation suffisamment préoccupante pour faire le voyage de Marrakech, capitale de l’empire.
Il prône l’expulsion des chrétiens, mesure que le souverain renforce encore en les faisant déporter vers les régions de Meknès et de Salé, où ils seront absorbés par la population musulmane, comme le seront les victimes de quatre déportations ultérieures.[…]"
De tout temps, la cohabitation avec l'islam s'avère difficile …