Experte auprès du synode sur l’Église catholique au Moyen-Orient, Annie Laurent répondà Frédéric Pons dans Valeurs actuelles :
"Rejetant le concept de laïcité, inapplicable dans leur région, [les évêques d'Orient] préfèrent demander au gouvernement de leur pays la mise en oeuvre d’une citoyenneté égalitaire, le respect de la dignité de la personne humaine et la garantie de la liberté religieuse. Ils revendiquent le droit de participer pleinement à la vie de leur société.[…] Ces réflexions ont été reprises dans un long message adressé par les évêques à leurs fidèles, et dans 44 propositions qui permettront à Benoît XVI de rédiger une exhortation apostolique, laquelle engagera l’Église universelle. Ce document devrait paraître dans quelques mois.
Le pape a-t-il été réellement présent ?
Oui, très présent, ouvrant les séances par une prière avec l’assemblée. Nous l’avons vu très attentif à lire les textes, à écouter les interventions orales. Il n’a pris la parole que dans ses homélies, lors des messes d’ouverture et de clôture. Il ne s’est prononcé personnellement sur aucun des sujets traités. […]
Au bilan, quels sont les pays où les chrétiens sont les plus menacés ?
La situation dramatique en Irak a été à l’origine de la convocation de ce synode. Il y avait urgence. En sept ans, ce pays a perdu plus de la moitié de ses chrétiens : leur nombre est passé d’environ un million à 400 000 personnes. […] Le synode a mis en évidence la situation très difficile que connaissent les centaines de milliers de chrétiens immigrés dans les pays de la péninsule arabique (Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Yémen…) où ils sont exploités, privés de nombreux droits, dont la pratique cultuelle. En Arabie Saoudite, ils ne peuvent même pas être enterrés, sous peine de souiller la terre de l’islam ! Ces traitements sont d’autant plus injustes que ces travailleurs contribuent à la prospérité des pays concernés. Au-delà des violences physiques ou morales, les chrétiens de tous ces pays vivent dans une angoisse existentielle sans précédent. L’Église veut les aider à assumer cette précarité."
Fontey
Mais c’est, au contraire, un honneur que de ne pas pouvoir être enterré dans cette terre de chacals!