Paul-Marie Coûteaux, qui soutient François Fillon, est interrogé dans Minute. Extrait :
"Marine le Pen a toujours séduit la droite hors les murs – moi le premier, si j’ose dire. Mais la question va bien au delà de la séduction. Elle est une fois encore affaire de circonstances : premièrement, j’ai toujours pensé (et je l’ai toujours dit à haute voix, d’où ma mésentente avec elle, car elle souffre peu de voix divergentes) que la stratégie « ni droite ni gauche » donnait de bons résultats au premier tour, mais de mauvais au second, car elle la prive des réserves de voix qui, qu’on le veuille ou non, sont à droite – c’est pourquoi envoyer promener la droite, y compris la droite hors les murs, comme le SIEL ou Ménard est une erreur. J’estime que faute d’entrer dans une logique gouvernementale (qui est le vrai but de la politique : gouverner et pas seulement « faire des voix »), faute de consentir à des alliances, comme celles qu’a conclues le FPÖ en Autriche, Marine a toutes chances d’être battue au second tour. Le pire est qu’elle n’a aucune perspective d’entrer dans un gouvernement de salut public comme celui que j’appelle depuis des années de mes voeux ; cela paraît incongru pour ses partisans, pourtant c’est ce qu’elle pourrait faire de mieux, accompagnée de deux ou trois de ses plus solides lieutenants, et cela maintiendrait ses chances pour l’avenir. Dès lors que je crois impossible sa victoire, le débat de la présidentielle est entre Macron et Fillon. Je me suis promis de tout faire pour éviter à la France le désastre Macron, raison première de mon engagement annoncé fin janvier, quand j’ai vu l’opération anti-Fillon se mettre en place. J’ajoute que si, par malheur, l’acharnement médiatico-judiciaire venait à le priver de second tour, je voterais pour Marine le Pen. Au moins un gros score redistribuerait-il les cartes !
« Nicolas Dupont-Aignan aurait un rôle décisif à jouer s’il rejoignait Fillon », avez-vous écrit. Certes, mais les positions défendues par le président de Debout la France sont surtout celles de Marine Le Pen, pas de François Fillon.
Je répète que la seule solution pour sortir la France de l’ornière est un gouvernement de salut public rassemblant toutes les droites. NDA y a toute sa place, qui est grande : il lui faudrait un groupe parlementaire et un grand ministère, où il se ferait la main, car il n’est pas normal de rester toute sa vie à la marge. Sinon, quel est son destin ? A quoi servent ses efforts, si louables soient-ils – sinon peut-être priver Fillon des points qui lui permettaient de battre Macron. Quand je lui dis cela, il se met en colère…"