Un article de Grégor Puppinck sur Aleteia, qui montre que le droit européen protège mieux les animaux que les foetus humains.
"Des milliers de foetus ayant survécu à l'avortement sont chaque jour abandonnés tels des déchets. Un collectif d’ONG et de citoyens saisit le Conseil de l’Europe à ce sujet."
"Face à l’incapacité du Comité des ministres et au refus du commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe de condamner l’infanticide néonatal et de rappeler que toute personne née vivante a droit au respect de sa vie et aux soins, quelles que soient les circonstances de sa naissance, il convient de regarder la réalité en face.
Pour dénoncer la pratique de l’infanticide néonatal, le European Centre for Law and Justice, soutenu notamment par le Bureau international catholique de l’enfance (BICE), a lancé une pétition officielle auprès de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, déjà signée par 150 000 personnes en quelques jours.
Des pays européens permettent l’avortement alors que l’enfant est viable, sur simple demande, comme au Royaume-Uni (jusqu’à 24 semaines) et sans réel contrôle, comme en Espagne. Parfois, l’enfant naît vivant, suite à un « échec » de l’avortement. Ces enfants, qui peuvent être blessés par l’avortement, sont le plus souvent abandonnés à la mort sans soins, agonisant dans une bassine et luttant pour respirer, ou tués par injection létale ou asphyxie, en particulier lorsqu’ils sont viables, voire jetés avec les déchets biologiques. C’est un traitement inhumain et illégal, passé sous silence. Il est pourtant contraire au droit, censé protéger tout être humain dès la naissance.Selon le British Journal of Obstetrics and Gynaecology, à 23 semaines de gestation, 10% des enfants survivent à l’avortement. Selon des témoignages de sages femmes, ce taux est plus élevé.
Mais la souffrance subie par ces nouveau-nés est d’abord causée par l’avortement lui-même. En France, l’enfant ou le fœtus est préalablement tué par injection létale dans le cœur ou le cordon, puis sa naissance est provoquée. Parfois cette injection est mal faite ou ne produit pas son effet, et l’enfant naît alors vivant. Une étude anglaise évalue le taux de succès à 87 %(1) : l’échec de l’injection fœticide s’élèverait donc à 13 % des cas. La méthode d’avortement tardif la plus utilisée dans certains pays (dans 76 % des avortements entre 15 et 19 semaines et 44 % après 20 semaines en Angleterre en 2013(2)), dite méthode de « dilatation-évacuation » est pire encore. Elle consiste à dilater le col de l’utérus puis à évacuer le bébé avec une pince. Le fœtus ou l’enfant est souvent extrait par morceaux : le médecin attrape ce qu’il peut, tire et arrache ce qui vient. Après évacuation, le corps est reconstitué pour vérifier qu’aucun morceau ne manque. L’enfant est démembré vivant, ce qui constitue une épouvantable torture. Il n’y a en général ni analgésie ni fœticide préalable.
À cet égard, le droit européen protège mieux les animaux que les êtres humains. La directive 2010/63/UE de l’Union européenne, qui vise à assurer la protection des animaux utilisés à des fins scientifiques, interdirait de telles pratiques, mais elle ne s’applique pas aux êtres humains Elle reconnaît pourtant qu’il est « démontré scientifiquement » que les « formes fœtales des mammifères » (ce qui comprend les êtres humains) peuvent « éprouver de la douleur, de la souffrance et de l’angoisse » dès avant le troisième tiers de la gestation. En effet, les études scientifiques montrent que le fœtus réagit au toucher dès huit semaines(3), et qu’il ressent la souffrance à partir de 14 semaines(4).
Le Comité des ministres du Conseil de l’Europe a été saisi de cette question : mais après six mois de discussion il n’a pas réussi à adopter une réponse commune, certains gouvernements refusant toute protection à la vie humaine périnatale. Le commissaire aux droits de l’homme, M. Nils Muižnieks, saisi par quatre ONG qui lui ont remis un dossier complet, a refusé de les rencontrer et a déclaré que cette question ne le concernait pas. Pourtant, en droit européen, tout être humain né vivant a droit au respect de sa vie, de son intégrité physique et aux soins de santé, sans discrimination selon les circonstances de sa naissance. En outre, par la Convention internationale des droits de l’enfant, les États ont reconnu que « l’enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle, a besoin d’une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d’une protection juridique appropriée, avant comme après la naissance ». Les États se sont en outre engagés à assurer « dans toute la mesure possible la survie et le développement de l'enfant » (article 6).
Face à ce déni d’humanité, l’ECLJ appelle à saisir l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, selon sa procédure officielle de pétition, et invite toute personne à s’y associer en signant la pétition (ici) . Cette procédure permet à tout citoyen de demander à la présidente et au Bureau de l’Assemblée d’inscrire un sujet à l’ordre du jour. Afin de donner du poids à notre demande auprès de l’Assemblée, l’ECLJ invite toute personne à s’associer à cette pétition, parce qu’il est urgent de dénoncer ces infanticides et d’y mettre fin."
(1) Nucatola D, Roth N, Gatter M. A randomized pilot study on the effectiveness and side-effect profiles of two doses of digoxin as fetocide when administered intraamniotically or intrafetally prior to second-trimester surgical abortion.
(2) Abortion statistics England and Wales 2013 p. 25, www.gov.uk
(3) « A motor response can first be seen as a whole body movement away from a stimulus and observed on ultrasound from as early as 7.5 weeks’ gestational age. The perioral area is the first part of the body to respond to touch at approximately 8 weeks, but by 14 weeks most of the body is responsive to touch. » Myers LB, Bulich LA, Hess, P, Miller, NM. Fetal endoscopic surgery: indications and anaesthetic management. Best Practice & Research Clinical Anaesthesiology. 18:2 (2004) 231-258.
(4) Voir notamment Anand KJS, Palmer FB, Papanicolaou AC. Repetitive neonatal pain and neurocognitive abilities in ex-preterm children. Pain [Epub] doi:pii: S0304-3959(13)00335-7. 10.1016/j.pain.2013.06.027, 2013. PMID: 23792285 : N.M. Miller, R.P. Smith and N.M. Fisk, “The Fetal Patient,” in Myers and Bulich, Anesthesia for Fetal Intervention and Surgery,BC Decker, Inc. (2005).
NOLLEZ
J’ai tellement froid dans le dos à la lecture de cet article que j’avoue ne pas avoir eu le courage d’ouvrir le lien.
Plus que jamais engageons nous dans le combat de la lutte pour la dignité de la vie, de toute vie, et ne nous lassons pas d’adresser à Jésus et Marie des prières de réparation.
Piline
Je partage l’horreur de Nollez.
J’ai des nausées en imaginant ces petits êtres mourant seuls dans le froid d’une bassine.
Cependant, j’aimerais savoir de combien de cas nous parlons. 10% des avortements à 23 semaines. Ok, combien y a t-il d’avortements à cette date?
Bien sûr quand il n’y en aurait eu qu’un ce serait déjà un de trop. Mais avant qu’on me traite d’affabulatrice au prochain déjeuner d’amis (oui j’aime les sujets qui mettent de l’ambiance…l’esprit de Noël, toussa…) j’aimerai avoir des données chiffrées plus étayées. Auriez vous cette info?
[Si vous lisez l’Anglais : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/j.1471-0528.2007.01279.x/abstract
Sinon, http://www.libertepolitique.com/Actualite/Decryptage/Avortement-tardif-et-infanticide-le-temoignage-d-une-sage-femme
Ce n’est pas une science exacte, les chiffres sont d’autant plus difficiles à trouver que personne ne va aller se vanter d’avoir vu agoniser des bébés dans des bassines. En plus, cela dépend des pays, car chacun a sa date limite d’avortement. On est très sensibles sur beaucoup de sujets à notre époque, sauf… sur celui du massacre des innocents. Là, on vous demande des chiffres précis, on est sceptique, on hausse un sourcil incrédule, bref on n’y croit pas. Plus pratique pour se donner bonne conscience, n’est-ce pas ? Bonne chance pour vos déjeuners d’amis : ce que vous allez leur raconter risque de leur couper l’appétit et toute envie de vous parler, mais vous avez raison d’essayer. Bien à vous. MB]
DUPORT
Dans la vidéo qui montre l’avortement en Espagne
https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=4J8CJib63gs
on voit le bébé sortir vivant.
Une serviette est jetée rapidement dessus pour ne pas le voir…
Puis le bébé agonise à côté et le journaliste le fait remarquer, mais rien n’est fait…. On sent la sage femme gênée qui ne veut pas voir ni regarder.
Toute l’hypocrisie est là…
turando
Horreur et Damnation.
Piline
Merci pour ce complément d’information.
Effectivement l’incrédulité des gens (que je comprends notez, c’est tellement abominable que l’on préfère penser que c’est impossible) est telle que, pouvoir sortir deux trois chiffres permet au moins de faire passer le message que, non, on n’a pas tout inventé.
Je me prépare à ce déjeuner car je sais que je vais recroiser des connaissance, fort choquées de mon poste sur Facebook où je déplorais que Mme Veil, rescapée de la shoah, soit à l’origine d’un autre génocide.
Après, c’est le privilège du passage à l’age adulte, je suis moins passionnée que lorsque j’étais adolescente… mais beaucoup plus affirmée et tenace :)
La forme s’est patinée, le fond s’est enraciné. Donc je prépare mes arguments.
Bonne fête de Noël et bonne année à vous!
Piline
Bon j’ai fait mes recherches en me basant sur l’article en anglais que vous m’avez mis en lien.
Ils font la distinction entre les foetus qui naissent vivants mais meurent à la naissance suite à une IMG (248 cas sur 3189 IMG) et ceux qui survivent avec décès néonatal antérieur (102 cas sur 3189 IMG)
Soit un taux de 7,8% ne foetus nés vivants mais ne survivant pas à l’IMG et 3,2% d’enfants qui survivent de plusieurs minutes à quelques heures: “La durée de survie pour TOPFAS(Termination of pregnancy for fetal anomaly ) nés vivants était une médiane de 80 minutes. Trente-sept cas ont survécu pendant 1 heure ou moins et six cas ont survécu six heures ou plus”(Google traduction)
En France en moyenne, 6000 IMG sont réalisées chaque années. Pas de chiffres plus précis.
Du coup, en se basant sur les taux observés en Angleterre (étude réalisée durant 10 ans sur 646 342 naissance) on peut considérer que en France:
Environ 468 foetus naissent vivants suite à une IMG (mais ne survivent pas à cette naissance) et environ 192 survivent plusieures minutes, voire plusieurs heures à la naissance.
Après il faudrait voir, pour être rigoureux, les méthodes de sédation qui sont employées par nos voisins anglais et les comparer à celles utilisées en France où à partir de 4 mois et demi (22 semaines d’aménorrhée), une injection est
réalisée par le gynécologue-obstétricien, sous contrôle échographique
dans le cordon ombilical, d’anesthésiques qui endorment le bébé et de
produits qui provoquent un arrêt cardiaque.
Enfin bon.Même avec un bon charabia scientifique, ça reste épouvantable à imaginer.