Jean-Christophe Colombo, le chauffeur de bus bordelais roué de coups par un passager mi-mai, est convoqué par sa direction pour un entretien préalable avant sanction, le 17 juin. Il lui est reproché de n’avoir pas respecté les consignes de son employeur à suivre lors d’une agression.
«Je suis choqué. La lettre est datée du jour de mon opération, je crois que je le vis encore plus mal que mon agression. Je ne comprends pas. S’il s’agit juste de discuter, un entretien managérial suffirait»
Le quinquagénaire, qui exerce ce métier depuis 28 ans, avait craqué après l’incivilité de trop. Face à un passager qui fraudait, qui refusait de le saluer et qui l’injuriait, il avait quitté son poste de conduite pour lui demander de sortir du bus.
En formation, les conducteurs de bus de Keolis – le réseau d’exploitation des transports en commun bordelais – reçoivent pour consigne de ne pas quitter leur poste et de ne rien dire quand ils sont insultés ou invectivés par des passagers :
«On nous explique que ce n’est pas nous qui sommes agressés, mais l’image que nous représentons. En interne, une insulte n’est pas considérée comme une agression par la direction : elle n’entraîne pas de dépôt de plainte alors même que nous sommes dépositaire d’une mission de service public».
Suivi psychologiquement depuis les faits, il a trouvé la missive recommandée alors qu’il rentrait de la clinique où il a dû subir une double opération de l’épaule des suites de son agression. Le chauffeur dénonce l’auteur du courrier. :
«Il est gentil de dire ça depuis sa tour de verre, assis dans sa chaise au 9e étage, bien à l’aise dans son bureau climatisé avec sa machine à café. Mais si je vais dans son bureau en lui criant : “Fils de p***, va te faire enc***”, comment va-t-il réagir». «On n’est ni des bêtes ni des machines. Un être humain est aussi amené à réagir…»
Gaudete
Mais c’est ce qu’il doit faire pour que l’autre endormi comprenne ce que signifie se faire agresser
chrisfree
Que ses collègues se mettent en grève et demandent la destitution de leur patron dhimmi.
Et que ce chauffeur téméraire et courageux aille trouver un poste ailleurs.
Ou, plus simple, suite à cette agression, qu’il se mette en totale incapacité de travail ;
il aura ainsi, ayant droit à l’AAH et d’autres avantages sociaux, une vie “plus posée”.
(je ne cautionne pas cette dernière phrase, mais aujourd’hui je me dis vraiment : “pourquoi pas ?”)
C.B.
“ce n’est pas nous qui sommes agressés, mais l’image que nous représentons.”
Elle est bien bonne: “l’image” qui subit une double opération de l’épaule!!! (parce que ce n’est pas la “protection” du “poste de conduite” qui tiendra longtemps face aux fous furieux qui se croient tout permis.
Je suppose que l’injonction de rester dans son poste de conduite le dédouane si les “sauvageons” s’en prennent à d’autres passagers? Et que c’est “l’image” qui sera convoquée devant le tribunal pour non assistance à passager en danger?
MEIERS
Et d’ ailleurs l’on remarquera que le code de la route prescrit à tout conducteur de se concentrer sur la conduite de son véhicule! Si dès lors il utilise un moyen de distraction, comme un portable et provoque un accident mortel sa responsabilité pourra être engagée, même au pénal! Ces obligations s’imposent à plus forte raison au conducteur d’un transport de personnes comme un bus! Si donc le chauffeur est confronté à des passagers violents dans le bus, il ne pourra pas conduire en toute sécurité risquant la vie de ses passagers! Dés lors les instructions de son employeur lui interdisant de faire sortir le passager délinquant sont totalement contradictoires mettant systématiquement le chauffeur en faute! Ici le “pas de vagues” mets la vie des autres usagers en danger!